Domaines
Communes
Quartiers de Brest
Espaces de noms

Variantes
Actions
De Wiki-Brest
(Redirigé depuis L'engagement au quotidien)

Engagement du Foyer vis à vis des habitants de Saint-Marc

L'engagement au quotidien

Des activités en autogestion

L'engagement au quotidien, c'est aussi la création et l'animation d'activités à l'intention de la population du quartier, avec pour constante directrice : permettre et faciliter leur organisation par les pratiquants eux-mêmes. Même si certains sont encore bien présents dans nos mémoires, il serait vain, tant ils ont été nombreux, de tenter de citer tous les militants et les bénévoles qui se sont engagés au fil des années pour encadrer les sections du Foyer.

Du théâtre dans la cantine au club Pyramide

En 80 ans d'histoire que d'activités mises en place ! Effets de mode, évolution des aspirations et des désirs, certaines ont perduré, d'autres ont disparu.

De 1926 à 1940 il y a eu la bibliothèque, le cinéma, le théâtre, la musique, le cyclisme.

Après guerre se furent le tennis de table, le cross, la boxe, la marche, le basket, et toujours musique, théâtre, garderies.

Après une période de régression qui verra disparaître la boxe, le cross, la marche, les années 60 seront marquées par une conjoncture favorable au développement de nouvelles activités :

  • Réalisation de la salle polyvalente, construite au sein du Foyer. et aménagement du terrain de la rue de Tunisie.
  • Aspiration grandissante à des pratiques sportives et de loisirs actifs.

Au delà de la création du sport jeudi et du Club des jeunes), sont ainsi nées des sections «sport-samedi» (activités d'entretien pour adultes), gymnastique féminine, handball, tennis et foot enfants, natation.

A partir de 1976, avec l'entrée dans les nouveaux locaux de Kerisbian et la proximité d'un gymnase, ces activités ont pris un nouvel essor et en même temps de nouvelles se sont créées. Ainsi :


  • Si le handball a disparu, le secteur sportif s'est enrichi des activités vélo, badminton, pétanque, base-ball, randonnée pédestre, volley, omnisport et gym enfant .
  • Dans le domaine socio-culturel, la photo, la poterie, le multimédia, la chorale, l'art floral sont venus compléter la gamme des activités.

Autant de nouvelles sections qui existent toujours et auxquelles viennent s'ajouter en 2005 le «club pyramide» et la voile en 2006.

Pour organiser et développer au mieux ses activités, le Foyer a toujours fait le choix de s'impliquer activement dans des fédérations d'éducation populaire, notamment avec :

Cet investissement, par la richesse des échanges et des discussions qu'il favorise, a souvent permis à notre association d'être innovante dans ses domaines d'activités, tant dans les revendications pour obtenir de nouveaux moyens, que dans les formes de pratiques : compétition, loisirs. Parmi ces débats internes ou externes, chaque fois occasion à confrontations d'idées enrichissantes, on peut citer pour exemple :

Les relations avec les fédérations sportives spécialisées se sont généralement limitées aux possibilités techniques d'organisation des compétitions inter-clubs de niveaux divers. Des partenariats et des échanges avec d'autres clubs (Ivry, Plymouth..), ont permis des rencontres soudant les groupes des différentes activités, sportives notamment, autour d'un projet commun.

Mais les activités du Foyer. ne se limitent pas aux pratiques au sein des sections. L'aspect convivialité n'est pas oublié, car dans une association multiactivités, il paraît nécessaire d'organiser des temps de rencontre entre responsables, adhérents, parents des différentes sections dans un cadre autre que la seule activité. Les anniversaires du Foyer, de sections, les vœux de début d'année, les jubilés de joueurs, les remises de distinctions honorifiques aux militants du patro ont toujours été l'occasion de moments de rassemblements amicaux, joyeux, détendus.

La vie des sections : pas toujours un long fleuve tranquille...

Les scissions dans les sections, voire leur disparition, se sont parfois effectuées dans la douleur. Ainsi en 1974, suite à l'affichage d'articles du programme commun de la gauche concernant le sport et la culture, certains dirigeants du basket quitteront le Foyer. en prétextant que ce dernier n'avait pas à faire de politique. L'année suivante, certains basketteurs en désaccord avec la finalité sportive de la section (l'homme ou les résultats ?) quitteront à leur tour le Foyer. Certains d'entre eux seront à la suite à l'origine de la création de l'A.S. Guelmeur. Finalement la section est parvenue à surmonter ces défections par le dialogue et la démocratie et a su retrouver une dynamique de progression : 160 adhérents et un niveau régional dans les années 1980.

Toujours dans le domaine sportif, devant la difficulté à trouver des dirigeants, certaines sections ont souhaité utiliser les services d'entraîneurs rémunérés. Le Comité Directeur s'est toujours opposé à cette solution, arguant que le bénévolat, par ses valeurs éducatives et formatrices, devait rester la règle dans une association d'éducation populaire, pour des activités se déroulant hors temps de travail professionnel (ce qui n'était pas le cas des activités enfance). Les discussions ont été nombreuses autour de cette problématique, notamment depuis 1996.

Débats passionnés, situations conflictuelles, quoi de plus naturel pour une association qui au travers de l'autogestion de ses activités entend encourager l'engagement et la prise de responsabilité de ses adhérents. Ces manifestations normales d'une démocratie active, le Foyer. a toujours su en tirer parti. Elles l'ont enrichi dans sa réflexion sur ses pratiques et renforcé dans sa détermination de les mettre en accord avec ses principes.

Se faire entendre des pouvoirs publics

Convaincu de l'utilité sociale de son action, le Foyer. a toujours revendiqué auprès des pouvoirs publics pour une meilleure reconnaissance du mouvement de l'éducation populaire en général et pour l'obtention de moyens pour la mise en œuvre de sa propre politique éducative.

L'engagement politique

Le Foyer a toujours considéré qu'il était de sa responsabilité citoyenne de s'engager dans le champ politique, d'une façon générale pour la défense des valeurs de l'éducation populaire et en particulier pour tout ce qui relève de l'enfance, de l'éducation, des activités sportives et socio-culturelles, domaines qui le concernent plus directement.

C'est là le sens du combat qu'il a mené tout au long de son histoire avec le mouvement laïque pour la défense de la laïcité, la défense et la promotion de l'école publique. Le sens aussi de l'action revendicative menée au côté de la FSGT (Fédération Sportive Gymnique du Travail) pour la revalorisation du budget des sports. Le sens en fin de son engagement pour la Paix, l'émancipation des personnes et des peuples. Tout ceci donnant lieu régulièrement à prises de positions publiques du Foyer.

C'est ce qui l'a conduit dans les années 1970/1980 à prendre la tête au sein de la SPLM des discussions avec les différentes municipalités pour la reconstruction des Patros, la prise en compte par la Ville du financement de leurs charges dites «lourdes» ( énergies, gros entretien, gardiennage). C'est encore la raison, lors des échéances électorales, de son interpellation des listes ou candidats en lice sur les parties de leur programme plus directement en relation avec ses activités.

Mal compris par certains, son engagement dans le champ politique, lui sera parfois publiquement reproché. Ces critiques publiques vaudront à chaque fois à leurs auteurs des répliques cinglantes du Foyer.


La lutte pour la défense des acquis

A plusieurs moments de son histoire, le Foyer. se mobilisera aussi pour s'opposer à des tentatives de remise en cause d'accords passés avec la collectivité pour mettre en œuvre son projet éducatif. En deux circonstances particulièrement cruciales, grâce à sa détermination à ne pas se laisser faire, à sa capacité aussi à rallier à sa cause les mouvements laïques et la population Saint-Marcoise, le Foyer saura faire échec à de telles manœuvres.

En 1929, une municipalité de droite remplace la municipalité Madec de gauche qui dirigeait la commune depuis 1919. S'en suivent multiples chicanes et conflits avec le patro, qui déboucheront au cours de l'été 1931 sur une délibération du conseil municipal remettant en cause le bail à 99 ans d'occupation des locaux du patro passé entre ce dernier et la municipalité précédente. Grâce à la vive réaction du patro et au soutien d'autres associations laïques locales et départementales, et compte tenu aussi de l'irrecevabilité des arguments juridiques avancés par la municipalité, l'intention municipale de substituer au bail emphytéotique un nouveau bail à deux, trois ans, seulement sera mise en échec. Le patro n'acceptera la résiliation du bail qu'à la condition de devenir propriétaire à part entière des bâtiments.

Après les élections municipales de mars 1983 qui marquent le retour de la droite aux affaires, les relations entre la Ville et le Foyer se gâtent. Objet du litige : la nouvelle équipe municipale refuse d'entériner la création d'un 4ème poste de permanent dont le principe avait été acquis auprès de la municipalité sortante avant les élections.

Le Foyer ne peut envisager la suppression du poste qui, compte tenu de la législation régissant les centres de loisirs, signifierait la mise à la rue d'enfants jusqu'alors accueillis dans ses centres. Aussi va-t-il organiser des manifestations qui iront jusqu'à l'occupation de la Mairie de Saint-Marc à la veille des vacances de Noël. Il lancera également une campagne de pétitions auprès des habitants de Saint-Marc qui recueillera plus de 3000 signatures de soutien.

La preuve ainsi donnée du soutien de tout un quartier à l'action menée par son patro, conduira la municipalité à assouplir sa position. Dans un premier temps, elle acceptera le maintien du poste pour un an, avec étude pour vérifier son bien fondé. Enfin, après de nombreuses tractations, en février 1985, un compromis est accepté par les deux parties portant sur le financement de l'ensemble du projet d'activité et donc du poste d'animateur.

Le Foyer est né de la volonté de militants laïques, animés des idéaux et objectifs sociaux communs aux mouvements d'éducation populaire et à la Gauche politique, et résolus à les mettre en pratique dans l'organisation d'activités de loisirs au service des habitants du quartier.

Le lien fusionnel qui s'est établi entre les habitants de Saint-Marc et leur patro, on le doit d'abord à l'engagement au quotidien de tous ces militants, ceux de la première heure et ceux qui sont venus après, et qui n'ont ménagé ni leur temps, ni parfois même leur argent

  • pour au départ créer les structures nécessaires à l'exercice d'activités sportives et socioculturelles
  • pour en assurer au fil des ans le développement,
  • et pour en faire admettre par les différents partenaires sociaux, le bien fondé

Le Foyer Laïque au cœur de la vie Saint-Marcoise

Produit de la volonté des militants laïques de Saint-Marc

Au long de ses 80 ans d'histoire, nombreux sont les témoignages de l'engagement des militants laïques pour que vive le Foyer.

  • L'achat du terrain de la rue de Verdun

Ce sont les militants laïques de Saint-Marc qui, par leurs dons, en ont permis l'acquisition. Le patro n'a reçu aucune aide, aucune subvention, ni de l'Etat, ni des collectivités locales.

Dès 1926, une coopération s'instaure entre les adhérents du Patronage Laïque et la municipalité de Saint-Marc, pour l'élaboration du projet de construction. Pour subvenir à la dépense, la Municipalité lance un emprunt de 100 000 francs qui sera couvert en cinq jours seulement et dont une partie sera apportée par des particuliers amis et sympathisants laïques.

  • Le terrain de basket de Kérampéré

Après la guerre 1939/1945, Mr. et Mme Balcon, militants de la première heure du patro, offrent, pour une somme symbolique, la location d'un champ permettant de réaliser un terrain de basket à Kerampéré. Construit par des prisonniers allemands, ce terrain permettra le démarrage de la section basket. Ses joueurs en assureront par la suite l'entretien, ils deviendront même les principaux ouvriers d'entretien des locaux du patro. Pendant vingt ans, c'est sur ce terrain qu'évolueront les équipes de basket du Foyer. Lors de la saison 1963/1964, le terrain de Kerampéré, n'étant plus homologué par la Fédération de Basket, il devenait urgent de trouver un autre lieu de pratique : ce sera le terrain de la rue de Tunisie.


  • La Kermesse du patro

Jusqu'en 1996, la kermesse sera aussi un temps annuel fort de l'implication militante. Elle était l'occasion pour les Saint-Marcois de manifester leur soutien au Foyer, mais elle demandait surtout beaucoup d'énergie et de travail aux militants. Elle se tenait soit au Foyer, soit au gymnase de Kerisbian . Elle représentait un apport financier important pour l'association.

Toutes ces actions, et bien d'autres que l'on pourrait évoquer, ont été menées et marquées par une volonté très forte de militants et bénévoles de dépasser la simple animation ou pratique d'une activité, afin de participer au rayonnement du Foyer. Ces militants, souvent issus des milieux populaires, essayaient par ces actions de faire partager leurs idéaux de liberté, d'émancipation, de culture, accessibles au plus grand nombre, par «l'éducation populaire».

Parmi ceux d'aujourd'hui, certains de ces acteurs de la vie du Foyer apportent le témoignage de la motivation de leur engagement.


Au service des habitants du quartier

Dans «Un petit bout d'histoire», Mimi Le Trocquer nous rappelle que le Patronage laïque est né du désir de jeunes du quartier souhaitant des locaux pour se rencontrer, pour organiser des jeux, des activités. Les premières activités concernaient le théâtre qui se déroulait dans la cantine de l'école publique et aussi une bibliothèque.

Le premier spectacle se déroule et parmi les spectateurs figurent M. et Mme Balcon, Saint-Marcois, de retour du Canada. Messieurs Blaise, Kerjean, Balcon (et Madame), vont aider financièrement l'achat d'un terrain au bourg de Saint-Marc.

Le groupe d'amis se tourne alors vers la municipalité afin de solliciter une aide à la construction de locaux sur ce terrain. On voit donc que dès le départ le Patro était bien un projet mis en chantier par des Saint-Marcois pour répondre à leurs attentes de loisirs.

Les locaux bâtis comprennent une salle de spectacles et une cabine de projection. L'accord avec la Municipalité, socialiste à cette époque, s'est fait sur des bases d'ouverture aux milieux populaires (cinéma/conférences/éducation physique/bibliothèque/musique /solfège /chant chorale) et une participation active aux évènements festifs du quartier (arbre de Noël/fête des écoles publiques/cinéma scolaire et toute activité et manifestation se rattachant à l'école publique).


Après-guerre, l'implication du Foyer à la vie Saint-Marcoise est encore marquée par:

  • Les fêtes de la jeunesse

Associant enfants des écoles publiques et bénévoles dans la réalisation d'un char, ces fêtes mobiliseront chaque année (jusqu'en 1965), non seulement les militants du Foyer mais aussi les enfants et leurs parents

Le cinéma des familles Pendant plus de trente ans, il s'agira là d'une véritable institution Saint-Marcoise. Jusqu'au début des années 70 et l'avènement de la télé, chaque fin de semaine, ses séances attireront régulièrement les foules et de bien au-delà du bourg. Le Cinéma des Familles restera jusqu'en 1970 un lieu de rencontre dépassant le cadre du cinéma par la tenue de séances de théâtre, de danse et de débats, largement utilisé par les habitants du quartier.

Autre témoignage de l'ancrage du Foyer dans la vie du quartier : en 1976, année où le Foyer quitte les locaux devenus vétustes et peu fonctionnels de la rue de Verdun, pour s'installer dans des locaux neufs à Kerisbian, celui-ci cède gratuitement à la ville le terrain de la rue de Verdun, à la condition qu'il soit utilisé pour le bien commun. C'est ainsi que sera édifiée, sur l'emplacement de l'ancien patro, la résidence de Saint-Marc pour personnes âgées

Liens internes

Outils personnels