Débat Foyer Laïque jeux olympiques de Moscou
Débat sur les jeux Olympiques à Moscou 1980
A un moment où le boycott ou la participation aux jeux olympiques de Moscou sont à l'ordre du jour, nous avons pensé qu'il serait utile que nous vous proposions la position de notre fédération, la FSGT Nous l'avons demandé à Robert Maubian.
Défendre les jeux olympiques du temps présent
A L'initiative du gouvernement des USA, une campagne contre les jeux olympiques de Moscou vient d'être déclenchée. Elle doit être prise au sérieux. Il s'agit là d'un ultimatum, d'un défi à tous les sportifs du monde et à tous les peuples dont les sportifs sont à l'occasion des jeux, les porte-drapeaux. Le mouvement olympique, malgré ses défauts, ses insuffisances, épouse les caractéristiques de l'époque où nous vivons, époque faite de grands changements à l'échelle de l'humanité à partir de l'accession à l'indépendance de dizaines de nations nouvelles (50 pays en 1948, 140 aujourd'hui) se traduit par toujours plus d'universalité et d'intérêt populaire à l'égard des jeux (2 milliards de téléspectateurs à Montréal).
C'est cette marche ascendante des jeux olympiques au cours desquels se rencontre l'aspiration des peuples pour la paix, le progrès, le rapprochement entre tous les hommes sur des bases d'égalité, de fraternité, de rejet des discriminations qui effraie les forces politiques qui ont lancé cette campagne.
Et ceux qui proposent de dénationaliser les jeux, de supprimer les hymnes et les drapeaux des pays présents se situent sur la même ligne car cela reviendrait à couper les racines elles-mêmes de la rencontre, à vider de sa signification les 5 anneaux entrelacés du drapeau olympique, à mettre les jeux dans une sorte de bocal dans un coin éloigné du mouvement des peuples qui pourraient encore regarder mais ne plus se sentir concernés.
L'avenir des jeux est inséparable du mouvement des hommes vers plus de bonheur et de liberté Les plus belles images des jeux, celles qui restent dans les mémoires, sont celles qui expriment le plus, cette marche en avant : Jess OWENS aux jeux de Berlin en 1936, l'américain Richards conseillant son adversaire soviétique au saut à la perche en 1952 Helsinki, celle des femmes Micheline Ostermeyer, Maryvonne Dupureur, Colette Besson ou encore la «gazelle noire» des jeux de Rome Wilma Rudolph, celle des athlètes des pays africains en lutte contre le racisme ou de la R.D.A, petit pays qui a pris sa place grâce au sport.
Il ne faut pas laisser porter atteinte à ces conquêtes : Il faut défendre les jeux de notre temps
En défendant les jeux olympiques nous affirmons notre prétention à ce que soient donnés aux travailleurs, aux enfants de toute la population les moyens de développer les activités physiques et sportives de masse, du sport de masse à la qualification olympique. Telle est la signification du mot d'ordre de la FSGT : tous les sports pour tous
Tel est le sens qu'elle donne à son action. Cela conduit à rejeter le boycott, à approuver les positions exprimées par le président du comité international olympique Que ce soit à l'occasion du projet de tournées des Springboks en France ou face aux évènements actuels, positions qui vont dans le sens de la Charte Olympique pour que les jeux se tiennent à la date et au lieu choisis par le C.J.O et qu'ils soient une rencontre universelle pour le progrès de «Tous les Sports, tous les peuples, tous les pays, toutes les races». C'est pourquoi la FSGT s'adresse à tous les sportifs pour qu'ils ne restent pas spectateurs et qu'ils prennent position.
«Pour que les jeux olympiques de 1980 se tiennent conformément à l'accord conclu entre le CJO et l'URSS, sur les bases de la charte olympique dans les conditions normales de leur déroulement avec la cérémonie d'ouverture et de clôture, les hymnes et drapeaux des pays présents, le cérémonial, les relations entres les sportifs de tous les pays.
R Maubian
