Brest et la musique à travers les fonds des Archives municipales et communautaires : Différence entre versions
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Version actuelle datée du 3 février 2017 à 18:00
Cet article est extrait du magazine Patrimoines brestois |
Sommaire
Concours de musique et autres manifestations
A la fin du XIXème et au début du XXème, la vie musicale à Brest est déjà active et la Ville dispose des moyens nécessaires pour organiser des manifestations de grande ampleur comme les concours musicaux d'août 1895 et 1905 : harmonies, fanfares, trompettes de cavaleries et de chasse se répandent ces jours-là dans toute la ville. A cette occasion, des fêtes populaires sont données sur le Champ de bataille, aujourd'hui place Wilson, des loteries de bienfaisance sont lancées ou encore des festivals artistiques. Les archives conservent un document qui retrace toutes les étapes du concours de 1905, schémas à l'appui, de la réception à la gare de 47 sociétés jusqu'au défilé en ville. Les années cinquante, celles de l'après-guerre, voient se développer l'engouement pour la musique. En 1952 est créé le festival des Cornemuses. Durant vingt ans, soit jusqu'en 1972, il anime la ville chaque premier dimanche d'août. C'est une manifestation très suivie. Le festival interceltique de Lorient en est en quelque sorte le successeur. C'est aussi en 1952 que Brest accueille la finale du Royaume de la Musique, à la fois concours et grande émission pédagogique destinée "à la jeunesse". Un Brestois en obtient le 3ème prix. L'organisation écrit au Maire : "Grâce à l'enseignement des professeurs brestois, le Conservatoire de la Ville se tient dans un très bon rang dans le tournoi du "Royaume de la Musique". Un concours de chorales est mis sur pied pour " les encourager dans leur effort d'éducation musicale". Celles de Saint-Marc, Recouvrance et Saint-Joseph du Pilier Rouge y prennent part ; en 1955, ces deux dernières sont lauréates ex aequo de la catégorie "Adultes", les chorales scolaires de la Croix-Rouge et Saint-Marc, de la catégorie "Scolaires".
Sociétés musicales et chorales
Partageant l'envie de transmettre le goût de la musique, sociétés musicales et chorales foisonnent aux XIXème et XXème siècles. Elles destinent une partie des bénéfices des concerts à l'aide aux plus démunis. Toute discussion politique ou religieuse est bannie des réunions qui doivent être terminées à l'heure de fermeture des lieux publics. Certaines sections féminines, rares, comme celle de "L'Orphéon Brestois" s'assignent aussi l'objectif de parfaire l'éducation des jeunes filles. Les sociétés musicales se nomment : "Le Cercle musical brestois, Les Amis du Colonne, La Fanfare indépendante de Saint-Martin (1898), Le Tambourin, société lyrique (1901), L'Estudiantana Brestois qui obtient le premier prix du concours de Crozon en 1907, La Saint-Hubert, société de trompes de chasse qui participe aux fêtes de bienfaisance, le Rally brestois, société de trompettes, La société Mozart organisatrice de tournées d'auditions musicales en 1924, la Société musicale de Brest (1874) dont les statuts stipulent que "l'entrée des femmes est interdite en toutes circonstances", Les Concerts symphoniques brestois, organisateurs de la première manifestation des Jeunesses Musicales de France ; et plus récemment, à la fin des années 60, Contrepoint ou encore le Hot Club qui a pour but "de faire connaître et de répandre le jazz sous toutes ses formes et expressions". L'on connaît aussi " Les Concerts Sangra" du nom du fondateur Domingo Sangra qui fit entendre aux Brestois, à partir de 1918, la plupart des grandes uvres orchestrales, symphoniques et de musique de chambre. Saint-Pol Roux lui dédia, en 1935, un texte intitulé " Sur la musique". Parmi les chorales, l'on retient : La chorale Chevé, dont les cours ont lieu trois fois par semaines à la Bourse du travail ; elle est animée par Armand Gouzien pendant qu'il fait ses études dans la ville. Elle obtient deux médailles d'or à des concours parisiens, "La Goguette de Béranger", L'Orphéon brestois, La Chorale brestoise, sans oublier les chorales paroissiales et les cliques des patronages. La série R et plus particulièrement la sous-série 2R qui regroupe les archives ayant trait à l'art, regorgent de documents concernant les relations de Brest avec la musique.
Beuglants et autres lieux
Avant-guerre, Brest a ses lieux de musique dont les fameux cafés-concerts dénommés "beuglants" par la population locale ; ils portent des noms évocateurs : Concert parisien, Casino-concertber, Folies-Bergères, Le Prado... Plus sage, Le Kiosque du Champ de bataille, aujourd'hui Place Wilson, figure parmi les autres lieux emblématiques de diffusion de la musique à Brest. Les Equipages de la Flotte y donnent un concert deux fois par semaine.
L'enseignement musical
De nombreux cours privés ont pignon sur rue ; des cours sont dispensés dans les écoles communales. La société brestoise correspondante de l'association départementale des compositeurs monte un projet d'école de musique municipale dès 1883 et celle-ci est réellement créée en 1921. Elle devient école nationale de musique en 1926. Parallèlement est fondée, en 1921, L'Harmonie municipale.
Auteur : Christine Berthou-Ballot
Extrait du Patrimoines Brestois N°11 - Brest et la musique - Été 2010
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