Kervallon
Kervallon | |
Un article de : | Mémoire de St-Pierre |
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Parution : | février 2000 |
N° : | 120 |
Auteur : | P.Floch et J.Pochart |
Actuellement, passer d'une rive à l'autre de la Penfeld ne pose plus aucun problème : nous avons l'embarras du choix, pont de Recouvrance, de l'Harteloire, de la Cavale Blanche ou la Villeneuve.
Ce ne fût pas toujours le cas. A la fin du siècle dernier, il n'y avait que le Grand Pont reliant Recouvrance à la rue de Siam. Pour le passage des piétons deux bacs existaient un à la Digue et un autre à Kervallon. Ce dernier était surtout emprunté par les ouvriers de l'arsenal.
En 1896, à la suite de l'arrêt momentané du bac de Kervallon, monsieur Gélébart, Maire de St-Pierre, est intervenu avec succès près du Préfet Maritime, pour son rétablissement. Le conseil municipal saisit cet incident pour renouveler sa demande du 18 août préconisant la construction d'un ouvrage flottant à Kervallon ou d'une passerelle au-dessus de l'Île Factice.
Le 21 août 1898, c'est ce dernier projet qui sera retenu. Le Général Dard, propriétaire de la Cavale Blanche, consentant à céder gracieusement les terrains d'accès ; le devis des travaux est évalué à 1500 francs de l'époque. Les communes de St-Pierre et Lambézellec prendront en charge la construction et se partageront les frais d’entretien annuels (100 Francs).
Ce coin de la rive droite était très fréquenté, dès les beaux jours la fraîcheur des bois à la chapelle Jésus et la beauté du site attiraient les promeneurs. Malgré l'interdiction de baignade, nombreux étaient les plongeurs sautant du haut du parapet (8m). Il fallait être excellent nageur car les deux bras de la Penfeld formaient de nombreux tourbillons.
Rive gauche, au pied de l'escalier de la passerelle était entreposé, dans un modeste hangar, le canot ayant servi lors de la venue de Napoléon III à Brest. Étant gamins notre plaisir était d'écarter les planches disjointes de la porte de la remise pour admirer les dorures qui ornaient le bateau. Quelle fortune ! Pour nous les aigles étaient en or massif. Les plus âgés eux, n'en avaient que faire, attirés par les airs de musette venant de la guinguette, située dans les bois de Kergoat.
Construit en 1930, le pont levant de Kervallon était en béton armé, le tablier central s'élevant à l'horizontal pour le passage des remorqueurs. Après le siège de Brest 1944, il fut le seul lien reliant les deux rives (le détour par penfeld pont-cabioc'h environ 12 Km) Les autobus venant de la place de la liberté via rue porsmoguer, Bougen Poterne, l'empruntaient avant de remonter péniblement par le Ruisan, Prat-Lédan, Quatre Moulins, St-Pierre. Pendant 6 ans (construction du pont de l'Harteloire 1951) malgré l'itinéraire très dangereux et la vétusté des véhicules, on n'eut à déplorer d'accidents graves.
Actuellement le pont de Kervallon arasé en 1987, a fait place à un barrage. La Penfeld est devenue un grand plan d'eau, les berges aménagées par la ville sont appréciées tant des sportifs que des familles. Pour les automobilistes le pont technique permet de passer rapidement de la Cavale Blanche au Bougen.
Que de changement au cours de ce siècle ! Si monsieur Riou de Kerhalet revenait sur terre qu'en penserait-il ?
P.Floch et J.Pochart
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