Interview-Sillage : Jean Champeau, adjoint à l'animation tire sa révérence
Cet article est extrait du Magazine Sillage N°124 - été 2007 |
Le quart de siècle d'un élu heureux
L'année prochaine, un pilier de la vie politique brestoise va faire ses adieux à la scène. Elu depuis 25 ans, d'abord adjoint aux sports, puis à l'animation, Jean Champeau est un Brestois incontournable qui a participé activement à dessiner les contours du Brest festif d'aujourd'hui. Les Jeudis du port, les fêtes de quartier, les Tréteaux chantants, l'accueil des cirques, les fêtes maritimes... l'élu brestois cultive le sens de la fiesta, "évidemment conviviale et de qualité" ! Le 30 août, Ti-Jean tirera sa révérence aux Jeudis du port, cela méritait bien une page bien festive...
C'est quoi le début de l'histoire ?
J'ai eu un parcours éclectique, apprenti à l'arsenal, ouvrier, infirmier, scaphandrier... j'ai même tenu une agence de pub. Membre d'associations sportives, je voyais tous les joueurs quitter la région, ne trouvant pas de boulot dans le coin. J'ai senti que, pour peser sur les choses, il fallait en venir à la politique. Francis Le Blé m'a contacté; j'ai dit oui.
Votre parcours d'adjoint ?
J'étais d'abord adjoint aux sports, puis à l'animation socioculturelle. En 89, il n'y avait même pas de budget pour l'animation. Un jour, Pierre Maille m'avait fait remarquer la tristesse du port et m'a dit : « Toi, Jean, il faut que tu nous concoctes quelque chose ! »
Et l'animation, ça consiste en quoi ?
Donner la vie, oui, c'est ça. Animer, c'est favoriser la création, donner un élan, un souffle de vie. J'ai toujours tenu à ce que les Jeudis du port aient cette part d'excès, de provocation.
Votre premier souvenir de fête ?
À la Libération, j'étais môme : un accordéoniste jouait un air entraînant. Très vite, tout le monde s'est mis à danser. Je crois que c'était ma première émotion festive.
Un adjoint à l'animation doit initier ou soutenir ?
Un bon élu demande à ses services de lui faire des propositions. Un mauvais élu, comme moi, arrive avec plein d'idées et demande à ses services de dépatouiller tout ça... mais sans trop y toucher.
Votre première satisfaction d'élu ?
Une expérience d'élu est une perpétuelle satisfaction, au service de l'idée que je me fais de l'intérêt public. Je m'en rends compte vraiment aujourd'hui, au moment où je vais partir.
Pourquoi s'arrêter ?
J'aurai 69 ans quand s'achèvera ce mandat. Ce ne serait pas sage de remettre le couvert. Et puis d'autres fêtes m'attendent. J'adore la pêche à pied et j'aime le jardinage.
Jean Champeau = Jeudis du port. Vous revendiquez ?
Il y avait déjà des fêtes au port de commerce, mais le fait d'institutionnaliser un événement convivial, culturel et festif, oui, ça, on peut le mettre à mon crédit. Pour les Brestois, les Jeudis du port sont "leurs" jeudis. Ce sont aussi les miens, et j'en suis fier.
Fier aussi d'être reconnu par les associations brestoises ?
Oui, je crois vraiment pouvoir prétendre avoir été attentif à la vie associative brestoise. De toute façon, la reconnaissance, on court tous après.
Quelle différence entre les Tréteaux Chantants et Astropolis ?
Chaque génération a le droit à son lieu de rencontre. J'ai beaucoup aidé Astropolis, et quand je vois la joie des gens de mon âge qui viennent chanter aux Tréteaux, ça me rend heureux.
Trois ingrédients d'une fête populaire ?
La bouffe, la musique, et plein de points de suspension.
Souvenirs heureux d'une fête brestoise ?
Chaque vendredi soir, l'apéro, avec mes potes, au port de commerce. Mais le lieu est tenu secret.
Des déceptions ?
J'en ai chaque fois que les gens que j'aime me font un reproche. Alors je considère ça comme un échec.
Votre principal défaut ?
Partir au quart de tour, ce qui vide la boîte à bons points.
Votre qualité première ?
J'écoute parfois difficilement les gens, mais je suis sûr que je les comprends. J'ai l'impression de voir vite là où ils veulent en arriver.
Quelle qualité appréciez-vous le plus chez les autres ?
La tolérance, parce que j'en manque beaucoup !
Et Brest dans tout ça ?
J'aime ma ville. Arrivé à Brest en 58, venant de Lorient, j'avais juré d'y retourner. Je ne suis jamais reparti. Un attachement fort s'est créé grâce à mon action au service du bien public. Je suis un vrai brestoâ !
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