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Août 1944 à Irvillac : Différence entre versions

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Les Alliés débarquent en Normandie le 6 juin 1944. Les Allemands leur opposent une résistance farouche jusqu'à la mi-août.
  
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==Action de  la Résistance et avancée des troupes alliées en Bretagne==
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À compter du débarquement, la tâche de la résistance en Bretagne est de harceler les troupes allemandes (environ 150.000 hommes dans la région) et de ralentir leur progression vers la Normandie. Une « guérilla »  se traduisant par des sabotages, des déraillements de train, des attaques de soldats allemands ... contribue à démoraliser les troupes ennemies. Churchill écrira d'ailleurs dans ses mémoires : « le mouvement de résistance qui comptait 30.000 hommes dans la région joua un rôle important ».Dans le même temps, les Alliés larguent des petits groupes de parachutistes afin d'aider les résistants et d'accroître la confusion sur les arrières de l'ennemi. Les Allemands, extrêmement nerveux, accentuent la recherche des résistants, qualifiés de « terroristes », et des parachutistes : cette répression est très brutale.
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Fin juillet, les Américains atteignent Avranches et réussissent à percer vers la Bretagne. L'armée du général Patton va rapidement de l'avant et libère la ville de Rennes le 4 août. Le 7 août, une avant garde américaine arrive devant [[Brest]] où se retranchent d'importantes forces ennemies
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La rapidité de l'avance américaine vers Brest laisse en arrière des troupes allemandes. Celles-ci cherchent, par tous les moyens, à rejoindre Brest. Cette situation donne lieu à de terribles incidents. C'est ainsi par exemple que [[Lesneven]] pavoise, le 6 août, au passage des troupes américaines ; après leur départ, des soldats allemands reviennent et tuent des civils. D'autres graves incidents ont lieu à Saint Pol de Léon, Plouvien... Le 7 août, une colonne américaine progressant par le centre de la Bretagne atteint la région de Commana Sizun, puis oblique vers Landivisiau qui est libérée le 8 août.
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==La situation dans le canton de Daoulas==
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Entre le 8 et le 20 août, la situation est confuse et dangereuse dans notre canton. Les Américains sont proches, mais les Allemands sont toujours présents : ils ont quitté [[Irvillac]] et [[Daoulas]] mais sont fortement retranchés à [[Plougastel]]  et tiennent des positions à Loperhet et Dirinon.  Des groupes de résistants patrouillent dans le secteur et surveillent les routes. Plusieurs combats ont lieu durant cette période : le 10 août sur la route de Daoulas- Landerneau, le 16 août à Irvillac, le 17 août à la gare de Dirinon.
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Quel est, durant cette période, l'état d'esprit des Allemands ? L'arrivée des Américains leur fait percevoir une défaite prochaine ; par ailleurs, ils sont excédés par la guérilla qui créé un climat permanent d'insécurité et  aspirent à se retrancher sur Brest. Leurs réactions peuvent être extrêmement dangereuses. C'est ainsi que des Allemands en retraite sur Brest assassinent quatre civils le 6 août à saint Ségal ; quinze autres personnes sont fusillées le même jour à Quimerc'h . Le détachement allemand qui a sévi à Quimerc'h passe le 7 août à Daoulas : le propriétaire de l'hôtel Gabou est abattu et une autre personne est victime d'une grenade.
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==Les accrochages avec les troupes allemande à Daoulas==
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C'est dans ce contexte violent que se situent les évènements survenus à Irvillac entre le 5 et le 16 août 1944.
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=== L'attaque du château de Kérisit===
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Dans la nuit du 4 au 5 août 1944, un groupe de 12 parachutistes français est largué dans la vallée de la Mignonne, à la hauteur de Runaher en Saint Urbain. Commandé par le lieutenant Thomé, ce groupe a pour principale mission d'empêcher la destruction, par les Allemands, du pont de Plougastel.
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Les parachutistes  se regroupent au château de Kerdaoulas (Saint Urbain) où le propriétaire des lieux, l'Amiral De Boisanger, les accueille et fait prévenir les résistants du secteur.  Plusieurs d'entre eux rencontrent les parachutistes et il est alors décidé de réaliser un coup de main sur le « château » de Kérisit, en Daoulas, où réside un groupe d'Allemands. La date de l'attaque est fixée au jour même, samedi 5 août, dans l'après midi.
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Accompagnés et guidés par des résistants, les 11 parachutistes (l'un d'entre eux s'est blessé lors du parachutage) descendent vers Daoulas, sur 4 km environ, en suivant le côté gauche de la rivière, par une chaude après midi. Ils surprennent vers 17 heures les Allemands postés au château : 3 Allemands sont tués et 36 autres faits prisonniers. Un parachutiste originaire de Seine Inférieure, André Briguet, est gravement blessé lors de l'affrontement .
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Alertée par le bruit de la fusillade, une colonne allemande en patrouille dans le secteur investit  les rues de Daoulas . Les parachutistes doivent se replier rapidement, en abandonnant leurs prisonniers. Deux hommes de Daoulas sont tués lors de l'arrivée des Allemands. Le groupe de parachutistes se dirige alors vers le village de Guiler (Irvillac) où il va se cacher durant 48 heures environ.
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Le dimanche 6 août, un Allemand en civil est arrêté sur le territoire de la commune. Il traverse le bourg, encadré par deux résistants, à l'heure de la sortie de la messe ; il est amené à Guiler où se trouve le groupe de parachutistes. Considéré comme suspect et accusé d'espionnage, il est exécuté le jour même.
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[[Catégorie:Irvillac]] [[Catégorie:Mémoire dans le Pays de Brest]]

Version du 29 septembre 2007 à 19:35

Les Alliés débarquent en Normandie le 6 juin 1944. Les Allemands leur opposent une résistance farouche jusqu'à la mi-août.

Action de la Résistance et avancée des troupes alliées en Bretagne

À compter du débarquement, la tâche de la résistance en Bretagne est de harceler les troupes allemandes (environ 150.000 hommes dans la région) et de ralentir leur progression vers la Normandie. Une « guérilla » se traduisant par des sabotages, des déraillements de train, des attaques de soldats allemands ... contribue à démoraliser les troupes ennemies. Churchill écrira d'ailleurs dans ses mémoires : « le mouvement de résistance qui comptait 30.000 hommes dans la région joua un rôle important ».Dans le même temps, les Alliés larguent des petits groupes de parachutistes afin d'aider les résistants et d'accroître la confusion sur les arrières de l'ennemi. Les Allemands, extrêmement nerveux, accentuent la recherche des résistants, qualifiés de « terroristes », et des parachutistes : cette répression est très brutale.

Fin juillet, les Américains atteignent Avranches et réussissent à percer vers la Bretagne. L'armée du général Patton va rapidement de l'avant et libère la ville de Rennes le 4 août. Le 7 août, une avant garde américaine arrive devant Brest où se retranchent d'importantes forces ennemies

La rapidité de l'avance américaine vers Brest laisse en arrière des troupes allemandes. Celles-ci cherchent, par tous les moyens, à rejoindre Brest. Cette situation donne lieu à de terribles incidents. C'est ainsi par exemple que Lesneven pavoise, le 6 août, au passage des troupes américaines ; après leur départ, des soldats allemands reviennent et tuent des civils. D'autres graves incidents ont lieu à Saint Pol de Léon, Plouvien... Le 7 août, une colonne américaine progressant par le centre de la Bretagne atteint la région de Commana Sizun, puis oblique vers Landivisiau qui est libérée le 8 août.

La situation dans le canton de Daoulas

Entre le 8 et le 20 août, la situation est confuse et dangereuse dans notre canton. Les Américains sont proches, mais les Allemands sont toujours présents : ils ont quitté Irvillac et Daoulas mais sont fortement retranchés à Plougastel et tiennent des positions à Loperhet et Dirinon. Des groupes de résistants patrouillent dans le secteur et surveillent les routes. Plusieurs combats ont lieu durant cette période : le 10 août sur la route de Daoulas- Landerneau, le 16 août à Irvillac, le 17 août à la gare de Dirinon.

Quel est, durant cette période, l'état d'esprit des Allemands ? L'arrivée des Américains leur fait percevoir une défaite prochaine ; par ailleurs, ils sont excédés par la guérilla qui créé un climat permanent d'insécurité et aspirent à se retrancher sur Brest. Leurs réactions peuvent être extrêmement dangereuses. C'est ainsi que des Allemands en retraite sur Brest assassinent quatre civils le 6 août à saint Ségal ; quinze autres personnes sont fusillées le même jour à Quimerc'h . Le détachement allemand qui a sévi à Quimerc'h passe le 7 août à Daoulas : le propriétaire de l'hôtel Gabou est abattu et une autre personne est victime d'une grenade.

Les accrochages avec les troupes allemande à Daoulas

C'est dans ce contexte violent que se situent les évènements survenus à Irvillac entre le 5 et le 16 août 1944.

L'attaque du château de Kérisit

Dans la nuit du 4 au 5 août 1944, un groupe de 12 parachutistes français est largué dans la vallée de la Mignonne, à la hauteur de Runaher en Saint Urbain. Commandé par le lieutenant Thomé, ce groupe a pour principale mission d'empêcher la destruction, par les Allemands, du pont de Plougastel.

Les parachutistes se regroupent au château de Kerdaoulas (Saint Urbain) où le propriétaire des lieux, l'Amiral De Boisanger, les accueille et fait prévenir les résistants du secteur. Plusieurs d'entre eux rencontrent les parachutistes et il est alors décidé de réaliser un coup de main sur le « château » de Kérisit, en Daoulas, où réside un groupe d'Allemands. La date de l'attaque est fixée au jour même, samedi 5 août, dans l'après midi.

Accompagnés et guidés par des résistants, les 11 parachutistes (l'un d'entre eux s'est blessé lors du parachutage) descendent vers Daoulas, sur 4 km environ, en suivant le côté gauche de la rivière, par une chaude après midi. Ils surprennent vers 17 heures les Allemands postés au château : 3 Allemands sont tués et 36 autres faits prisonniers. Un parachutiste originaire de Seine Inférieure, André Briguet, est gravement blessé lors de l'affrontement .

Alertée par le bruit de la fusillade, une colonne allemande en patrouille dans le secteur investit les rues de Daoulas . Les parachutistes doivent se replier rapidement, en abandonnant leurs prisonniers. Deux hommes de Daoulas sont tués lors de l'arrivée des Allemands. Le groupe de parachutistes se dirige alors vers le village de Guiler (Irvillac) où il va se cacher durant 48 heures environ.

Le dimanche 6 août, un Allemand en civil est arrêté sur le territoire de la commune. Il traverse le bourg, encadré par deux résistants, à l'heure de la sortie de la messe ; il est amené à Guiler où se trouve le groupe de parachutistes. Considéré comme suspect et accusé d'espionnage, il est exécuté le jour même.

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