Interview-Sillage : Samuel Le Bihan, acteur
Cet article est extrait du Magazine Sillage N°136 - été 2009 |
"J'aimerais tourner dans la région"
Il n'a pas hésité lorsqu'on lui a demandé de parrainer la première édition du festival des "Feux de l'humour" à Plougastel. Une évidence naturelle pour Samuel Le Bihan qui avait déjà porté la salle de l'Avel Vor sur les fonds baptismaux. Il ne manque pas une occasion d'arpenter une presqu'île d'où est issue sa famille et riche de souvenirs d'enfance.
À quand remontent vos premiers souvenirs en presqu'île ?
J'étais très jeune. Mes grands parents habitaient Lestraouen près du Tinduff. Je venais les voir et passer l'été. Ma grand-mère avait la coiffe bretonne et mon grand père, vieux marin pêcheur avait une allure de corsaire avec sa jambe de bois et son béret.
Vos endroits préférés ?
Lauberlach est un endroit que je trouve beau et paisible. Mais j'ai une tendresse pour le Tinduff où j'ai des souvenirs très heureux.
Vos maîtres en matière d'humour ?
Devos, Desproges, Coluche. Des hommes qui à leur façon ont su avoir une vision de l'humour extrêmement différente et personnelle.
Peut-on rire de tout ?
Oui, mais ça dépend où et avec qui.
Vos meilleurs rôles au cinéma sont plutôt tragiques ?
Vous trouvez ? J'ai joué de tous les styles, des films d'horreur, des comédies. Je ne voulais pas m'enfermer. J'ai la chance d'explorer plein d'univers différents.
Sur quel tournage avez-vous pris le plus de plaisir ?
Sur Vénus Beauté, j'ai été extrêmement heureux. C'est un film qui avait un charme très personnel et je me sentais bien. J'étais vraiment à ma place. Peut-être que j'aime bien les univers féminins.
Pour le choix de vos films faites-vous confiance à votre intuition ?
Il n'y pas de stratégie. Je fais ce que j'aime, en fonction des rencontres avec les metteurs en scène et aussi des personnages qu'on me propose.
Avec quels réalisateurs rêvez-vous de tourner ?
James Gray qui a fait « La nuit nous appartient » et François Truffaut, mais il est mort.
Votre engagement à Action contre la faim, c'est une façon de garder les pieds sur terre ?
Non, j'ai toujours été engagé. Avant même de faire ce métier j'aidais le Secours Populaire. C'est une suite logique.
Quel don de la nature aimeriez-vous avoir ?
Voler comme un oiseau.
Votre film culte ?
Les 400 coups de Truffaut.
Les acteurs qui vous ont inspiré ?
Michel Simon quand j'ai commencé à faire du théâtre et Patrick Dewaere.
Votre héros dans la fiction ?
Long John Silver, un personnage de l'Ile au trésor.
Votre modèle dans la vie réelle ?
Martin Luther King.
Que détestez-vous par-dessus tout ?
Je n'aime pas l'esprit de petit chef. C'est ce qui me fait le plus peur. Les gens qui ont cet esprit sont dangereux.
Pour quel défaut avez-vous de l'indulgence ?
Pour la timidité parce que j'étais très timide. C'est le théâtre qui m'a aidé.
Celui que vous aimeriez gommer ?
Je suis trop impulsif quand je me sens prisonnier d'une situation alors qu'il y a des solutions plus intéressantes.
Votre péché mignon ?
J'aime bien fumer un bon cigare de temps en temps avec un très bon cognac. C'est mon seul vice.
Votre dernier fou rire ?
C'est à Cannes avec Jean Rochefort qui est quelqu'un d'extrêmement drôle. On nous a mis dans la même chambre et on a fait croire qu'on était ensemble.
Êtes-vous Bourvil ou de Funès ?
Bourvil pour sa naïveté mais aussi De Funès pour mon manque de patience.
Mickey Rourke ou De Niro ?
Mickey Rourke ! Il a vraiment conduit sa carrière comme il l'entendait et sans stratégie. Et j'ai tendance à faire de même. Je l'ai rencontré et il est aussi très fidèle en amitié.
Blé noir ou froment ?
Blé noir ! En fait, j'aime beaucoup ce qui est salé et je suis peu attiré par les choses sucrées.
Fraise forcément ?
J'adore les produits bretons. Les fraises de Plougastel ont un parfum à tomber par terre.
Plougastel ou Cannes ?
Les deux ! Parce que j'ai fait les deux. À Cannes, j'y ai fait l'inauguration et des choses pour Action contre la faim. J'invite les gens à signer une pétition pour qu'Al Gore réalise un film sur la malnutrition.
Tourner dans la région ?
J'aimerais beaucoup, mais on ne m'a jamais proposé un rôle de marin ou lié à la mer. Alors je lis des choses en en me disant qu'il y aura peut-être une histoire...
Et Brest dans tout ça ?
Brest, c'est une ville qui a une énergie très particulière. C'est une ville blessée qui s'est reconstruite sur ses blessures. Elle a une culture extrêmement forte, surtout musicale mais aussi par la danse, par la peinture. C'est une ville où on va, les autres on y passe.
Liens externes
- Site Officiel de Samuel Le Bihan
- Samuel Le Bihan sur Wikipédia
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