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Charpentiers de marine à Plouarzel

Article repris du Tud ha Bro sur les commerces à Plouarzel publié par l'association Tre Arzh.


Les charpentiers de Marine La vocation maritime de la région et plus particulièrement de Lampaul avec ses activités de cabotage, de pêche et de récolte de goémon a entraîné, à une certaine époque, le développement d'une flottille relativement importante composée de gabares, bateaux de pêche et goémoniers. La construction de petites unités (canots, annexes) et les réparations et travaux nécessaires sur les plus importantes (gabares) requéraient la compétence d'artisans spécialisés en la matière : les charpentiers de marine. Quelques aspects de leurs activités sont ici évoqués à travers le parcours de deux d'entre eux qui ont œuvré sur la commune.

Joseph Squiban

Bon nombre de Plouarzélistes se souviennent du personnage populaire qu'était Joseph Squiban plus couramment appelé Job. Natif de Ploudalmézeau il avait épousé en 1924 Marie Yvonne Phelep originaire de Kerrigent-bihan en Plouarzel.

Avant son installation dans la commune vers 1927-28, il réside et travaille à Porscave en Lampaul dans une maison située en bordure de l'anse de Milin An Aod entre l'extrémité de la rue de Porscave et la cale. Il construit et répare essentiellement des bateaux pour Lampaul et Le Conquet.

A son arrivée à Plouarzel, il élit domicile dans le bâtiment de l'ancienne école publique des garçons, rue Francis Corolleur. Il utilise le préau comme atelier et continue à construire canots et annexes pour les gabares de Lampaul. Ses annexes avaient la réputation d'être bien construites et de bien tenir la mer. Certains de ses voisins de l'époque se souviennent de l'odeur si particulière du coaltar dont il enduisait la coque des embarcations une fois celles-ci achevées. Les années passant, il se consacrera de moins en moins exclusivement au charpentage des bateaux pour se tourner vers les travaux de menuiserie qu'il réalisera pour la plupart au domicile des clients. On le verra alors se déplacer, à vélo, de ferme en ferme pour construire ou réparer portes, bancs, barrières, grignols, brouettes, ... et effectuer diverses bricoles. Pour réaliser certains de ses travaux ou préparations de chantiers, il venait à l'atelier de menuiserie Cloatre utiliser un outillage plus approprié. Il meurt en 1957 à l'âge de 69 ans.

Louis Floch

Un autre charpentier de marine aura laissé durant sa brève période d'activité à Plouarzel et Lampaul, le souvenir d'un artisan habile et ingénieux auprès de ceux, gabariers, pêcheurs et goémoniers qui utilisaient ses services.

Natif de Plouarzel, il revient s'y fixer au début des années 30 après quelques années passées dans le midi de la France, dans la marine nationale d'abord puis chez un charpentier de marine. Il s'installe à Kérivarc'h dans la maison paternelle, maison qu'occupe aujourd'hui Joseph Jégou, et ouvre un atelier de charpentage de bateaux. Avant de s'éloigner de la région et de s'engager dans la marine, il a appris le métier de menuisier avec Jean Prigent Cloatre qui fut jusqu'en 1926 le spécialiste de l'atelier de Plouarzel, avant de passer le relais à Jean René Cloatre, son neveu.

Fort de son apprentissage en menuiserie, de son expérience de charpentier de marine et grâce aussi sans doute à son habileté, il se lance donc dans la construction de petits bateaux, canots et annexes. Il n'assure pas seulement la construction en neuf mais aussi les réparations et les travaux qui requièrent la compétence du charpentier à bord de plus gros bateaux comme les gabares. Afin d'avoir tout son matériel sous la main à proximité de ses chantiers, il monte une remise-atelier à Porspaul. Au titre de constructions neuves, on peut citer les noms de quelques unes de ses réalisations :

  • La Jocelyne
  • le Mich , bateau de 5 m de M. Allançon
  • le Steredenn vor bateau de M. Vincent
  • la Jeanne bateau pour Ouessant
  • la Céline bateau goëmonier de F. Jézéquel
  • le canot de Fine la passeuse.

Au titre de ses interventions, travaux et réparations diverses, on peut retenir celles opérées sur quelques gabares : la Jeune Olga, l' André Yvette, le Gerbault (changement de pont), l' Argus(réparation de fortune après déchirure de la coque).

Le domaine de compétence des charpentiers de bateaux touche les parties les plus diverses du bord. Il peut s'agir tout aussi bien de l'ajustement de la partie bois des gréements que du mât de charge ou de la réfection des cloisons. Il convient d'ajouter de surcroit que le métier est en cela différent de celui du charpentier ordinaire que dans un bateau presqu'aucun bout de bois n'est d'équerre.Toute pièce nouvelle doit être découpée et ajustée avec une précision qui requiert toute l'habileté et le savoir-faire de l'artisan. Cette compétence, Louis Floch en faisait preuve notamment pour la confection et la pose de châssis ou bâti de moteur lors de son installation sur une gabare. Cette opération délicate consistait à monter le bâti de bois de façon à mettre en ligne le moteur avec l'arbre d'hélice dans l'axe parfait du bateau. L'installation des pièces de bois nécessitait une grande précision, devant s'adapter à la fois au moteur et à la coque. Aux dires de ceux qui l'ont vu à l'oeuvre, il prenait si bien ses repères au départ qu'il réussissait à disposer très précisément son châssis sans avoir recours à des cales pour rectifier éventuellement l'axe.

Sa santé ne lui permettra pas de poursuivre très longtemps son activité et il décèdera en 1953 à l'âge de 46 ans.

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