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Château de Brest

L'histoire du château

Le Château du bout du monde

Tour Paradis du château

Établi sur une assise gallo-romaine du IIIe siècle, le château de Brest fut achevé par Vauban au XVIIe siècle. Manifestation de la puissance des Comtes de Léon jusqu'au milieu du XIVe siècle, enclave anglaise pendant cinquante ans, convoitée par la Bretagne, l'Angleterre, la France, la forteresse du bout de la terre était considérée au Moyen Age comme le plus fort château du monde.

Château de Brest

Très endommagé lors de la Seconde Guerre mondiale, pendant le siège de Brest d'août à septembre 1944, le château restauré dans sa majesté multiséculaire est l'un des monuments majeurs de la Bretagne. Abritant dans sa cour intérieure le siège du commandement maritime du théâtre Atlantique et la préfecture maritime, il est sans doute de très loin, la plus vieille place militaire active du monde.

Simple mur flanqué de tours, érigé par une légion romaine suivant le principe de l'éperon barré, le castellum antique fut renforcé inlassablement, d'abord rempart de la ville enclose jusqu'au XVIe siècle, puis garant de la protection du port militaire voulu par Richelieu et développé par Colbert.

De Conan, Hervé ou Even de Léon à Villegagnon, Chevalier de Malte, d'Hervé de Portzmoguer, l'Amiral breton, aux chefs d'Escadre des flottes royales, de la reine Anne au conventionnel Jeanbon Saint-André, de Richard II d'Angleterre au GI de la seconde guerre mondiale, de Duguesclin à Cadoual, le Château de Brest a vu se dessiner la France à travers l'histoire mouvementée de la Bretagne.

Insensible aux bouleversements et aux drames, résidence princière, prison ou forteresse, son destin est lié depuis dix-sept siècles à celui de la ville de Brest.

En remontant l'histoire et le temps

Echaugette

La visite du Château de Brest commence au pied du portail érigé à partir de 1464 sur ordre de Jean V de Bretagne. En gagnant la Tour Madelaine qui abrite l'accueil, le visiteur longe la courtine sud dont la base laisse apparaître l'appareil de pierre et de briques du mur gallo-romain du IIIe siècle. Construite à l'emplacement d'une des dix tours antiques, la Tour Madelaine est aujourd'hui le plus puissant ouvrage défensif du château.

Elle conserve ses murs du XVe siècle, dont l'épaisseur atteint une douzaine de mètres. Sa plate-forme modernisée par Vauban offre une vue magnifique sur la rade de Brest. Par la courtine sud plantée de pins, on gagne le chemin de ronde du portail Paradis érigé au XVe siècle, qui a conservé, avec son immense toit d'ardoises, l'aspect des fortifications médiévales. La courtine nord conduit au donjon qui domine la Penfeld, imbrication puissante de tours et d'ouvrages érigés entre le XIIIe siècle et le XVIIe siècle. Il se compose de deux tours principales. La tour Duchesse Anne (XIVe) abrite un oratoire où vint prier la reine en août 1505 au cours d'un pèlerinage en Bretagne. Elle avait été accueillie au château par son capitaine, Gilles de Texue, dont on voit le gisant dans la chapelle.

La tour est reliée à la tour du donjon (XVIe) par un ouvrage voûté construit au XVIIe siècle par Vauban. De l'extérieur du donjon, le sommet de la tour Azénor (XIIIe) offre une belle vue sur la Penfeld et le quartier de Recouvrance.

Avec la tour César qui supporte un sémaphore et une tour de contrôle des mouvements du port, la tour Azénor est la plus ancienne relique du premier château médiéval. Une légende fait de cet emplacement la prison d'Azénor, fille du Comte Even, accusée injustement d'adultère en 537 et jetée à la mer dans un tonneau confiée à la miséricorde divine. Elle aurait abordé cinq mois plus tard en Irlande, mettant au monde un fils, le futur Saint-Budoc « sauvé des eaux ». Autour du donjon, vers la ville, règne le bastion Sourdéac, érigé au XVIe siècle.

La visite du château se poursuit à travers la cour intérieure du donjon et les salles, aujourd'hui souterraines en partie, de la tour Duchesse Anne.

Le Château de Brest abrite le Musée de la Marine.

Le château et l'histoire d'Azénor

Une tradition fort ancienne rapporte qu'au milieu du Ve siècle, Brest n'avait qu'une importance toute militaire. On peut admettre que Brest, c'est Gésocribate (NDLR: l'un des plus grands ports romains de Gaule) car il serait contraire aux données historiques que les lieutenants de César eussent négligé une position aussi avantageuse.

D'ailleurs, le Château actuel, construit au XIIIe siècle, a remplacé un castellum vraisemblablement dû aux Romains à en juger par sa base, mise à nu au cours d'importants travaux de réfection. Le Château est d'une masse imposante, type remarquable de l'architecture militaire du moyen âge malgré les grands changements qu'il a subis, surtout lors des transformations exécutées par Vauban. De nombreux ouvrages secondaires ont en effet disparu, seules cinq tours principales sont restées debout. Elles ont nom : - Tour de Brest - Tour d'Anne de Bretagne - Tour de César - Tour de la Madeleine - Tour d'Azénor. Ce dernier nom est celui d'une touchante et jeune princesse qui fut, au Ve siècle, dans des conditions cruelles, enfermée dans ce même Château de Brest.

Vers l'an 537, Even, prince de Léon, était seigneur de Brest. Il n'avait qu'une fille, Azénor. Il est dit dans "La Vie de Saint Budoc" : « Elle était de riche taille, droite comme une palme, belle comme un astre et cette beauté extérieure n'était rien en comparaison de celle de son âme ». Azénor épousa un comte de Goëlo descendant du célèbre Audren dont le castel (Chatelaudren) se situe aux confins du Goëlo et de Trégor.

Les jeunes époux connurent tout d'abord un bonheur sans mélange mais le père d'Azénor devint veuf. La solitude lui pesait, il se remaria bientôt à une dame de grande maison « qui avait l'esprit malicieux, noir, sombre et malin ». La marâtre eut immédiatement l'atroce pensée de se débarrasser d'Azénor dont elle convoitait le douaire. Elle rassembla de faux témoins qui accusèrent la princesse d'adultère et de jalousie. Ils furent tellement affirmatifs que le comte de Goëlo et le roi Even les crurent. Azénor fut, par son père, enfermée dans la tour la plus sombre du château en attendant de comparaître devant ses juges. Ceux-ci condamnèrent la jeune femme à être brûlée vive, sans écouter les protestations d'innocence d'Azénor, sans contrôler les dires des accusateurs, en un mot, sans la moindre preuve... Au moment où ils la conduisaient au bûcher, ses bourreaux apprirent qu'elle serait mère dans quelques mois. Or, les lois leur défendaient, jusqu'à la délivrance, de la livrer aux flammes. Sur quoi ils décidèrent de l'enfermer dans un tonneau et de la jeter à la mer. La sentence fut impitoyablement exécutée.

Le tonneau vogua pendant cinq mois comme une barque, protégé, guidé par le bon ange d'Azénor qui chaque jour lui apportait sa nourriture directement du ciel. Finalement Azénor accosta en Irlande au lieu dit Beauport où elle donna le jour à un fils qui fut baptisé Budoc ("sauvé des eaux") soit parce qu'il avait eu la même chance que Moïse, soit pour rappeler Saint Budoc qui fonda dans l'île de Lavret, près de Bréhat, un monastère dont il reste encore des substructures. Pendant que la pauvre Azénor effectuait son exode, sa marâtre était morte, ayant reconnu à ses derniers moments la fausseté de ses accusations. Even et le comte de Goëlo se mirent alors à la recherche d'Azénor pour se faire pardonner et lui rendre la place à laquelle ses vertus et ses souffrances lui donnaient droit plus que jamais. Ils parcoururent les côtes de la Cornouaille, du Léon et du Trégor. Etudiant le mouvement des flots, ils comprirent que les courants avaient dû emporter Azénor vers la Grande- Bretagne : ils se rendirent au Pays de Galles, en Ecosse, enfin après de longues recherches ils gagnèrent l'Irlande et prirent terre à Beaufort. Le comte de Goëlo ramena sa femme et son fils en Armorique. Il mourut au cours de la traversée. Azénor, dont la santé était fort ébranlée, ne tarda pas à le suivre dans la tombe.

Le petit Budoc fut élevé par son grand-père Even qui, plus tard, le confia à Saint Samson, évêque de Dol, pour qu'il l'instruisit. Budoc, sous la direction d'un tel maître, fit des progrès remarquables tant en matière religieuse que dans les sciences. Il devint abbé de Dol puis, lorsque Magloire décida de quitter les charges de l'épiscopat, c'est à Budoc qu'il les confia.

Recueilli et récrit par Jakes PAGE

Galerie photos

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Séquence sonore

Durant la balade en ville, organisée par le service Patrimoines le 2 février 2016 sur le thème "Soldats et marins", Alain Boulaire évoque l'histoire du château de Brest. Il précise entre autres que "la base originelle de Brest c'est l'armée de Terre avec le castellum romain".

L'Armée de Terre, par Alain Boulaire The media player is loading...

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Localisation

Brest, Bretagne - France
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