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Interview-Sillage : Naab, compositeur, interprète

    Sillage130 small.jpg Cet article est extrait du Magazine Sillage N°129 - mai-juin 2008
Auteur : Jérôme Le Jollec


Citoyen du monde

Bien au-delà de la scène électro brestoise, Naab joue à saute-frontières. Né à Brest de parents berbères du Maroc, il ne renie pas ses racines. Venu du hip-hop, il a fait sa mue et mâtine volontiers sa musique d'accents jazzy et orientaux. Après "Salam Haleikoum", un premier album, il sort "Démocrisis", marque de son évolution, où il signe et chante des textes en anglais.

Console de mixage

Naab, est-ce votre nom ?

Mon nom, c'est Nabil. Nab, c'est quelqu'un qui a du bagout, c'est aussi canine en arabe. Tout ça colle à ma personnalité. Je suis quelqu'un qui aime la tchatche et qui croque la vie à pleines dents. J'ai juste ajouté un "a" pour les deux canines.

Vos premiers souvenirs musicaux ?

Ce sont des cassettes de funk de mes grands frères. On chantait et on dansait dessus. Ce sont aussi des mariages, des fêtes, des radios crochets qu'on faisait.

À l'école qu'écoutiez-vous ?

J'ai, entre autres, été bercé par Michael Jackson, Led Zep... Je n'avais pas de frontière. J'avais deux frères qui étaient dans la musique à Paris et qui m'envoyaient des cassettes. C'est comme si j'avais beaucoup lu.

Depuis vos jeunes années, vous avez pas mal cheminé.

Il y a eu Jazzy Quality. On était 14 du Valy Hir, de Kérourien, de Saint-Pierre, on faisait des chorégraphies. C'était pas mal hip-hop. Puis à la fin des années 1980, il y eu GSR qui est devenu Hee Soon en 1994.

Les influences à l'âge adulte ?

En fait, j'écoutais tout, de William Orbit, à Massive Attack, Tricky, toute la vague de musique anglaise électronique et d'acid-jazz. Je n'ai jamais fait comme ces groupes, mais ça a construit ma propre identité musicale.

Les dernières ?

Orientales ! En 1997, on a fait une pause avec Hee Soon. J'ai cherché à connaître mes origines et je suis allé au Maroc.

Comment tout cela vous a marqué dans ce que vous faites ?

J'ai maintenant beaucoup plus l'impression de ne plus ressentir d'influence mais de faire ma propre musique. C'est très éclectique. C'est du Naab.

Aujourd'hui comment aimeriez-vous qu'on vous définisse ?

Comme un auteur compositeur, au sens noble du terme dans une recherche artistique approfondie. Je veux essayer de voir comment musique arabe et française peuvent s'imbriquer. Je suis un citoyen du monde.

Votre premier album s'intitule Salam Haleikoum, tout un programme ?

Je voulais me présenter. C'est le salut musulman : « que la paix soit avec vous ». C'est sorti au moment de septembre 2001, mais je l'avais fini en juin.

Le dernier, Democrisis, en est-il la continuité ?

C'est le deuxième volet. Je présente l'environnement dans lequel je vis : Brest, Paris...

Vos œuvres sont en vente en ligne : internet, c'est vraiment un plus ?

C'est carrément un plus. Je vends sur My Space. Il y a des gens qui achètent d'Allemagne, du Canada, des Etats-Unis, de Belgique.

Votre ambition à terme ?

Consolider mon indépendance, pouvoir produire des artistes et développer un label Naab.

Une utopie ?

Créer un mouvement artistique brestois. Voir Brest représenté à travers le monde comme Bristol ou Philadelphie. Je pense qu'il y a à Brest des artistes qui ont le potentiel.

Peut-on dire de vous que vous êtes un artiste engagé ?

Je suis dans l'engagement quotidien mais pas forcément politique.

Qu'auriez-vous aimé faire d'autre dans la vie ?

L'archéologie ou l'architecture, quelque chose d'assez scientifique.

Le principal trait de votre caractère ?

L'ambition, ça ne marche pas toujours, mais c'est mon carburant.

Le don de la nature que vous auriez aimé posséder ?

Pouvoir guérir.

Quelles sont les qualités humaines que vous appréciez chez vos proches et vos amis ?

La confiance, la loyauté.

Ce que vous détestez le plus ?

La traîtrise.

Quels sont vos modèles dans la vie réelle ?

Ma mère, mon père. J'aimerais leur ressembler.

Votre devise ?

Aide-toi et le ciel t'aidera.

Quel serait pour vous le plus grand malheur ?

Ne plus être inspiré, que ce soit en musique ou tout autre chose.

Votre couleur préférée ?

Le vert.

Le plat auquel vous ne résistez pas ?

Les lentilles avec de l'ail, du pain et du beurre salé.

Sous quels autres cieux pourriez-vous vivre ?

Je vivrais bien dans une palmeraie, dans le sud du Maroc sous une tente berbère pour revenir à un esprit plus nomade.

Et Brest dans tout ça ?

Brest ne ressemble à rien d'autre, cette ville a son âme, c'est la surprise. Brest, c'est vraiment ma ville, une grosse part de ma vie. Certes, il y a de la misère et l'alcool, mais c'est aussi la beauté des gens et des lieux. C'est l'amitié, la fraternité, c'est la famille, quoi !


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