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Sémaphore côtier

Sémaphore de la pointe du Raz

À sa création en 1806, le sémaphore (du grec sema : signe et phoros : qui porte) était un poste de guet établi sur la côte, chargé de surveiller les approches maritimes et de signaler par signaux optiques toute activité ennemie (le mot sémaphore vient du grec sema : signe et phoros : qui porte).
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les sémaphores sont avec leur capacité télégraphique conçus comme un canal de communication, le seul pour l'époque en tout point de la côte entre les navires et la terre, notamment les armateurs. Les sémaphores étaient des bureaux télégraphiques à part entière. L'aspect de surveillance complète ce rôle central : « Chaque poste sémaphorique est un œil - et un œil vigilant - ouvert sur la mer pour voir tout ce qui s'y passe. ».

Aujourd'hui, le sémaphore est un poste de surveillance en bord de côte qui assure des missions diversifiées qui vont de l'assistance à la navigation jusqu'à la surveillance du territoire en passant par la régulation du trafic maritime et de la pêche.
Pour exercer ces missions, le personnel du sémaphore dispose d'une chambre de veille équipée de larges baies vitrées et de puissantes paires de jumelles (et éventuellement d'un télescope) donnant sur la zone maritime à surveiller, d'un radar et de moyens de radiocommunication. Le sémaphore est installé sur un point culminant de la côte si le relief s'y prête. La chambre de veille est généralement au sommet d'un bâtiment qui parfois s'apparente à une tour (sémaphore du Stiff).
Le réseau des sémaphores est de la responsabilité de la Marine nationale qui les arme en personnels militaires spécialisés : les guetteurs sémaphoriques.

Organisation et fonctionnement des sémaphores en France

En principe, « on trouve un poste sémaphorique à peu près sur chaque point saillant de la côte. » (référence "ESNA")

Les cent-trente et un sémaphores sont divisés en huit circonscriptions, dont chacune est sous les ordres d'un capitaine de frégate inspecteur qui relève du major-général de son arrondissement maritime.

Il existe huit sémaphores dans le Finistère :

Depuis 1897, le personnel des sémaphores est intégré à la Marine. Les sémaphores sont répartis en trois catégories, suivant les nécessité de service et les difficultés d'accessibilité : ceux de premier ordre sont en fonctionnement 24/24, ceux de second ordre le sont seulement de jour, sauf besoin particulier; enfin les sémaphores îliens ont un régime de fonctionnement particulier, en raison de leur difficile accessibilité.

Progressivement, les missions des sémaphores, de simple lieu de surveillance des côtes et de communication, voient leurs missions se diversifier et se transformer.

En 1958, le service de télégraphie est fermé. Les sémaphores sont désormais chargés de la surveillance de l'espace maritime, aérien et terrestre, militaire et civil. Ils doivent, en particulier, participer à la sécurité de la navigation et à la sauvegarde de la vie humaine dans la zone côtière.

Des pollutions massives par hydrocarbures des côtes bretonnes (Boelhen et Olympic Bravery en 1976, Amoco Cadiz en mars 1978 et Tanio en mars 1980), l'extension des zones maritimes placées sous souveraineté ou contrôle français, l'augmentation du trafic des navires de commerce et de leurs dimensions, l'explosion des activités de plaisance vont obliger l'État à mettre en place des structures pour mieux contrôler et coordonner ses actions en mer. En 1970, sont créés les CROSS. Dirigés par des administrateurs des affaires maritimes, les CROSS sont occupés par du personnel de la Marine nationale. Les CROSS travaillent avec les sémaphores qui leur communiquent les appels de détresse. Toutefois, les sémaphores n'ont pas la capacité juridique d'intervenir, ils sont donc sous l'autorité opérationnelle des CROSS.

Interview d'un guetteur de la flotte

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Rencontré au hasard de la visite de la fête, un jeune marin, guetteur de la flotte dans un sémaphore ilien, explique en quoi consiste son métier. En service depuis 5 ans, il a eu l'occasion, à travers ses différentes affectations, de découvrir les différentes facettes de ce métier : du contrôle du trafic à l'assistance au CROSS pour l'organisation des secours, de la lutte contre les pollutions marines aux éventuelles missions de défense...

Alors que le trafic maritime connaît une croissance continue, les nouvelles technologie provoquent des mutations de ce métier, qui n'en reste pas moins indispensable, même si méconnu du grand public.

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