Place de la Toile : Rencontre autour les logiciels libres
« Politique du libre »
Ce matin à 11h le café des Artistes du Quartz a été le théâtre de l'enregistrement en direct (et en public) de l'émission de France Culture Place de la toile consacrée aux politiques du logiciel libre. Pendant une heure trois intervenants - Michel Briand, Stéphane Le Bourdon et Mathieu Marcillaud - se sont succédés au micro pour s'exprimer à ce propos.
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Mais d'abord qu'est-ce qu'un logiciel libre ? Pour les non-initiés, un logiciel libre s'oppose au logiciel privatif ou propriétaire du type Windows et se caractérise par ses libertés d'utilisation, de modification et de distribution. L'esprit du logiciel libre est donc de créer des biens communs qui peuvent être utilisées au plus grand nombre.
Michel Briand, élu municipal à Brest en charge d'Internet et du multimédia et vice président de Brest Métropole Océane en charge de l'Economie sociale et solidaire et de l'aménagement numérique du territoire, a été le premier à s'exprimer sur le sujet pour faire la promotion des logiciels libres qui selon lui commencent à être largement utilisés et deviendraient majoritaire s'ils étaient accompagnés par les pouvoirs publics et les collectivités locales. En effet, toujours selon lui, « les choses avancent comme internet s'est créé, un usage autrefois limité à quelques communautés scientifiques s'est largement diffusé dans la société » Et pourtant, l'Etat français peine à « passer le cap ». Les logiciels libres, qui permettent un accès gratuit à des logiciels équivalents aux logiciels propriétaires souvent couteux, sont un atout pour éviter que de nouvelles exclusions numériques aggravent les fractures sociales déjà existantes. La distribution, sur Brest, à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires du cd de logiciels libres d'outils de bureau courant témoigne d'un usage et d'un intérêt des habitants.
L'impact des logiciels libres dans la cité du Ponant se retrouve aussi dans des rencontres telles les « des install party » et les « spip apéro ». Mathieu Marcillaud, codéveloppeur de Spip, présente cet outil Spip qui permet la création de sites internet de façon rapide et simplifiée, Alors, toi aussi brestois, si tu n'as pas envie, ni l'argent pour acquérir un logiciel propriétaire rends-toi à un spip apéro ou une install party.
Stéphane Le Bourdon, membre de l'Archipel du Libre qui promeut lui aussi les logiciels libres, a prolongé le débat par une réflexion sur la question des contenus. En effet pourquoi les données comme les cartes de l'IGN ne sont pas facilement réutilisables ? Michel Briand s'interroge, pourquoi existe-t-il des copyrights sur les sites internet des collectivités territoriales alors que les contenus sont financés par des fonds publics et sont mis en ligne pour être lus ? La France est encore aujourd'hui trop fermée à ce propos, encore beaucoup trop de données dites « publiques » ne sont pas accessibles au grand public. Or le service public produit du bien commun et ne doit pas d'enfermer les savoirs, chaque citoyen est en droit, par exemple, d'exiger l'accès aux données de l'Insee qui sont, produites par la puissance publique !
A la question le logiciel libre est-il de gauche ? Stéphane Bourdon et Michel Briand répondent par une affirmation des valeurs de mises en biens communs, de coopération ouverte des communautés du libre. Et de s'interroger si ces pratiques sont elles celles des responsables de gauche ? A l'assimilation de communistes proférée par certains défenseurs des logiciels propriétaires il est répondu que les logiciels libres n'ont pas été créés par des communistes, mais par des personnes attachées à l'idée de partage et de biens communs. La diffusion libre des savoirs n'est ni plus ni moins qu'une question de liberté et non une tentative communiste de partage des biens comme prétendent les détracteurs des logiciels libres.
