Expositions sur l'expérience urbaine

Encore quelques jours pour découvrir deux événements consacrés, avec des regards spécifiques, au monde urbain en ses mutations et ses chaos.

Au Centre d'arts Passerelle, un ensemble collectif international consacré à la vie dans les villes issues de l'architecture industrialisée. Recompositions de façades, photographies, graphismes, films poignants animent le lieu, lui-même pur produit d'années antérieures mais véritable hommage à la structure béton. En contrepoint, une mise en scène des aventures architecturales de Brest après la guerre : films, cartes postales, photos de la ville dont les habitants furent fiers de sa transformation. L'ensemble, qui ne se parcourt pas rapidement, met en œuvre et en regards la notion de modernité.

Dans le hall des Archives municipales et communautaires (rue des Archives, parking commun avec la faculté de Droit et Sciences économiques), Claire Levasseur a installé un roman d'aventures mêlant la magie de l'enfouissement du vieux Brest, la tradition maritime du carnet de bord, le sérieux de l'archiviste. Tout ceci rêvé mais pointilleusement réalisé : le carottage des vieux sols est réalisé en un cylindre fascinant, les carnets de bord sont écrits et présentés en bibliothèques, les fiches bristol tapées à la machine à écrire, un frottis de trottoir organise l'espace. On ne peut pas douter que Carl Luis E. Erseva, dont le coffre de marine et les archives sont ainsi présentés, et dont la voix se fait excellemment entendre sur un CD, ait véritablement connu notre cité très présente mais mythique. D'où le titre de l'installation : Histoire(s) d'une ville invisible.

Avis aux passionnés des romans d'aventures maritimes à l'ancienne et aussi aux oulipiens et surréalistes convaincus, chacun y trouve son moment de bonheur.