Edouard Quéau, instituteur résistant
Sommaire
Édouard QUÉAU, instituteur et résistant (1940-1944)
Texte : Hervé FARRANT
Photographies et mise en page : Philippe BOISMAL
Édouard QUÉAU est né le 19 avril 1909 à Brest. Après sa sortie de l'école normale, il occupe différents postes d'instituteur dans le finistère. En 1938, il est nommé directeur de l'école primaire des garçons de Ridiny à Portsall. Marié, il est père de trois enfants.
La déclaration de guerre
En septembre 1939, il est mobilisé comme adjudant de réserve et affecté comme instructeur à l'école militaire préparatoire des Andelys (Eure). Après l'armistice il se replie sur Brest où il est démobilisé. Il reprend ses fonctions de directeur de l'école primaire de Ridiny.
L'occupation allemande
La résistance
Dès 1940, il se signale par une opposition vigoureuse à l'occupant allemand. Il participe à la formation de la résistance du secteur Portsall-Ploudalmézeau.
Propagandiste actif, il diffuse des tracts et des journaux clandestins, relève les plans des positions fortifiées du littoral, participe aux opérations de débarquements d'agents de renseignement et aux rapatriements d'aviateurs alliés.
A l'école primaire de Ridiny, ardent patriote, il n'hésite pas à faire chanter l'hymne national « la Marseillaise » à ses élèves sous le regard médusé de soldats allemands.
Evénements du mois de mai 1944
Le 25 mai 1944, arrestation à Porspoder de l'énergique Colonel FONFERRIER, nom de code « rossignol », chef militaire départemental du finistère.
Le 31 mai 1944, à Ploudalmézeau, arrestation du notaire Henri PROVOSTIC dit « Benoît », successeur du Colonel FONFERRIER puis, interpellations des résistants Joseph COUM de Saint-Pabu, MOUDEN de Tréglonou, Jean LE GALL de Brest...
Les deux adjoints de Maître PROVOSTIC : le gendarme GRANNEC et le garagiste BOURSIER s'échappent et rentrent dans la clandestinité.
Son arrestation
A l'aurore du 6 juin 1944, le cruel et redoutable Kommando SHAAD de Landerneau perquisitionne au domicile de fonction d' Édouard QUÉAU situé à l'école primaire des garçons de Ridiny. Son arrestation est brutale et mouvementée. Au cours de la même rafle sont arrêtés Joseph LUSVEN de Ploudalmézeau, capitaine d'artillerie de réserve, chef de la résistance locale et Joseph SCOUARNEC, cafetier à Portsall.
Édouard QUÉAU, Joseph LUSVEN et Joseph SCOUARNEC sont transportés sous forte escorte au manoir de Trouzilit puis à Landerneau, poste de commandement du kommando SHAAD, frappés, humiliés, torturés haineusement, ils n'avoueront rien. Puis ils seront incarcérés au sinistre camp de Margueritte près de Rennes, antichambre de la mort. Ils seront embarqués le 3 août 1944 dans la fameux train dit du LANGEAIS, dernier train de déportés vers l'Allemagne.
Édouard QUÉAU est blessé à la tête lors du mitraillage du convoi par des chasseurs alliés, dans la confusion générale, 168 déportés s'évadent du convoi ferroviaire dont Joseph SCOUARNEC.
Sa déportation
Il est interné au camp de concentration de Neuengamme près de la ville d'Hambourg. Avec une abnégation et une volonté farouche de vivre, il lutte contre le froid, la vermine, la faim et les mauvais traitements. Devant l'avancée victorieuse des troupes alliées, les gardiens SS évacuent le camp de Neuengamme, Édouard QUÉAU et ses camarades déportés vont connaître une nouvelle et ultime épreuve de souffrance. Libéré par les troupes britanniques, Édouard QUÉAU décède d'une épidémie de typhus au camp de Sandbostel près de la ville de Rottenburg le 21 mai 1945, victime de la barbarie nazie.
Il est nommé au grade de sous-lieutenant, fait chevalier de la Légion d'Honneur, décoré de la médaille de la résistance française avec rosette et de la croix de guerre avec palme à titre posthume.
A Portsall, une rue et un collège d'enseignement portent le nom d' Édouard QUÉAU.
Une plaque commémorative est visible à l'ancienne école de Ridiny.
Remerciements
à Monsieur Édouard QUÉAU, fils et son épouse,
à Madame Catherine GUEVEL-MICHEL, responsable de l'espace multimédia « La clé des champs » de Ploudalmézeau .
Sources
- Archives personnelles et photographiques de Monsieur Édouard QUÉAU fils
- « Le bataillon FFI de Ploudalmézeau » de Jacques ANDRÉ (2004).
- Site internet des anciens combattants d'Ille et Vilaine : Mémoire de guerre.
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