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Porte du Carpon : Différence entre versions

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==Historique==
 
==Historique==
 
Au 17ème siècle, avant la construction des fortifications, la crique de Pontaniou se prolongeait à l'ouest par un talweg dont le fond est situé approximativement à la place de la rue Saint Malo. En amont de ce talweg se trouvaient alors deux hameaux Carpon Izela (situé au niveau de la maison de retraite Louise Le Roux) et Carpon Huella (situé au niveau du restaurant coopératif de l'arsenal).
 
Au 17ème siècle, avant la construction des fortifications, la crique de Pontaniou se prolongeait à l'ouest par un talweg dont le fond est situé approximativement à la place de la rue Saint Malo. En amont de ce talweg se trouvaient alors deux hameaux Carpon Izela (situé au niveau de la maison de retraite Louise Le Roux) et Carpon Huella (situé au niveau du restaurant coopératif de l'arsenal).
 
 
Ce que je trouvais fantastique c'était la sortie le soir, alors là, les mecs étaient rangés, y avait les gendarmes maritimes qui se rangeaient d'un côté, quand la sirène sonnait, fallait pas rester en face et vroum !!! Puis là, je vous dis, y avait six, sept cents, donc ça sortait par la porte du Carpon et là c'était extraordinaire, c'était un spectacle, fantastique...
 
  
 
En 1978 d'après le Flot et des statistiques établies par la gendarmerie maritime, 860 piétons et 1690 véhicules passaient par jour par la porte du Carpon. Dans les années 80 la porte du Carpon ouvrait à sept heures le matin et fermait à dix huit heures le soir.  
 
En 1978 d'après le Flot et des statistiques établies par la gendarmerie maritime, 860 piétons et 1690 véhicules passaient par jour par la porte du Carpon. Dans les années 80 la porte du Carpon ouvrait à sept heures le matin et fermait à dix huit heures le soir.  
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« Ainsi est ce avec la plus grande confiance que nous avons l'honneur de vous exposer Amiral, la situation du quartier de Pontaniou, qui ne saurait trouver un peu du mouvement et de la prospérité des autres parties de la ville sans la protection que nous sollicitons du chef de la marine à Brest. Ce quartier est en effet éloigné du centre de Recouvrance aucun commerce ne s'y fait, il ne conduit absolument nulle part si ce n'est à l'arsenal par la porte dite des Capucins ouverte durant quelques années avant la guerre pour abréger et faciliter les communications des nombreux ouvriers du port sur ce point. A cette époque, Mr le Préfet nous stimulait, nous encourageait à construire des logements salubres à bon marché afin d'attirer dans l'intérieur des murs tous près de leurs travaux ceux des ouvriers du port qui habitent à la campagne (...) nos propriétés acquéraient de la valeur (...) en outre de nombreux avantages pour l'arsenal de Brest, notamment celui d'avoir les ouvriers rendus aux ateliers sans la fatigue du trajet et pour ainsi dire sous la main (...). Cet état de chose nécessaire, nous en avons joui jusqu'au jour où dépourvu de personnel pour le maintien du poste de la porte des Capucins. »
 
« Ainsi est ce avec la plus grande confiance que nous avons l'honneur de vous exposer Amiral, la situation du quartier de Pontaniou, qui ne saurait trouver un peu du mouvement et de la prospérité des autres parties de la ville sans la protection que nous sollicitons du chef de la marine à Brest. Ce quartier est en effet éloigné du centre de Recouvrance aucun commerce ne s'y fait, il ne conduit absolument nulle part si ce n'est à l'arsenal par la porte dite des Capucins ouverte durant quelques années avant la guerre pour abréger et faciliter les communications des nombreux ouvriers du port sur ce point. A cette époque, Mr le Préfet nous stimulait, nous encourageait à construire des logements salubres à bon marché afin d'attirer dans l'intérieur des murs tous près de leurs travaux ceux des ouvriers du port qui habitent à la campagne (...) nos propriétés acquéraient de la valeur (...) en outre de nombreux avantages pour l'arsenal de Brest, notamment celui d'avoir les ouvriers rendus aux ateliers sans la fatigue du trajet et pour ainsi dire sous la main (...). Cet état de chose nécessaire, nous en avons joui jusqu'au jour où dépourvu de personnel pour le maintien du poste de la porte des Capucins. »
  
==Parcours d'un ouvrier de l'arsenal allant au travail==
 
 
Venant de la gare, le plus simple, on descendait, je m'en rappelle d'ailleurs, ça s'appelait le « Départ » à l'époque qui était avant le pont, à droite. On passait par toutes les rues, Algésiras, je ne les ai pas toutes en tête, et tout le centre ville était encore en ruines en 53. Et donc, on descendait par là, alors en revanche, les escaliers étaient restés intacts, ceux qui sont, justement à droite, du fameux, restaurant le « Départ », ces escaliers qui descendaient sur la porte Tourville, étaient praticables. Donc on descendait par là, on entrait dans l'arsenal par la porte Tourville, on passait sous la grande grue mais la grande, la vieille, vous la voyez ? Au moins en photo. Bon et après, on passait, pas sur le pont Gueydon mais l'autre pont qui est en face de ce qui est la direction, actuellement, de l'arsenal, le pont 2. Et on traversait, la direction, d'ailleurs, à l'époque, était en baraques. Après, on passait devant l'atelier des forges et on remontait les autres escaliers qui menaient à la porte du  Carpon, en passant devant la Madeleine. Et là, on arrivait au Carpon et on montait encore la pente après, pour arriver au plateau où étaient les apprentis. J'ai toujours un coup au coeur d'ailleurs quand je passe par le pont de l'Harteloire et quand
 
je vois ça. Dire qu'on a détruit tout ça, je me dis, enfin, ils sont là mais c'est vide, c'est le
 
désert.
 
  
 
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Bon, on était allé et justement, là, entrés par la porte Tourville et j'avais été impressionné par tout ce qu'il y avait comme activités, avec les bateaux qui circulaient, les gens qui tapaient avec leur marteau, la grue qui tournait. Enfin, vous voyez, le gamin de quinze ans qui n'a jamais connu ça, ça m'avait impressionné.
 
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==Les gendarmes maritimes==
 
Le personnel de l'arsenal, du fait que la DCN fonctionne dans une enceinte militaire, est soumis à des règles particulières, le port du badge est obligatoire, la circulation dans l'arsenal hors des lieux de travail est soumise à une autorisation délivrée à chaque déplacement et doit être signée par le chef d'atelier.
 
 
Selon un arrêté du 10 juin 1963 mis en place par la marine nationale deuxième région maritime Etat major,
 
 
* L'article 12 disait ceci « A l'entrée comme à la sortie tout conducteur de véhicules est tenu de s'arrêter aux issues (...) il devra être déféré toute demande du service d'ordre en particulier pour ce qui concerne la visite du véhicule, l'examen des papiers de bord et notamment la présentation éventuelle de l'inventaire de l'outillage personnel ».
 
 
*L'article 17 disait ceci « la pêche, la baignade, la chasse et le tir sont interdits aux personnes étrangères de la marine ». *L'article 21 « il est interdit de dessiner, peindre, photographier et même détenir des appareils prises de vues ».
 
*L'article 23 « les distributions des documents émis par les syndicats sont interdites dans les zones protégées et réservées ». *L'article 23 « toute discussion susceptible de troubler l'ordre public, tout cortège ou manifestation sont prohibés »
 
*L'article 30 « lorsque le personnel civil cesse le travail pour raison de grève, il doit aussitôt quitter l'enceinte militaire »....
 
 
''On se méfiait des flics maritimes parce qu'ils étaient sévères, la police en ville c'était la police de tout le monde tandis que nous, on avait notre police, on avait nos flics, c'étaient nos flics.''
 
 
Dès la création des arsenaux, il y avait une police, des sentinelles, comme nous pouvons le voir sur les photos ci-dessus, se trouvaient au niveau des portes, ces gardes avaient alors des baïonnettes au canon, ils contrôlaient les passages et fouillaient les personnes qui sortaient de l'arsenal afin d'empêcher et de sanctionner les sorties frauduleuses de matériel.
 
 
Les gendarmes avaient donc pour rôle de contrôler les passages, et les contrôles d'identité étaient incontournables. Donc le personnel avait une carte d'identité à présenter dès qu'il rentrait.
 
 
''Y en a qui faisaient du zèle, nous, on sortait surtout par le Carpon et les gendarmes qui étaient là étaient cool, tous les gars du plateau les connaissaient
 
On est sur un sol qui appartient à la marine, la marine a un amiral qui a un autre amiral sous ses ordres, chargé de la police, de la discipline, de l'ordre, de la propreté, un major général, c'est quelqu'un de très important, il est chef des gendarmes, il est chef, c'est lui qui peut vous autoriser de rentrer avec votre voiture ou pas. Tout est protégé chez nous, y a des services qui sont extrêmement pointus,... Il est évident que vous n'y rentrerez pas, moi je n'y rentrerai que après avoir fait tous les papiers.''
 
  
  

Version du 12 janvier 2012 à 18:33

Capucins photo 08.jpg Portail

Capucins

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Porte du Carpon


Historique

Au 17ème siècle, avant la construction des fortifications, la crique de Pontaniou se prolongeait à l'ouest par un talweg dont le fond est situé approximativement à la place de la rue Saint Malo. En amont de ce talweg se trouvaient alors deux hameaux Carpon Izela (situé au niveau de la maison de retraite Louise Le Roux) et Carpon Huella (situé au niveau du restaurant coopératif de l'arsenal).

En 1978 d'après le Flot et des statistiques établies par la gendarmerie maritime, 860 piétons et 1690 véhicules passaient par jour par la porte du Carpon. Dans les années 80 la porte du Carpon ouvrait à sept heures le matin et fermait à dix huit heures le soir.

Seules les portes de Tourville et de Cafarelli étaient (sont) ouvertes en permanence.

Porte du Carpon.jpg

Quand j'ai commencé, on devait faire trente neuf, quarante heures, c'était toujours fixe. Donc avec la sirène, d'ailleurs c'était assez impressionnant parce que quand j'étais aux apprentis, donc on sortait par la porte du Carpon à Recouvrance. Donc, tous les ouvriers du plateau attendaient, ils allaient se changer puis pendant deux ou trois minutes, tous les ouvriers étaient là puis ils attendaient alors, il y avait les gendarmes maritimes à l'époque et dès que la sirène sonnait, c'était la ruée. Moi mon cyclo était tombé en panne juste devant la porte, il ne fallait pas rester traîner parce que c'était la ruée le soir, surtout le vendredi. A l'époque, on devait finir à cinq heures cinq, nous les apprentis, on devait finir un p'tit peu plus tôt...

Rue de Pontaniou.jpg

Pour aller au travail, c'était compliqué, admettons, moi de Kerhuon, quand j'étais aux apprentis, j'allais prendre le train au Rody, à côté du Moulin Blanc, on arrivait à la gare de Brest et après il fallait aller à pied de la gare jusqu'au plateau des Capucins, donc on rentrait par la porte du Carpon puisque on était juste à côté. Mais c'était, c'était pénible, c'était long. La rue Saint Malo, on était curieux puis on aimait bien sortir par la porte du Carpon, pour traverser tous les vieux quartiers de Kéravel ce n'était même pas recommandé, donc, la rue Saint Malo était beaucoup mieux que toutes ces rues

Quartier du Carpon.jpg

À la suite des constructions des ateliers des Capucins, la porte du Carpon était appelée la porte des Capucins qui avait été ouverte en 1864 et fermée en 1866, celle-ci fut fermée en raison du manque de personnel pour la garder. Ainsi en 1869, une pétition avait été faite par les habitants de Pontaniou afin que cette porte soit ré ouverte afin de faciliter le trajet des ouvriers allant au travail sur le plateau des Capucins, en vain, d'après une copie d'une lettre adressée à Monsieur Tritschler conseiller général représentant des habitants de Pontaniou, par le vice amiral préfet maritime le 22 février 1869, une autre porte dite « la porte rouge » suffisait à elle seule pour assurer la sortie et l'entrée des ouvriers du port, en effet la porte des Capucins et son ouverture ne profiteraient seulement qu'à une centaine d'ouvriers. Dans cette lettre, il était dit ceci

09-place jean bart.jpg


« La seule raison qui s'oppose à ce que je donne satisfaction à la demande que vous m'avez transmise est donc la pénurie de personnel dont je dispose (...) je vous prie Monsieur de le faire connaître aux pétitionnaires qui ont réclamé cet appui (...) Après enquête sur les lieux par un officier supérieur de la Marine, il a été constaté à l'heure même de la sortie des ouvriers qu'une centaine de personnes seulement se dirigeaient du côté de Pontaniou et il convient de remarquer que la sortie par la porte rouge n'augmente le trajet que de cinq minutes. »

Une autre lettre adressée au vice amiral préfet maritime de l'arrondissement de Brest par l'Etat major général de la Marine disait ceci (SHM Brest, 3A124 pièce n°6):

« De plus cette porte placée dans le voisinage de grands ateliers pourrait donner passages à des personnes que leur grade n'astreint pas aux heures de cloche, et qui, certaines de ne pas rencontrer dans ces quartiers isolés leurs chefs directs seraient tentées de faire des absences préjudiciables au bien du service »

Néanmoins, en 1876, les habitants adressèrent une nouvelle pétition au Vice Amiral Baron Méquet, préfet du 2ème arrondissement maritime à Brest dans le but de rouvrir la porte des Capucins.

« C'était là en effet de l'intérêt général bien compris, nos propriétés acquéraient de la valeur, la ville voyait croître son budget, trouvait en outre de nombreux avantages pour l'arsenal de Brest, notamment celui d'avoir les ouvriers rendus aux ateliers sans la fatigue »

« En cet état c'est avec la plus grande confiance nous le répétons que nous sollicitons votre esprit du bien public autant que votre bonté de nous venir en aide de protéger de nombreux intérêts en décidant que la porte des Capucins servira comme avant la guerre à l'entrée et à la sortie des ouvriers » Lettre du 12 novembre 1876 des habitants de Pontaniou adressée à Monsieur le vice amiral Baron Méquet, préfet du deuxième arrondissement maritime à Brest (SHM Brest sous série 3A124 dossier n°54 au sujet des demandes des habitants de Pontaniou pour la réouverture de la porte des Capucins 1876, 12 pièces pièce n°5)

« Ainsi est ce avec la plus grande confiance que nous avons l'honneur de vous exposer Amiral, la situation du quartier de Pontaniou, qui ne saurait trouver un peu du mouvement et de la prospérité des autres parties de la ville sans la protection que nous sollicitons du chef de la marine à Brest. Ce quartier est en effet éloigné du centre de Recouvrance aucun commerce ne s'y fait, il ne conduit absolument nulle part si ce n'est à l'arsenal par la porte dite des Capucins ouverte durant quelques années avant la guerre pour abréger et faciliter les communications des nombreux ouvriers du port sur ce point. A cette époque, Mr le Préfet nous stimulait, nous encourageait à construire des logements salubres à bon marché afin d'attirer dans l'intérieur des murs tous près de leurs travaux ceux des ouvriers du port qui habitent à la campagne (...) nos propriétés acquéraient de la valeur (...) en outre de nombreux avantages pour l'arsenal de Brest, notamment celui d'avoir les ouvriers rendus aux ateliers sans la fatigue du trajet et pour ainsi dire sous la main (...). Cet état de chose nécessaire, nous en avons joui jusqu'au jour où dépourvu de personnel pour le maintien du poste de la porte des Capucins. »


Escaliers du Carpon.jpg


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