Domaines
Communes
Quartiers de Brest
Espaces de noms

Variantes
Actions
De Wiki-Brest

Porte du Carpon : Différence entre versions

 
(16 révisions intermédiaires par 2 utilisateurs non affichées)
Ligne 15 : Ligne 15 :
 
<!--                                                        -->
 
<!--                                                        -->
 
<!-- ======================================================= -->
 
<!-- ======================================================= -->
D'après Monsieur Cloarec, au 17ème siècle, avant la construction des fortifications, la crique
+
 
de Pontaniou se prolongeait à l'ouest par un talweg dont le fond est situé approximativement
+
 
à la place de la rue Saint Malo. En amont de ce talweg se trouvaient alors deux hameaux
+
==Historique==
Carpon Izela (situé au niveau de la maison de retraite Louise Le Roux) et Carpon Huella
+
Au 17ème siècle, avant la construction des fortifications, la crique de Pontaniou se prolongeait à l'ouest par un talweg dont le fond est situé approximativement à la place de la rue Saint Malo. En amont de ce talweg se trouvaient alors deux hameaux Carpon Izela (situé au niveau de la maison de retraite Louise Le Roux) et Carpon Huella (situé au niveau du restaurant coopératif de l'arsenal).
(situé au niveau du restaurant coopératif de l'arsenal).
+
 
Dessin de Perhirin de la porte du Carpon Photographie de la porte du Carpon,
+
En 1978 d'après le Flot et des statistiques établies par la gendarmerie maritime, 860 piétons et 1690 véhicules passaient par jour par la porte du Carpon. Dans les années 80 la porte du Carpon ouvrait à sept heures le matin et fermait à dix huit heures le soir.  
CPAR Marine Brest.
+
 
Plateau des capucins, collecte de mémoires, phase d'expérimentation,
+
Seules les portes de Tourville et de Cafarelli étaient (sont) ouvertes en permanence.
Analyse et interprétation des témoignages oraux. CRBC.
+
 
195
+
[[Fichier:Porte du Carpon.jpg|400px|center]]
Ce que je trouvais fantastique c'était la sortie le soir, alors là, les mecs étaient rangés, y avait
+
 
les gendarmes maritimes qui se rangeaient d'un côté, quand la sirène sonnait, fallait pas
+
[[Fichier:Rue de Pontaniou.jpg|400px|center]]
rester en face et vroum !!! Puis là, je vous dis, y avait six, sept cents, donc ça sortait par la
+
 
porte du Carpon et là c'était extraordinaire, c'était un spectacle, fantastique...
+
[[Fichier:Quartier du Carpon.jpg|400px|center]]
Sortie des ouvriers de l'arsenal, porte du Carpon, ECP Armées
+
 
Plateau des capucins, collecte de mémoires, phase d'expérimentation,
+
À la suite des constructions des ateliers des Capucins, la porte du Carpon était appelée la porte des Capucins qui avait été ouverte en 1864 et fermée en 1866, celle-ci fut fermée en raison du manque de personnel pour la garder. Ainsi en 1869, une pétition avait été faite par les habitants de Pontaniou afin que cette porte soit ré ouverte afin de faciliter le trajet des ouvriers allant au travail sur le plateau des Capucins, en vain, d'après une copie d'une lettre adressée à Monsieur Tritschler conseiller général représentant des habitants de Pontaniou, par le vice amiral préfet maritime le 22 février 1869, une autre porte dite « la porte rouge » suffisait à elle seule pour assurer la sortie et l'entrée des ouvriers du port, en effet la porte des Capucins et son ouverture ne profiteraient seulement qu'à une centaine d'ouvriers. Dans cette lettre, il était dit ceci
Analyse et interprétation des témoignages oraux. CRBC.
+
 
196
+
[[Fichier:09-place jean bart.jpg|400px|center]]
Porte de l'arrière garde, SHM Brest
+
 
Porte Jean Bart, SHM Brest
+
 
Plateau des capucins, collecte de mémoires, phase d'expérimentation,
+
 
Analyse et interprétation des témoignages oraux. CRBC.
+
« La seule raison qui s'oppose à ce que je donne satisfaction à la demande que vous m'avez transmise est donc la pénurie de personnel dont je dispose (...) je vous prie Monsieur de le faire connaître aux pétitionnaires qui ont réclamé cet appui (...) Après enquête sur les lieux par un officier supérieur de la Marine, il a été constaté à l'heure même de la sortie des ouvriers qu'une centaine de personnes seulement se dirigeaient du côté de Pontaniou et il convient de remarquer que la sortie par la porte rouge n'augmente le trajet que de cinq minutes. »
197
+
 
En 1978 d'après le Flot et des statistiques établies par la gendarmerie maritime, 860 piétons et
+
Une autre lettre adressée au vice amiral préfet maritime de l'arrondissement de Brest par l'Etat major général de la Marine disait ceci (SHM Brest, 3A124 pièce n°6):
1690 véhicules passaient par jour par la porte du Carpon. Dans les années 80 la porte du
+
 
Carpon ouvrait à sept heures le matin et fermait à dix huit heures le soir. Seules les portes de
+
« De plus cette porte placée dans le voisinage de grands ateliers pourrait donner passages à des personnes que leur grade n'astreint pas aux heures de cloche, et qui, certaines de ne pas rencontrer dans ces quartiers isolés leurs chefs directs seraient tentées de faire des absences préjudiciables au bien du service »
Tourville et de Cafarelli étaient (sont) ouvertes en permanence.
+
 
Quand j'ai commencé, on devait faire trente neuf, quarante heures, c'était toujours
+
Néanmoins, en 1876, les habitants adressèrent une nouvelle pétition au Vice Amiral Baron Méquet, préfet du 2ème arrondissement maritime à Brest dans le but de rouvrir la porte des Capucins.
fixe. Donc avec la sirène, d'ailleurs c'était assez impressionnant parce que quand j'étais aux
+
 
apprentis, donc on sortait par la porte du Carpon à Recouvrance. Donc, tous les ouvriers du
+
« C'était là en effet de l'intérêt général bien compris, nos propriétés acquéraient de la valeur, la ville voyait croître son budget, trouvait en outre de nombreux avantages pour l'arsenal de Brest, notamment celui d'avoir les ouvriers rendus aux ateliers sans la fatigue »
plateau attendaient, ils allaient se changer puis pendant deux ou trois minutes, tous les
+
 
ouvriers étaient là puis ils attendaient alors, il y avait les gendarmes maritimes à l'époque et
+
« En cet état c'est avec la plus grande confiance nous le répétons que nous sollicitons votre esprit du bien public autant que votre bonté de nous venir en aide de protéger de nombreux intérêts en décidant que la porte des Capucins servira comme avant la guerre à l'entrée et à la sortie des ouvriers » Lettre du 12 novembre 1876 des habitants de Pontaniou adressée à Monsieur le vice amiral Baron Méquet, préfet du deuxième arrondissement maritime à Brest (SHM Brest sous série 3A124 dossier n°54 au sujet des demandes des habitants de Pontaniou pour la réouverture de la porte des Capucins 1876, 12 pièces pièce n°5)
dès que la sirène sonnait, c'était la ruée. Moi mon cyclo était tombé en panne juste devant la
+
 
porte, il ne fallait pas rester traîner parce que c'était la ruée le soir, surtout le vendredi. A
+
« Ainsi est ce avec la plus grande confiance que nous avons l'honneur de vous exposer Amiral, la situation du quartier de Pontaniou, qui ne saurait trouver un peu du mouvement et de la prospérité des autres parties de la ville sans la protection que nous sollicitons du chef de la marine à Brest. Ce quartier est en effet éloigné du centre de Recouvrance aucun commerce ne s'y fait, il ne conduit absolument nulle part si ce n'est à l'arsenal par la porte dite des Capucins ouverte durant quelques années avant la guerre pour abréger et faciliter les communications des nombreux ouvriers du port sur ce point. A cette époque, Mr le Préfet nous stimulait, nous encourageait à construire des logements salubres à bon marché afin d'attirer dans l'intérieur des murs tous près de leurs travaux ceux des ouvriers du port qui habitent à la campagne (...) nos propriétés acquéraient de la valeur (...) en outre de nombreux avantages pour l'arsenal de Brest, notamment celui d'avoir les ouvriers rendus aux ateliers sans la fatigue du trajet et pour ainsi dire sous la main (...). Cet état de chose nécessaire, nous en avons joui jusqu'au jour où dépourvu de personnel pour le maintien du poste de la porte des Capucins. »
l'époque, on devait finir à cinq heures cinq, nous les apprentis, on devait finir un p'tit peu
+
 
plus tôt...
+
 
Porte du Bagne, porte de corderie, SHM Brest
+
[[Fichier:Escaliers du Carpon.jpg|400px|center]]
Plateau des capucins, collecte de mémoires, phase d'expérimentation,
+
 
Analyse et interprétation des témoignages oraux. CRBC.
 
198
 
Pour aller au travail, c'était compliqué, admettons, moi de Kerhuon, quand j'étais aux
 
apprentis, j'allais prendre le train au Rody, à côté du Moulin Blanc, on arrivait à la gare de
 
Brest et après il fallait aller à pied de la gare jusqu'au plateau des Capucins, donc on rentrait
 
par la porte du Carpon puisque on était juste à côté. Mais c'était, c'était pénible, c'était long.
 
La rue Saint Malo, on était curieux puis on aimait bien sortir par la porte du Carpon,
 
pour traverser tous les vieux quartiers de Kéravel ce n'était même pas recommandé, donc, la
 
rue Saint Malo était beaucoup mieux que toutes ces rues
 
À la suite des constructions des ateliers des Capucins, la porte du Carpon était appelée la
 
porte des Capucins qui avait été ouverte en 1864 et fermée en 1866, celle-ci fut fermée en
 
raison du manque de personnel pour la garder. Ainsi en 1869, une pétition avait été faite par
 
les habitants de Pontaniou afin que cette porte soit ré ouverte afin de faciliter le trajet des
 
ouvriers allant au travail sur le plateau des Capucins, en vain, d'après une copie d'une lettre
 
adressée à Monsieur Tritschler conseiller général représentant des habitants de Pontaniou, par
 
le vice amiral préfet maritime le 22 février 186952, une autre porte dite « la porte rouge »
 
suffisait à elle seule pour assurer la sortie et l'entrée des ouvriers du port, en effet la porte des
 
Capucins et son ouverture ne profiteraient seulement qu'à une centaine d'ouvriers. Dans cette
 
lettre, il était dit ceci
 
« La seule raison qui s'oppose à ce que je donne satisfaction à la demande que vous m'avez
 
transmise est donc la pénurie de personnel dont je dispose (...) je vous prie Monsieur de le
 
faire connaître aux pétitionnaires qui ont réclamé cet appui (...) Après enquête sur les lieux
 
par un officier supérieur de la Marine, il a été constaté à l'heure même de la sortie des
 
ouvriers qu'une centaine de personnes seulement se dirigeaient du côté de Pontaniou et il
 
convient de remarquer que la sortie par la porte rouge n'augmente le trajet que de cinq
 
minutes. »
 
Une autre lettre adressée au vice amiral préfet maritime de l'arrondissement de Brest par
 
l'Etat major général de la Marine disait ceci :
 
« De plus cette porte placée dans le voisinage de grands ateliers pourrait donner passages à
 
des personnes que leur grade n'astreint pas aux heures de cloche, et qui, certaines de ne pas
 
rencontrer dans ces quartiers isolés leurs chefs directs seraient tentées de faire des absences
 
préjudiciables au bien du service »
 
52 SHM Brest, 3A124 pièce n°6
 
Plateau des capucins, collecte de mémoires, phase d'expérimentation,
 
Analyse et interprétation des témoignages oraux. CRBC.
 
199
 
Néanmoins, en 1876, les habitants adressèrent une nouvelle pétition au Vice Amiral Baron
 
Méquet, préfet du 2ème arrondissement maritime à Brest dans le but de rouvrir la porte des
 
Capucins.
 
« C'était là en effet de l'intérêt général bien compris, nos propriétés acquéraient de la valeur,
 
la ville voyait croître son budget, trouvait en outre de nombreux avantages pour l'arsenal de
 
Brest, notamment celui d'avoir les ouvriers rendus aux ateliers sans la fatigue »
 
« En cet état c'est avec la plus grande confiance nous le répétons que nous sollicitons
 
votre esprit du bien public autant que votre bonté de nous venir en aide de protéger de
 
nombreux intérêts en décidant que la porte des Capucins servira comme avant la guerre à
 
l'entrée et à la sortie des ouvriers » (lettre du 12 novembre 1876 des habitants de Pontaniou
 
adressée à Monsieur le vice amiral Baron Méquet, préfet du deuxième arrondissement
 
maritime à Brest)53
 
53 SHM Brest sous série 3A124 dossier n°54 au sujet des demandes des habitants de Pontaniou pour la
 
réouverture de la porte des Capucins (1876, 12 pièces) pièce n°5
 
Plateau des capucins, collecte de mémoires, phase d'expérimentation,
 
Analyse et interprétation des témoignages oraux. CRBC.
 
200
 
« Ainsi est ce avec la plus grande confiance que nous avons l'honneur de vous exposer
 
Amiral, la situation du quartier de Pontaniou, qui ne saurait trouver un peu du mouvement et
 
de la prospérité des autres parties de la ville sans la protection que nous sollicitons du chef de
 
la marine à Brest. Ce quartier est en effet éloigné du centre de Recouvrance aucun commerce
 
ne s'y fait, il ne conduit absolument nulle part si ce n'est à l'arsenal par la porte dite des
 
Capucins ouverte durant quelques années avant la guerre pour abréger et faciliter les
 
communications des nombreux ouvriers du port sur ce point. A cette époque, Mr le Préfet
 
nous stimulait, nous encourageait à construire des logements salubres à bon marché afin
 
d'attirer dans l'intérieur des murs tous près de leurs travaux ceux des ouvriers du port qui
 
habitent à la campagne (...) nos propriétés acquéraient de la valeur (...) en outre de nombreux
 
avantages pour l'arsenal de Brest, notamment celui d'avoir les ouvriers rendus aux ateliers
 
sans la fatigue du trajet et pour ainsi dire sous la main (...). Cet état de chose nécessaire, nous
 
en avons joui jusqu'au jour où dépourvu de personnel pour le maintien du poste de la porte
 
des Capucins. »
 
Plateau des capucins, collecte de mémoires, phase d'expérimentation,
 
Analyse et interprétation des témoignages oraux. CRBC.
 
201
 
Plateau des capucins, collecte de mémoires, phase d'expérimentation,
 
Analyse et interprétation des témoignages oraux. CRBC.
 
202
 
Parcours d'un ouvrier de l'arsenal allant au travail
 
Venant de la gare, le plus simple, on descendait, je m'en rappelle d'ailleurs, ça
 
s'appelait le « Départ » à l'époque qui était avant le pont, à droite. On passait par toutes les
 
rues, Algésiras, je ne les ai pas toutes en tête, et tout le centre ville était encore en ruines en
 
53. Et donc, on descendait par là, alors en revanche, les escaliers étaient restés intacts, ceux
 
qui sont, justement à droite, du fameux, restaurant le « Départ », ces escaliers qui
 
descendaient sur la porte Tourville, étaient praticables.
 
Plateau des capucins, collecte de mémoires, phase d'expérimentation,
 
Analyse et interprétation des témoignages oraux. CRBC.
 
203
 
Donc on descendait par là, on entrait dans l'arsenal par la porte Tourville, on passait sous la
 
grande grue mais la grande, la vieille, vous la voyez ? Au moins en photo. Bon et après, on
 
passait, pas sur le pont Gueydon mais l'autre pont qui est en face de ce qui est la direction,
 
actuellement, de l'arsenal, le pont 2. Et on traversait, la direction, d'ailleurs, à l'époque, était
 
en baraques. Après, on passait devant l'atelier des forges et on remontait les autres escaliers
 
qui menaient à la porte du Carpon, en passant devant la Madeleine. Et là, on arrivait au
 
Carpon et on montait encore la pente après, pour arriver au plateau où étaient les apprentis.
 
J'ai toujours un coup au coeur d'ailleurs quand je passe par le pont de l'Harteloire et quand
 
je vois ça. Dire qu'on a détruit tout ça, je me dis, enfin, ils sont là mais c'est vide, c'est le
 
désert.
 
Bon, on était allé et justement, là, entrés par la porte Tourville et j'avais été
 
impressionné par tout ce qu'il y avait comme activités, avec les bateaux qui circulaient, les
 
gens qui tapaient avec leur marteau, la grue qui tournait. Enfin, vous voyez, le gamin de
 
quinze ans qui n'a jamais connu ça, ça m'avait impressionné.
 
Porte de Tourville, CPAR Brest
 
Plateau des capucins, collecte de mémoires, phase d'expérimentation,
 
Analyse et interprétation des témoignages oraux. CRBC.
 
204
 
A chaque porte de l'arsenal se trouvaient des gendarmes maritimes qui menaient parfois la vie
 
dure au personnel de l'arsenal.
 
Les gendarmes maritimes
 
Le personnel de l'arsenal, du fait que la DCN fonctionne dans une enceinte militaire, est
 
soumis à des règles particulières, le port du badge est obligatoire, la circulation dans l'arsenal
 
hors des lieux de travail est soumise à une autorisation délivrée à chaque déplacement et doit
 
être signée par le chef d'atelier. Selon un arrêté du 10 juin 1963 mis en place par la marine
 
nationale deuxième région maritime Etat major, l'article 12 disait ceci « A l'entrée comme à
 
la sortie tout conducteur de véhicules est tenu de s'arrêter aux issues (...) il devra être déféré
 
toute demande du service d'ordre en particulier pour ce qui concerne la visite du véhicule,
 
l'examen des papiers de bord et notamment la présentation éventuelle de l'inventaire de
 
l'outillage personne ». L'article 17 disait ceci « la pêche, la baignade, la chasse et le tir sont
 
interdits aux personnes étrangères de la marine ». L'article 21 « il est interdit de dessiner,
 
peindre, photographier et même détenir des appareils prises de vues ». L'article 23 « les
 
distributions des documents émis par les syndicats sont interdites dans les zones protégées et
 
réservées ». L'article 23 « toute discussion susceptible de troubler l'ordre public, tout cortège
 
ou manifestation sont prohibés » L'article 30 « lorsque le personnel civil cesse le travail pour
 
raison de grève, il doit aussitôt quitter l'enceinte militaire »....
 
On se méfiait des flics maritimes parce qu'ils étaient sévères, la police en ville c'était
 
la police de tout le monde tandis que nous, on avait notre police, on avait nos flics, c'étaient
 
nos flics.
 
C'est vrai, l'arsenal, était surveillé avec des flics même moi une fois je n'ai pas pu
 
rentrer, on faisait la cérémonie du Charles de Gaulle, c'est marrant même si j'étais de la
 
DCN, j'accueillais Mitterrand, le flic à l'entrée n'a pas voulu me laisser rentrer parce que je
 
n'étais pas d'ici, c'est incroyable (un ancien directeur de la DCN)
 
C'est-à-dire qu'ils (les gendarmes maritimes) font des rapports qui sont exploités par
 
la direction, et plus ou moins renvoyés vers le service pour demander d'appliquer une
 
sanction, financière par exemple sur la prime. Les flics mar. étaient à l'affût d'un tas de trucs.
 
Moi, je n'ai pas assez de doigts pour compter le nombre d'infractions que j'ai eues, c'est
 
comme ça, c'est leur jeu et ils continuent alors qu'il n'y a plus de boulot, ils mettent des
 
Plateau des capucins, collecte de mémoires, phase d'expérimentation,
 
Analyse et interprétation des témoignages oraux. CRBC.
 
205
 
radars parce que pour circuler à l'arsenal c'est trente à l'heure et ils font des contrôles
 
alcoolémie à tout bout de champs, n'importe quand, à l'embauchée, le vendredi notamment
 
comme il y a quelques pots. Alors ils se promènent dans l'arsenal, à deux évidemment et ils
 
vérifient tous les parkings, de mon temps c'était comme ça et si vous n'êtes pas bien garé,
 
maintenant ça doit être plus facile de se garer, faute de personnel mais avant, on était un peu
 
de travers, on se prenait un PV « prié de se retrouver à la porte Cafarelli » c'est là qu'ils
 
règlent les comptes et crac, ils vous piquent votre autorisation d'accès,après ils mettent ça
 
dans leur petit ordinateur, ils vous la rendent dans un mois admettons, donc, un mois sans
 
pouvoir rentrer sa bagnole, ce n'est pas facile, il faut aller à pied.
 
Une fois je suis appelé avec un véhicule militaire, j'arrive sur le pont de Recouvrance, bloqué
 
en haut à l'heure de midi, et le pont, il ne voulait plus descendre donc je laisse la voiture en
 
bas, avec la porte ouverte et le carnet de bord qui n'était pas rempli, on arrive à dépanner au
 
bout de vingt minutes, une demie heure, je reviens, plus de bagnole, piquée la bagnole mais
 
piquée par les flics mar. Ils l'avaient envoyée jusqu'à la porte Tourville, j'ai eu quatre
 
infractions d'un coup. Stationnement interdit, abandon de véhicule, carnet de bord non
 
rempli et insulte à agent.
 
Dès la création des arsenaux, il y avait une police, des sentinelles, comme nous pouvons le
 
voir sur les photos ci-dessus, se trouvaient au niveau des portes, ces gardes avaient alors des
 
baïonnettes au canon, ils contrôlaient les passages et fouillaient les personnes qui sortaient de
 
l'arsenal afin d'empêcher et de sanctionner les sorties frauduleuses de matériel.
 
Les gendarmes avaient donc pour rôle de contrôler les passages, et les contrôles d'identité
 
étaient incontournables. Donc le personnel avait une carte d'identité à présenter dès qu'il
 
rentrait.
 
Plateau des capucins, collecte de mémoires, phase d'expérimentation,
 
Analyse et interprétation des témoignages oraux. CRBC.
 
206
 
Collection privée Madame Puluhen, Port de Brest Carte d'identité
 
Y en a qui faisaient du zèle, nous, on sortait surtout par le Carpon et les gendarmes qui étaient là
 
étaient cool, tous les gars du plateau les connaissaient
 
On est sur un sol qui appartient à la marine, la marine a un amiral qui a un autre amiral sous
 
ses ordres, chargé de la police, de la discipline, de l'ordre, de la propreté, un major général,
 
c'est quelqu'un de très important, il est chef des gendarmes, il est chef, c'est lui qui peut vous
 
autoriser de rentrer avec votre voiture ou pas. Tout est protégé chez nous, y a des services qui
 
sont extrêmement pointus, des services où on balance des leurres pour que les fusées
 
adverses... Il est évident que vous n'y rentrerez pas, moi je n'y rentrerai que après avoir fait
 
tous les papiers. Moi je savais sortir de l'arsenal sans passer devant un gendarme mais bon...
 
Carte d'identité,
 
Port de Brest.
 
Collection privée
 
Madame
 
Puluhen,
 
Plateau des capucins, collecte de mémoires, phase d'expérimentation,
 
Analyse et interprétation des témoignages oraux. CRBC.
 
207
 
C'était catastrophique ça (rires) ça c'était terrible à une époque. C'est là qu'il fallait
 
le petit papier justement pour aller se promener à la direction. Entre guillemets, se promener,
 
donc si les gendarmes maritimes vous prenaient en train de vous promener dans l'arsenal, il
 
fallait présenter le papier, y avait les fouilles des voitures
 
Le salaire
 
Mon premier
 
  
  
Ligne 246 : Ligne 62 :
 
<!-- =============== MISE EN CATEGORIE - NE PAS SUPPRIMER =============== -->
 
<!-- =============== MISE EN CATEGORIE - NE PAS SUPPRIMER =============== -->
 
[[Catégorie:Capucins]][[Catégorie:Capucins/Culture]]
 
[[Catégorie:Capucins]][[Catégorie:Capucins/Culture]]
 
<!-- ======= CATEGORIE DE MAINTENANCE - A SUPPRIMER AVANT PUBLICATION ======= -->
 
<noinclude>[[Catégorie:Capucins/Formulaires]]</noinclude>
 

Version actuelle datée du 12 janvier 2012 à 18:37

Capucins photo 08.jpg Portail

Capucins

Il y a actuellement 146 articles liés à ce sujet.

Porte du Carpon


Historique

Au 17ème siècle, avant la construction des fortifications, la crique de Pontaniou se prolongeait à l'ouest par un talweg dont le fond est situé approximativement à la place de la rue Saint Malo. En amont de ce talweg se trouvaient alors deux hameaux Carpon Izela (situé au niveau de la maison de retraite Louise Le Roux) et Carpon Huella (situé au niveau du restaurant coopératif de l'arsenal).

En 1978 d'après le Flot et des statistiques établies par la gendarmerie maritime, 860 piétons et 1690 véhicules passaient par jour par la porte du Carpon. Dans les années 80 la porte du Carpon ouvrait à sept heures le matin et fermait à dix huit heures le soir.

Seules les portes de Tourville et de Cafarelli étaient (sont) ouvertes en permanence.

Porte du Carpon.jpg
Rue de Pontaniou.jpg
Quartier du Carpon.jpg

À la suite des constructions des ateliers des Capucins, la porte du Carpon était appelée la porte des Capucins qui avait été ouverte en 1864 et fermée en 1866, celle-ci fut fermée en raison du manque de personnel pour la garder. Ainsi en 1869, une pétition avait été faite par les habitants de Pontaniou afin que cette porte soit ré ouverte afin de faciliter le trajet des ouvriers allant au travail sur le plateau des Capucins, en vain, d'après une copie d'une lettre adressée à Monsieur Tritschler conseiller général représentant des habitants de Pontaniou, par le vice amiral préfet maritime le 22 février 1869, une autre porte dite « la porte rouge » suffisait à elle seule pour assurer la sortie et l'entrée des ouvriers du port, en effet la porte des Capucins et son ouverture ne profiteraient seulement qu'à une centaine d'ouvriers. Dans cette lettre, il était dit ceci

09-place jean bart.jpg


« La seule raison qui s'oppose à ce que je donne satisfaction à la demande que vous m'avez transmise est donc la pénurie de personnel dont je dispose (...) je vous prie Monsieur de le faire connaître aux pétitionnaires qui ont réclamé cet appui (...) Après enquête sur les lieux par un officier supérieur de la Marine, il a été constaté à l'heure même de la sortie des ouvriers qu'une centaine de personnes seulement se dirigeaient du côté de Pontaniou et il convient de remarquer que la sortie par la porte rouge n'augmente le trajet que de cinq minutes. »

Une autre lettre adressée au vice amiral préfet maritime de l'arrondissement de Brest par l'Etat major général de la Marine disait ceci (SHM Brest, 3A124 pièce n°6):

« De plus cette porte placée dans le voisinage de grands ateliers pourrait donner passages à des personnes que leur grade n'astreint pas aux heures de cloche, et qui, certaines de ne pas rencontrer dans ces quartiers isolés leurs chefs directs seraient tentées de faire des absences préjudiciables au bien du service »

Néanmoins, en 1876, les habitants adressèrent une nouvelle pétition au Vice Amiral Baron Méquet, préfet du 2ème arrondissement maritime à Brest dans le but de rouvrir la porte des Capucins.

« C'était là en effet de l'intérêt général bien compris, nos propriétés acquéraient de la valeur, la ville voyait croître son budget, trouvait en outre de nombreux avantages pour l'arsenal de Brest, notamment celui d'avoir les ouvriers rendus aux ateliers sans la fatigue »

« En cet état c'est avec la plus grande confiance nous le répétons que nous sollicitons votre esprit du bien public autant que votre bonté de nous venir en aide de protéger de nombreux intérêts en décidant que la porte des Capucins servira comme avant la guerre à l'entrée et à la sortie des ouvriers » Lettre du 12 novembre 1876 des habitants de Pontaniou adressée à Monsieur le vice amiral Baron Méquet, préfet du deuxième arrondissement maritime à Brest (SHM Brest sous série 3A124 dossier n°54 au sujet des demandes des habitants de Pontaniou pour la réouverture de la porte des Capucins 1876, 12 pièces pièce n°5)

« Ainsi est ce avec la plus grande confiance que nous avons l'honneur de vous exposer Amiral, la situation du quartier de Pontaniou, qui ne saurait trouver un peu du mouvement et de la prospérité des autres parties de la ville sans la protection que nous sollicitons du chef de la marine à Brest. Ce quartier est en effet éloigné du centre de Recouvrance aucun commerce ne s'y fait, il ne conduit absolument nulle part si ce n'est à l'arsenal par la porte dite des Capucins ouverte durant quelques années avant la guerre pour abréger et faciliter les communications des nombreux ouvriers du port sur ce point. A cette époque, Mr le Préfet nous stimulait, nous encourageait à construire des logements salubres à bon marché afin d'attirer dans l'intérieur des murs tous près de leurs travaux ceux des ouvriers du port qui habitent à la campagne (...) nos propriétés acquéraient de la valeur (...) en outre de nombreux avantages pour l'arsenal de Brest, notamment celui d'avoir les ouvriers rendus aux ateliers sans la fatigue du trajet et pour ainsi dire sous la main (...). Cet état de chose nécessaire, nous en avons joui jusqu'au jour où dépourvu de personnel pour le maintien du poste de la porte des Capucins. »


Escaliers du Carpon.jpg


Outils personnels