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Chaudronnerie des Capucins : Différence entre versions

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Ainsi, le réseau de chemins de fer du plateau desservait les deux môles et plusieurs endroits des bâtiments dont la chaudronnerie, les voies ferrées représentaient 2000 mètres.
 
Ainsi, le réseau de chemins de fer du plateau desservait les deux môles et plusieurs endroits des bâtiments dont la chaudronnerie, les voies ferrées représentaient 2000 mètres.
  
''Il y avait au sein du plateau des voies ferrées qui desservaient les nefs, la nef de montage, la nef d'usinage, et la nef fonderie. qui allaient jusqu'au môle, ces rails supportaient un chariot de soixante tonnes qui permettait de lever des charges de quarante tonnes, donc, des chaudières ou des grosses machines. Il pouvait aller sur le môle pour descendre les chaudières ou les ressortir hein si c'était de la réparation. Bon,après elle a servi aussi de machine à mâter, ce qui a permis de désaffecter l'autre machine qui était près du château. Mais ça c'est une activité secondaire, son activité principale c'était de desservir les ateliers du plateau. Quand ici on a goudronné la, dans la chaudronnerie, on les a enlevées mais dans les ateliers, elles y étaient encore, jusqu'aux années 90''
 
 
''À l'origine, vous aviez des grandes nefs et puis entre chaque nef, il y avait ce qu'on appelait les cours, rapidement, elles ont été couvertes. Et à l'atelier chaudronnerie, qui se trouvait ici avec des nefs dans ce sens après dans les années vingt ou trente, on a fait des nefs dans ce sens là sur les mêmes poteaux ! Sur les mêmes poteaux ! Les poteaux ont été conservés, c'étaient des poteaux en fonte qui y sont toujours. Il y avait des trous comme ça pour recevoir ce qu'on appelle des tas, T. A. S, donc vous enfiliez le tas dessus et vous mettiez des tas de différentes formes parce que si vous vouliez faire une sphère, vous mettiez une boule et au marteau, l'ouvrier il tape sur le tas pour former sa pièce à la main, il la chauffe dans un four. Jusqu'aux années 90, les tas étaient toujours dans l'atelier. Les rénovations, il y en a eu plusieurs hein, dans les années 1910, l'atelier a fait l'objet d'une première refonte, les dix nefs transversales sud sont transformées en trois nefs plus hautes mais parallèles. On a fait un nouvel atelier, le zingage a été mis devant, donc là c'est muré parce qu'il n'y a pas de communication entre le zingage et l'autre atelier, après vous avez l'entrée principale de la chaudronnerie elles ont été murées avec des parpaings mais ça n'empêche pas d'ouvrir de nouveau.''
 
  
 
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Il y avait alors plusieurs spécialités, les chaudronniers fer, les chaudronniers cuivre et les chaudronniers tuyauteurs. Il y avait d'ailleurs une forme de rivalité entre les chaudronniers cuivre et les chaudronniers fer.
 
Il y avait alors plusieurs spécialités, les chaudronniers fer, les chaudronniers cuivre et les chaudronniers tuyauteurs. Il y avait d'ailleurs une forme de rivalité entre les chaudronniers cuivre et les chaudronniers fer.
  
''Le boulot de chaudronnier, on prenait une feuille de plate, de cuivre ou de métaux que moi je dis les métaux nobles, le cuivre et le laiton alors que l'acier c'était moins noble on rigole souvent en disant ça que les chaudronniers cuivre, travaillent un métal noble.''
 
 
''La grande majorité du travail que fait le chaudronnier c'est tout ce qui tourne autour de la chaudière, autour des tuyaux. D'ailleurs, ma vraie spécialité à moi c'était chaudronnier tuyauteur, il n'y avait plus beaucoup de chaudronniers qui formaient des choses avant, on formait des bouches d'aération. Les chaudronniers fer faisaient les écubiers des bateaux où passaient les chaînes. Donc, il n'y avait plus tellement de boulot de façonnage dans le métier de chaudronnier, ce sont plutôt des boulots de cintrage ou de soudure. Et après est apparue sur les bateaux la ventilation. Alors, la ventilation, c'est fait dans les gaines d'acier il y a
 
toute une bonne partie de l'atelier, un bon tiers de l'atelier travaillait à la ventilation.''
 
 
''À l'atelier chaudronnerie, il y avait quand j'y étais, cinq activités principales, la plus ancienne, c'est la confection des tubes de chaudières car il y a encore quelques bateaux qui ont des chaudières à vapeur, il y a Jeanne d'Arc qui est un survivant, y avait les frégates, Suffren, Duquesne, etc. Et donc, lorsqu'elles étaient en réparation, s'il y avait des tubes percés dans les chaudières, il fallait les remplacer, et donc les gens de l'atelier démontaient le tube et les gens du chantier démontaient le tube à bord et l'atelier confectionnait un neuf. Pour préparer l'avenir, sachant que cette activité allait disparaître parce qu'il n'y a plus de bateau à vapeur, nous avons confectionné, toute une série de tubes pour, pour aller jusqu'à la fin de la Jeanne d'Arc. Donc, y avait dans l'atelier, des gabarits pour chacun des tubes d'assez importantes réserves pour qu'à l'avenir il n'y ait plus besoin de faire de tubes de chaudières donc, première activité, tubes de chaudières. Deuxième activité, les réfrigérants, ce sont des appareils qui sont dans les circuits qui permettent de réfrigérer un autre fluide. Par exemple, dans un moteur vous avez une circulation d'eau douce et vous avez pour refroidir, on fait circuler de l'eau de mer. L'autre activité c'est l'entretien ou la réfection de réfrigérants. Alors les réfrigérants c'est une activité en rapport avec la réparation navale, Ce n'est pas la construction navale, c'est-à-dire le maintien opérationnel des bateaux. Quand un bateau est en carénage, on démonte un matériel, on l'envoie à l'atelier, il est démonté, visité, nettoyé, lessivé puis remonté. Troisième activité, visite, entretien, réparation des tuyaux de sous marins, les sous marins nucléaires lorsqu'ils sont en carénage, tous les tuyaux sont démontés, tous, des milliers et des milliers de tuyaux ! Et donc, ils sont répertoriés, numérotés et ils sont envoyés à l'atelier chaudronnerie, ils sont décapés dans un bain d'acide, ils sont expertisés à la lunette pour voir la corrosion, s'ils sont en bon état, ben ils sont mis de côté,
 
rangés, s'ils sont en mauvais état, ils sont refaits à l'identique, c'est l'ancien qui sert de modèle pour le nouveau. Il est confectionné soit avec une machine à cintrer jusqu'au diamètre 165, s'il est plus gros, il doit être cintré à chaud et à la main, c'est-à-dire qu'il faut le remplir de sable, tasser le sable et le chauffer et puis avec des systèmes de palans et puis taper à la masse. Bon ça c'est un travail très pénible, donc c'est la réfection des tuyaux alors quand tous les tuyaux ont été visités et réparés, ensuite ils sont zingués parce qu'ils vont recevoir de l'eau de mer, c'est la quatrième activité, le zingage que l'on trouve en annexe de l'atelier et la cinquième activité, c'est, ce qu'on appelle la petite tôlerie, des supports de ceci et de cela, qui permet d'avoir un volant d'atelier pour bien utiliser le personnel.''
 
 
==La complainte du chaudronnier==
 
<center><poem>
 
D'aucuns diront il faut choisir
 
Une profession pleine d'avenir
 
Et les bureaux très peu pour moi
 
J'aurais bien pu mais j'aime pas ça
 
Moi j'ai choisi d'être chaudronnier
 
Et mon métier c'est de cintrer
 
Des p'tits des gros tuyaux d'acier
 
Qui vont à bord des cuirassés
 
Mais le travail est délicat
 
Et si t'as pas l'impression comme ça
 
Un joint qui fuit, une bride mal faite
 
C'est l'Triomphant qu'est plus de la fête
 
Si t'as pas peur des gros outils
 
De la ferraille, des chalumeaux
 
Si t'es pas d'la tête trop idiot
 
Viens donc chez nous, t'en seras ravi
 
Chez nous y a pas beaucoup d'nanas
 
Et c'est pas parce qu'on n'aime pas ça
 
J'dirai même pas qu'on n'est pas des saints
 
Les gars au plateau des Capucins
 
Si tu passes par la chaudronnerie
 
Jette un œil sur la tuyauterie
 
Si t'es pas bête t'auras compris
 
Que notre contrat est bien rempli</poem></center>
 
 
''Y avait 80 à la production, puis y avait une quinzaine de personnes dans les bureaux, entre bureaux, secrétariats et bureaux de fabrication, une centaine de personnes. Alors qu'autrefois, y a eu jusqu'à 800 personnes.''
 
 
''La chaudronnerie, alors on était une centaine d'ouvriers. La chaudronnerie était divisée en quatre chantiers différents. On appelait ça l'ajustage où les travaux étaient plus précis, y avait le cintrage, c'était cintrer les tuyaux, certains faisaient cent cinquante, deux cents de diamètre, c'étaient des sacrés boyaux, remplis de sable ou de brai pour les cintrer à chaud ou
 
à froid. Le cintrage, on appelait ça « les papous » c'étaient, ceux qui travaillaient sur les chaudières, ils refaisaient les tubes de chaudières.''
 
 
''La pigouille c'était l'endroit où on, décapait et nettoyait les tubes de cuivre et ils étaient dans un bain d'acide''
 
 
La "pigouille" est avec la rame un outil, servant aux bateliers du Marais Poitevin et de Venise. C'est une perche de bois généralement en aulne, mesure plus de trois mètres de haut. Son utilisation est fréquente sur les petites "conches", lorsque le poids de l'embarcation est important, elle sert donc à propulser son embarcation
 
 
''Les gabarits c'est un fil d'acier qui suit l'axe du tuyau il sert à celui qui cintre le tuyau, un gabarit c'est quelque chose pour vérifier, c'est en vraie grandeur.''
 
  
''A la chaudronnerie, il y avait, des machines à cintrer et des plaques à cintrer enfin ce n'était pas une machine mais c'est une grosse plaque avec des trous dedans de façon à mettre des cales pour cintrer les tuyaux, pour les tenir. Le tube est droit, on chauffe la partie qui est à cintrer après on doit tirer dessus avec un tire fort pour faire épouser au tuyau de la façon la plus régulière possible. Et puis y avait des gabarits, les gabarits des tuyaux étaient faits par une équipe sur des tracés qui étaient faits sur des plaques. Du cintrage ils allaient mettre des brides au bout donc il fallait faire un bord.''
 
  
Dans les machines, il y avait des machines à cintrer avec des galets, des cisailles pour couper les métaux, des machines à souder, des rouleaux pour cintrer les feuilles de métal. Il y avait des postes de soudure un peu partout. Dans le secteur où on cintrait les tuyaux, y avait tout un tas de machines pour cintrer, il y avait des plaques, des marbres qu'on appelait ça puis des vérins, des palans pour tirer des fois sur les tuyaux et puis des chalumeaux en pagaille. Et puis des batteries, des batteries de bouteilles de gaz à propane, l'acétylène pour la soudure, quand on avait à souder, y avait des box, on donnait notre pièce et puis le soudeur, il soudait, et on reprenait notre pièce et on continuait à travailler, y avait toute une organisation. Puis les plieuses pour le métal léger. On n‘avait pas de marteau pilon, c'était en dessous, bon il y avait des bacs aussi de trichloréthylène parce qu' avant de souder, il fallait dégraisser les tuyaux
 
  
  
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''Le four crématoire, il nous polluait. Je ne sais pas s'il n'était pas fait avant la guerre déjà, ou juste après la guerre, celui là il travaillait au fioul, c'était au mazout noir. De temps en temps, on le mettait en activité, c'était surtout du brûlage, c'est-à-dire que tous les tuyaux, qui arrivaient par exemple en carénage de bateaux, ou même en inter carénage, tous les tuyaux passaient par la chaudronnerie et étaient visités, donc pour les visiter, il fallait enlever la peinture qui était dessus, alors on les passait dans les fours, comme ça toute la peinture était brûlée, après ils les ressortaient et y avait le sableur qui nettoyait, on les passait dans l'acide pour tirer tous les détritus qui pouvaient rester, y avait des grands bacs d'acide chlorhydrique à l'atelier zingage, après donc, on contrôlait les tuyaux, si c'était bon, c'était rezingué puis reparti à bord.''
 
  
 
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Version du 12 janvier 2012 à 18:49

Capucins photo 08.jpg Portail

Capucins

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Chaudronnerie des Capucins

Nous ne pouvons pas aborder les activités des ateliers des Capucins en faisant l'impasse sur les écrits de Prosper Levot qui, à l'époque, avait décrit précisément les ateliers.(Prosper Levot, Brest, le port depuis 1681, Brest, Tome II, Editeur Gérard Monfort, Imp. Bertout, Seine Maritime, 1972)

Prosper Levot décrivait ainsi l'atelier de la grosse chaudronnerie de la fin du dix neuvième siècle:

« On s'y occupe de la réparation et au besoin de la construction des chaudières des bâtiments à vapeur (...). L'atelier peut contenir 40 à 50 corps de chaudières de 120 chevaux chacun. Au delà de 30 mètres sur une ligne parallèle à la façade sont rangés 16 autels de forge ayant chacun sa cheminée spéciale. Le long de la halle de montage et des deux côtés en retour, sur 180 mètres, sont disposées les machines outils à percer, buriner, cintrer, au nombre de 20 environ. Ces machines sont alimentées par deux machines motrices, de la force de 20 chevaux chacune. (...) Dans les bâtiments voisins, se trouvent les dépendances de la chaudronnerie : un local spécial pour la chaudronnerie cuivre contenant quatre autels de forge et quelques machines outils, une salle à tracer les épures des chaudières, une salle de remise, une salle de dessinateurs et un magasin de matières renfermant principalement des tôles de fers laminés. Mentionnons en dernier lieu le dépôt des chaudières neuves et réparées auquel on a affecté une partie du bâtiment de la fonderie (...) l'espace ainsi réservé a été mis en communication avec le réseau de ceinture par quatre voies ferrées qui pénètrent dans le dépôt et de chaque côté desquelles on dispose les chaudières. L'espace affecté à la chaudronnerie représente un hectare, 300 hommes composent aujourd'hui le personnel. »

Atelier de la chaurdonnerie pendant la guerre 1914-1918.jpg

Sur cette photo représentant l'atelier de chaudronnerie pendant la guerre 14-18, on peut voir les rails servant au déplacement du matériel et des chaudières. Ces rails alaient jsuqu'au môle du Viaduc, ce qui permettait de décharger les pièces dans les bâtiments à l'aide de la grue revolver.

La grue du viaduc.jpg


Mole du viaduc.jpg

Sur cette photo datant de 2004, on peu voir les vestiges des rails qui reliaient les ateliers à l'ancienne grue du viaduc.

Dès cette époque, la direction avait comme préoccupation de réduire le nombre d'ouvriers, ainsi elle décida de faire construire les deux môles du plateau, celui de la grosse chaudronnerie, et celui du viaduc.

« Il était donc bien nécessaire de ne plus avoir à employer comme autrefois, des centaines d'hommes pour élever ou traîner les fardeaux. Aussi n'a-t-on rien épargné pour remplacer le travail d'hommes par celui des machines et c'est dans ce but qu'on a établi les deux môles » (P. Levot)

Il y avait donc sur le môle de la grosse chaudronnerie une grue locomobile à vapeur, à chaîne de Galle pouvant élever un poids de 6 tonneaux, elle servait alors à transporter les pièces des forges de Pontaniou au plateau. Le môle du viaduc quant à lui, était surmonté d'une grue à vapeur, à chaîne Galle pour élever les fardeaux ordinaires mais aussi d'une autre grue beaucoup plus importante du fait de sa taille et de sa puissance, appelée la grue Gervaize, nom de l'ingénieur qui a exécuté ses plans, ou bien encore la grue du viaduc ou la grue revolver du fait de sa forme. Voici sa description faite par Prosper Levot

« La grue du viaduc est un appareil des plus remarquables par sa puissance, son poids, la facilité avec laquelle il fonctionne, enfin par son aspect vraiment extraordinaire (...) Cette grue est faite pour transporter des poids de 40 tonneaux mais lors des épreuves elle en a élevé facilement 80. Lorsqu'on était obligé de monter les chaudières à bras d'hommes par la rampe il fallait 6 à 800 hommes pendant toute une journée pour cinq chaudières, aujourd'hui avec le grue et le chemin de fer du plateau 20 hommes font la même opération en deux heures ».

Ainsi, le réseau de chemins de fer du plateau desservait les deux môles et plusieurs endroits des bâtiments dont la chaudronnerie, les voies ferrées représentaient 2000 mètres.


Atelier de chaudronnerie en 1912.jpg


Pour revenir aux activités de l'atelier de chaudronnerie, elles étaient les suivantes :

  • Le formage des métaux
  • La confection des tuyautages en tous métaux (cintrage, ajustage...)
  • Les visites et les remises en état d'échangeurs thermiques (nettoyage, détartrage, soudage, réfection,)
  • Les soudures spéciales sur tous métaux et alliages usuels
  • Le sablage, la métallisation
  • La galvanisation et la plastification

Il y avait alors plusieurs spécialités, les chaudronniers fer, les chaudronniers cuivre et les chaudronniers tuyauteurs. Il y avait d'ailleurs une forme de rivalité entre les chaudronniers cuivre et les chaudronniers fer.



Le four Jaubé

Le four Jaube.JPG


C'était un grand four avec une sole de cinq, six mètres sans doute, si ce n'est pas plus. Voilà le four Aubé, alors, la sole ressort quand on ouvre la porte donc il y avait les brûleurs chauffés au fioul

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