Atelier des machines des Capucins : Différence entre versions
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''Sous le tour de 22 mètres, il y avait un souterrain, un atelier souterrain, un magasin et donc, quand nous sommes arrivés là en 48, on n'a pas eu de problèmes parce qu'on allait prendre de l'outillage là dedans, c'était la problématique du caisson.'' | ''Sous le tour de 22 mètres, il y avait un souterrain, un atelier souterrain, un magasin et donc, quand nous sommes arrivés là en 48, on n'a pas eu de problèmes parce qu'on allait prendre de l'outillage là dedans, c'était la problématique du caisson.'' | ||
− | + | * Un tour vertical pouvant tourner des pièces de 7, 5 mètres de diamètre et de 3 mètres de haut | |
− | 3 mètres de haut | + | * Un tour à programme permettant l'exécution rapide d'usinages complexes même pour des séries peu importantes |
− | + | * Une machine à tailler les engrenages possédant un variateur à commande électronique et pouvant tailler des roues dentées de 1,5 mètres de diamètre | |
− | même pour des séries peu importantes | + | * Une aléseuse ayant 5 mètres de course dans le sens horizontal et 4,5 mètres dans le sens vertical |
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− | électronique et pouvant tailler des roues dentées de 1,5 mètres de diamètre | + | Au niveau du personnel, d'après les entretiens, les effectifs devaient être compris entre cent cinquante et deux cents personnes. |
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− | dans le sens vertical | + | Il y avait une activité continue, il y avait des délais de commandes, elles ne travaillaient pas au coup par coup. |
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− | + | ''Chacun avait sa machine. Ils pouvaient changer parce qu'ils étaient quand même polyvalents plus ou moins. Mais normalement chacun avait sa machine et ils connaissaient bien leurs bécanes.'' | |
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− | + | La grande allée où se trouvaient les grosses machines outils était appelée « la nef des seigneurs ». | |
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− | + | ''Ce sont des anciens qui nous ont répété ça, c'étaient donc les gars qui travaillaient sur les grosses machines. L'allée principale de l'atelier.'' | |
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− | + | Il faut savoir que le fait de travailler sur les grosses machines outils était perçu comme une reconnaissance sociale, ainsi les ouvriers ressentaient une certaine fierté à travailler sur ces dernières. | |
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− | + | ''On commençait par le petit tour et puis au fur et à mesure du déroulement de carrière, quand il y avait de la place sur d'autres machines plus importantes, à ce moment là on nous posait la question avec notre chef d'atelier « Est-ce que ça t'intéresse d'aller sur les aléseuses ? Ou bien sur les tours verticaux etc.» On changeait de poste souvent pour ne pas rester toujours sur la même machine '' | |
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− | + | ''Il y avait beaucoup de machines, ce n'est pas du tout pareil que nous, ils avaient un temps bien défini pour faire leur pièce donc il fallait tenir les temps. Parce que là, on faisait tout, on faisait des arbres d'hélice, on ne peut plus faire des arbres | |
− | + | d'hélice, chez nous, on avait coutume de dire « chez nous, on répare les montres et on ferre les chevaux » c'était tout le panel | |
− | + | J'étais impressionné surtout par la qualité, j'allais voir souvent des copains qui travaillaient aux machines, alors les voir travailler aux tours, ça c'était impressionnant (...) mais ce n'était pas celui là (tour Somua) qui m'impressionnait le plus, c'était gros, c'était énorme, c'était majestueux, celui là, il tournait peu finalement, mais par contre les tours que les gars manipulaient pour faire les pièces les plus courantes, la dextérité qu'ils déployaient et dont ils faisaient preuve c'était assez extraordinaire. J'adorais les voir parce que là, il ne fallait pas se tromper, c'était en chaîne parfois et ils faisaient des choses tout à fait ahurissantes de qualité, de beauté physique, je veux dire, les choses qui sortaient de là, elles brillaient à la fin, c'était, vous savez des billes. Les tourneurs, ça allait vite contrairement à ce qu'on racontait, bien entendu, on n'était pas avec un pistolet dans le dos au boulot, ça aussi c'est une différence avec l'entreprise privée mais cela étant dit, les mecs ne restaient pas le cul sur la chaise à ne rien faire, ils ne jouaient pas aux cartes, les gars, ils bossaient et puis ils bossaient bien en plus et donc la légende de dire qu'on ne foutait rien'' | |
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− | + | '''L'organisation du travail''' | |
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− | + | Au niveau général, sous les ordres d'un ingénieur général du génie maritime la direction des constructions était organisée comme suit : | |
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− | + | * Un ensemble de services administratifs constitué en sous-direction sous les ordres d'un ingénieur en chef du Génie maritime et traitant essentiellement des problèmes d'approvisionnement courant et de stockage en magasin, des questions de comptabilité, de l'administration du personnel (salaires, pensions, mutations, affectations...) | |
− | + | * Un ensemble de sections techniques coordonnées par le directeur adjoint, contrôlant les chantiers de construction neuve et de réparation des navires, les questions relatives aux armes et aux équipements divers, les questions d'infrastructure et différents travaux d'ateliers. | |
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− | + | Ces deux services employaient à eux seuls 80% des effectifs totaux, à côté il y avait également la pyrotechnie Saint Nicolas et le service de la guerre des mines ainsi que l'école de formation technique et le groupe des écoles techniques de la marine dirigé par un ingénieur en chef du génie maritime. | |
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− | + | Plusieurs statuts se dégageaient alors dans ce personnel, au niveau du personnel officier, il y avait les ingénieurs de l'armement (du génie maritime), les ingénieurs des études et techniques de l'armement, les officiers des corps techniques et administratifs de l'armement ou de la marine. | |
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− | + | Au niveau des cadres civils, il y avait les ingénieurs civils sur contrat, les ingénieurs techniciens d'études et de fabrication (chefs de travaux), les secrétaires administratifs et des agents sur contrat. | |
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− | + | Au niveau du personnel ouvrier, il y avait les chefs d'équipe, les techniciens à statut ouvrier, les instructeurs de formation technique, les ouvriers et employés, les ouvriers d'entreprises privées ainsi que les élèves de l'EFT. | |
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− | + | Le personnel ouvrier était alors encadré par les techniciens d'études et de fabrication et les secrétaires administratifs. | |
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− | + | C'est un peu compliqué notre système. Parce que nos grands chefs c'étaient des ingénieurs de l'armement qui sont souvent du grand corps de polytechnique, les écoles du génie maritime, ensuite dans les supérieurs hiérarchiques, les IETA, jusqu'à une certaine année, c'étaient vraiment les chefs de service et puis arrivé, vers 93, 94, 95, on sentait que ça glissait, qu'il y | |
− | + | avait trop d'échelons hiérarchiques, après, il y avait les chefs d'équipe, y avait les TSO pour les bureaux d'études, les ouvriers, donc ça faisait trop, surtout que ce n'est pas bon au niveau responsabilités, ce n'est pas efficace. | |
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− | + | ''Au niveau des ateliers, il y avait donc les ouvriers (huit catégories existaient), les chefs d'équipe qui constituaient un personnel de maîtrise chargé sous les ordres des officiers et fonctionnaires civils d'encadrement de diriger le personnel ouvrier, les techniciens à statut ouvrier qui étaient des agents appartenant à des professions inscrites dans un bordereau de salaire particulier. Les TSO se répartissaient en cinq grandes familles, les professions du dessin, les professions de l'électronique, les agents de bureaux de fabrication, les agents de laboratoires, les calculateurs, pendant un moment il y avait également les traceurs de coques.'' | |
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− | + | Dans tous ces grands ateliers, il y avait donc un bureau de fabrication. Et c'est le bureau de fabrication qui dépouillait toutes les différentes phases de travail pour savoir à quel poste allaient être réalisés tous ces différents usinages. | |
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− | allaient être réalisés tous ces différents usinages. | ||
Ce personnel ouvrier était encadré par un chef ou par des chefs d'équipe et au dessus du chef | Ce personnel ouvrier était encadré par un chef ou par des chefs d'équipe et au dessus du chef | ||
d'équipe, il y avait donc la partie technique avec les chefs de travaux et au dessus du chef de | d'équipe, il y avait donc la partie technique avec les chefs de travaux et au dessus du chef de |
Version du 14 septembre 2011 à 12:36
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