Mouvements ouvriers : Différence entre versions
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Les mouvements ouvriers ont toujours existé. En voici quelques exemples : le 27 décembre 1704, l'intendant M. Robert signalait : « deux cents femmes d'ouvriers vinrent chez l'intendant demander l'argent qui était dû à leurs maris, criant à la faim et m'assurant qu'elles n'avaient de quoi donner du lait et de la farine à leurs enfants ». | Les mouvements ouvriers ont toujours existé. En voici quelques exemples : le 27 décembre 1704, l'intendant M. Robert signalait : « deux cents femmes d'ouvriers vinrent chez l'intendant demander l'argent qui était dû à leurs maris, criant à la faim et m'assurant qu'elles n'avaient de quoi donner du lait et de la farine à leurs enfants ». | ||
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+ | ==1796== | ||
De même, en '''1796''', les ouvriers du port de Brest arrêtèrent de travailler en raison du refus d'être payés en assignats, l'assignat était un papier monnaie sous la révolution française, il avait été établi en raison de la confiscation des biens du clergé, néanmoins l'assignat perdit de sa valeur très rapidement, en effet de 1790 à 1793, sa valeur baissa de 60%. En 1796, il fut remplacé par le mandat territorial. | De même, en '''1796''', les ouvriers du port de Brest arrêtèrent de travailler en raison du refus d'être payés en assignats, l'assignat était un papier monnaie sous la révolution française, il avait été établi en raison de la confiscation des biens du clergé, néanmoins l'assignat perdit de sa valeur très rapidement, en effet de 1790 à 1793, sa valeur baissa de 60%. En 1796, il fut remplacé par le mandat territorial. | ||
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"(...) Aussi serait-il admissible que des ouvriers interrompent à leur fantaisie le fonctionnement des arsenaux, alors que la marine ne ferme jamais inopinément ses arsenaux" | "(...) Aussi serait-il admissible que des ouvriers interrompent à leur fantaisie le fonctionnement des arsenaux, alors que la marine ne ferme jamais inopinément ses arsenaux" | ||
(Jean Paul Grall, Les débuts du socialisme et du syndicalisme à Brest 1870-1905, Collège littéraire universitaire, Brest, 1967, page 261) | (Jean Paul Grall, Les débuts du socialisme et du syndicalisme à Brest 1870-1905, Collège littéraire universitaire, Brest, 1967, page 261) | ||
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+ | ==1901== | ||
En '''1901''', dans le but d'obtenir une augmentation de salaires journaliers, et ceci aux dépens de la prime de rendement et par la suppression du travail à la tâche, les ouvriers se réunirent pour décider d'une grève qui n'eut néanmoins pas lieu. | En '''1901''', dans le but d'obtenir une augmentation de salaires journaliers, et ceci aux dépens de la prime de rendement et par la suppression du travail à la tâche, les ouvriers se réunirent pour décider d'une grève qui n'eut néanmoins pas lieu. | ||
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* Répartition en cas de chômage ou de licenciement des ouvriers d'un établissement d'Etat dans d'autres établissements | * Répartition en cas de chômage ou de licenciement des ouvriers d'un établissement d'Etat dans d'autres établissements | ||
+ | ==1903== | ||
Le 5 décembre''' 1903''', sous l'impulsion de Vibert et de ses camarades et pour manifester contre la mise en place de bureaux de placements, des combats importants eurent lieu entre les forces de l'ordre et les manifestants. | Le 5 décembre''' 1903''', sous l'impulsion de Vibert et de ses camarades et pour manifester contre la mise en place de bureaux de placements, des combats importants eurent lieu entre les forces de l'ordre et les manifestants. | ||
− | [[Fichier:1903 grève.jpg|center]] | + | [[Fichier:1903 grève.jpg|center|400px]] |
"La date du 5 décembre restera gravée dans l'esprit de tous ceux que révoltent l'injustice et le crime. Les brutes policières, commandées par des commissaires de police suivant les ordres du maire, ont provoqué et assommé des ouvriers, des citoyens dont le | "La date du 5 décembre restera gravée dans l'esprit de tous ceux que révoltent l'injustice et le crime. Les brutes policières, commandées par des commissaires de police suivant les ordres du maire, ont provoqué et assommé des ouvriers, des citoyens dont le | ||
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[[Fichier:Appel au calme Arsenal de Brest .jpg|400px|center]] | [[Fichier:Appel au calme Arsenal de Brest .jpg|400px|center]] | ||
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+ | ==1917== | ||
Durant la Première guerre mondiale, en raison de l'augmentation du prix des denrées, et du montant des salaires qui, quant à lui, stagnait, le 9 février 1917, le secrétaire général du syndicat de l'arsenal annonce une grève de 24 heures, néanmoins, les ouvriers n'obtiennent pas gain de cause, ce qui engendre plusieurs réunions abordant le problème de la cherté de la vie, ainsi que des revendications sur l'augmentation des salaires, sur les avancements et le statut du personnel féminin. Le gouvernement accorde alors une indemnité ne concernant seulement que les ouvriers ayant cinq ans d'ancienneté, excluant ainsi les apprentis (du fait qu'ils ne sont pas syndiqués), les femmes, les ouvriers en régie et les ouvriers militaires, ce qui provoque alors des revendications par ces groupes de personnes, soutenus par le syndicat. Les apprentis sont d'ailleurs les premiers à manifester du 15 au 18 juin, les femmes et notamment à la pyrotechnie Saint Nicolas, commencent également à s'agiter. Suite à l'augmentation de salaires, les mouvements se calment du moins pour l'année 1917. | Durant la Première guerre mondiale, en raison de l'augmentation du prix des denrées, et du montant des salaires qui, quant à lui, stagnait, le 9 février 1917, le secrétaire général du syndicat de l'arsenal annonce une grève de 24 heures, néanmoins, les ouvriers n'obtiennent pas gain de cause, ce qui engendre plusieurs réunions abordant le problème de la cherté de la vie, ainsi que des revendications sur l'augmentation des salaires, sur les avancements et le statut du personnel féminin. Le gouvernement accorde alors une indemnité ne concernant seulement que les ouvriers ayant cinq ans d'ancienneté, excluant ainsi les apprentis (du fait qu'ils ne sont pas syndiqués), les femmes, les ouvriers en régie et les ouvriers militaires, ce qui provoque alors des revendications par ces groupes de personnes, soutenus par le syndicat. Les apprentis sont d'ailleurs les premiers à manifester du 15 au 18 juin, les femmes et notamment à la pyrotechnie Saint Nicolas, commencent également à s'agiter. Suite à l'augmentation de salaires, les mouvements se calment du moins pour l'année 1917. | ||
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En '''1919''', à l'arsenal, en raison des retours de guerre, on assiste à une hausse du chômage et du nombre de licenciements, les femmes sont alors les premières concernées, mais elles ne sont pas les seules. Le syndicat rouge réclame le maintien l'indemnité de cherté. Ainsi, en octobre 1919, ce sera la grève générale dont les revendications seront surtout l'augmentation de salaire, entraînant alors un grand nombre de dégâts matériels dans la ville de Brest, et comptabilisant le 9 octobre 3000 grévistes de toutes professions. | En '''1919''', à l'arsenal, en raison des retours de guerre, on assiste à une hausse du chômage et du nombre de licenciements, les femmes sont alors les premières concernées, mais elles ne sont pas les seules. Le syndicat rouge réclame le maintien l'indemnité de cherté. Ainsi, en octobre 1919, ce sera la grève générale dont les revendications seront surtout l'augmentation de salaire, entraînant alors un grand nombre de dégâts matériels dans la ville de Brest, et comptabilisant le 9 octobre 3000 grévistes de toutes professions. | ||
− | + | ==1935== | |
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+ | Au mois d'août, des émeutes éclatèrent à Brest et à Toulon pour lutter contre les décrets lois du 16 juillet précédent qui devaient entraîner une réduction de 10% sur les salaires des ouvriers. Celle-ci fut décidée par le gouvernement de Pierre Laval, alors que la | ||
+ | gauche fêtait la naissance du Front populaire. Le gouvernement décida de prendre ces mesures pour sortir la France de la crise économique en imposant d'importants sacrifices aux travailleurs de l'Etat. La population de Brest était concernée au premier chef. Dans une Bretagne fortement rurale, la ville dépendait de l'arsenal maritime qui employait environ six mille personnes, pour la plupart des ouvriers payés par l'Etat. L'histoire de Brest était au demeurant marquée depuis le début du siècle par la progression des idées socialistes et libertaires, faisant de la ville une enclave « rouge » dans un département de droite. Mais, minée par ses divisions, la gauche brestoise avait connu un échec relatif lors des élections | ||
+ | municipales d'avril 1935, laissant les rênes de la ville aux radicaux, fortement hostiles aux socialistes et aux communistes. La municipalité était donc peu encline à se rallier à la dynamique de rassemblement populaire enclenchée au niveau national. | ||
Le 5 août, eurent lieu les paiements des salaires à l'arsenal, qui étaient effectivement amputés de 10%, les ouvriers manifestèrent et les portes furent gardées militairement. Le travail reprit le mardi mais un peu plus tard, une certaine agitation se manifestait notamment sur le chantier du Dunkerque. | Le 5 août, eurent lieu les paiements des salaires à l'arsenal, qui étaient effectivement amputés de 10%, les ouvriers manifestèrent et les portes furent gardées militairement. Le travail reprit le mardi mais un peu plus tard, une certaine agitation se manifestait notamment sur le chantier du Dunkerque. | ||
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Les ouvriers ne voulaient pas reprendre le travail tant que le service d'ordre ne partait pas, ce dernier ne quittant pas les lieux, | Les ouvriers ne voulaient pas reprendre le travail tant que le service d'ordre ne partait pas, ce dernier ne quittant pas les lieux, | ||
− | les travailleurs alertèrent alors leurs collègues de travail des autres ateliers, et l'arsenal fut en peu de temps en pleine effervescence, gendarmes, gardes mobiles, soldats, du 2ème colonial, fusiliers marins canalisèrent la foule d'ouvriers vers une seule porte, ces derniers résistèrent et tentèrent de forcer les barrages et des coups furent échangés | + | les travailleurs alertèrent alors leurs collègues de travail des autres ateliers, et l'arsenal fut en peu de temps en pleine effervescence, gendarmes, gardes mobiles, soldats, du 2ème colonial, fusiliers marins canalisèrent la foule d'ouvriers vers une seule porte, ces derniers résistèrent et tentèrent de forcer les barrages et des coups furent échangés. L'ordre de faire évacuer les ateliers et de fermer l'arsenal fut donné, les ouvriers se répandirent alors en ville en chantant l'Internationale et l'Hymne au 17ème. |
− | + | Tout de suite après, les manifestants arrivaient devant la sous préfecture, le grand drapeau fut arraché et remplacé par un carré d'étoffe rouge. Le sous préfet M. Jacques Henry arracha le drapeau et les manifestants lancèrent des pierres sur les vitres du bâtiment. Des blessés sont envoyés à l'hôpital maritime dont des ouvriers de l'arsenal et des membres de la gendarmerie. | |
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+ | Alors que le mouvement ne se calmait pas, les manifestants apprirent qu'un ouvrier Joseph Baraër venait de décéder. Les ouvriers se rendirent alors rue de Siam, la manifestation fut ainsi à son paroxysme. | ||
Le lendemain matin, les ouvriers reprirent la route des chantiers mais l'après midi ils se rejoignirent au Bois de Boulogne où ils furent harangués par les membres de la CGTU. Des bagarres éclatèrent alors de nouveau entre les forces de l'ordre et les manifestants. Les obsèques de Joseph Baraër eurent lieu le jeudi 8 août. | Le lendemain matin, les ouvriers reprirent la route des chantiers mais l'après midi ils se rejoignirent au Bois de Boulogne où ils furent harangués par les membres de la CGTU. Des bagarres éclatèrent alors de nouveau entre les forces de l'ordre et les manifestants. Les obsèques de Joseph Baraër eurent lieu le jeudi 8 août. | ||
Ces mouvements provoqueront plus d'une centaine de blessés et trois décès. | Ces mouvements provoqueront plus d'une centaine de blessés et trois décès. | ||
+ | [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5004308/f3.image.r=Saint-Marc.langFR Pour plus d'informations, L'Ouest Eclair de 1935] | ||
+ | ==1950== | ||
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L'année '''1950''', période de la reconstruction de la ville, fut également marquée par de violents affrontements entre ouvriers de l'arsenal, ouvriers du bâtiments, dockers et forces de l'ordre, ces mouvements dureront un mois (17 mars-24 avril). Cette grève avait été déclenchée par les ouvriers du bâtiment, qui par la suite avaient été soutenus par les ouvriers de l'arsenal. A ce | L'année '''1950''', période de la reconstruction de la ville, fut également marquée par de violents affrontements entre ouvriers de l'arsenal, ouvriers du bâtiments, dockers et forces de l'ordre, ces mouvements dureront un mois (17 mars-24 avril). Cette grève avait été déclenchée par les ouvriers du bâtiment, qui par la suite avaient été soutenus par les ouvriers de l'arsenal. A ce | ||
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− | [[Fichier:Un-homme-est-mort | + | [[Fichier:Un-homme-est-mort.jpg|300px|center]] |
[http://www.marmouzic.org/index.php?page=rocher&ssmenu=UHEM '''Un homme est mort'''] | [http://www.marmouzic.org/index.php?page=rocher&ssmenu=UHEM '''Un homme est mort'''] | ||
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L'affaire Henri Martin a été un scandale politico militaire. Henri Martin, militant du PCF ayant été arrêté le 13 mars 1950 par la police militaire pour sabotage, il fut reconnu non coupable mais quand même condamné à cinq ans de prison par le tribunal maritime de Brest. Il sera libéré en 1953 | L'affaire Henri Martin a été un scandale politico militaire. Henri Martin, militant du PCF ayant été arrêté le 13 mars 1950 par la police militaire pour sabotage, il fut reconnu non coupable mais quand même condamné à cinq ans de prison par le tribunal maritime de Brest. Il sera libéré en 1953 | ||
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''Il faut dire que dans l'ambiance de 1950, y a la grève du bâtiment à Brest, un peu partout mais y a aussi la guerre d'Indochine, c'est là qu'il y a eu le parti communiste très puissant mais tout seul, très puissant, ça veut dire pas loin de 30% des voix46 | ''Il faut dire que dans l'ambiance de 1950, y a la grève du bâtiment à Brest, un peu partout mais y a aussi la guerre d'Indochine, c'est là qu'il y a eu le parti communiste très puissant mais tout seul, très puissant, ça veut dire pas loin de 30% des voix46 | ||
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A la suite de cet évènement, un film sera d'ailleurs réalisé par René Vautier, film intitulé « Un homme est mort » Pendant le reste de la grève, les manifestants projetèrent 150 fois ce film sur les chantiers, mais aussi dans tous les lieux populaires des environs, induisant sentiment de fierté et mouvement de solidarité. | A la suite de cet évènement, un film sera d'ailleurs réalisé par René Vautier, film intitulé « Un homme est mort » Pendant le reste de la grève, les manifestants projetèrent 150 fois ce film sur les chantiers, mais aussi dans tous les lieux populaires des environs, induisant sentiment de fierté et mouvement de solidarité. | ||
− | + | ==1951== | |
''Les fameux décrets salariaux qui ont été accordés aux ouvriers et qui leur permettaient une révision par rapport aux salaires de la métallurgie. Ils se sont battus et chaque fois qu'un ministre voulait toucher aux décrets salariaux, ça déclenchait une bagarre | ''Les fameux décrets salariaux qui ont été accordés aux ouvriers et qui leur permettaient une révision par rapport aux salaires de la métallurgie. Ils se sont battus et chaque fois qu'un ministre voulait toucher aux décrets salariaux, ça déclenchait une bagarre | ||
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c'est un acquis fondamental. | c'est un acquis fondamental. | ||
− | + | ==1968== | |
Les ouvriers de l'arsenal ont également participé aux mouvements de 68, selon une personne interviewée, la grève aurait duré une vingtaine de jours. | Les ouvriers de l'arsenal ont également participé aux mouvements de 68, selon une personne interviewée, la grève aurait duré une vingtaine de jours. | ||
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Après la guerre, une association familiale des Castors est mise en place afin de donner la possibilité aux ouvriers d'accéder à la propriété et d'avoir un logement décent. Cette association fut créée sous l'impulsion de militants jocistes. | Après la guerre, une association familiale des Castors est mise en place afin de donner la possibilité aux ouvriers d'accéder à la propriété et d'avoir un logement décent. Cette association fut créée sous l'impulsion de militants jocistes. | ||
− | + | ==1969-1970== | |
Durant les années soixante, la délégation ministérielle pour l'armement (DMA) créée en 1961, décidait d'une restructuration de ses structures, dont le service des poudres, ainsi dès 1970, la DMA décida de transformer ce service en Société Nationale des poudres et explosifs (créée en 1971). Cette décision engendra alors des luttes dans l'ensemble de la corporation, ces luttes prirent le nom de « Bataille des poudres ». Le statut des ouvriers des arsenaux n'était en aucune façon remis en cause, mais c'était une action solidaire. En effet, la Direction des constructions navales restait un service à compétence nationale rattachée directement au | Durant les années soixante, la délégation ministérielle pour l'armement (DMA) créée en 1961, décidait d'une restructuration de ses structures, dont le service des poudres, ainsi dès 1970, la DMA décida de transformer ce service en Société Nationale des poudres et explosifs (créée en 1971). Cette décision engendra alors des luttes dans l'ensemble de la corporation, ces luttes prirent le nom de « Bataille des poudres ». Le statut des ouvriers des arsenaux n'était en aucune façon remis en cause, mais c'était une action solidaire. En effet, la Direction des constructions navales restait un service à compétence nationale rattachée directement au | ||
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''C'était en soixante neuf, au moment de la liquidation du statut des poudreries. A Brest, toutes catégories confondues. Donc, il y avait quand même, pour soutenir, pour se battre aux côtés des poudreries dont le statut était remis en cause, il y avait quand même 90% de grévistes à Brest. Alors que le statut des arsenaux n'était pas en cause. Donc, les poudreries étaient aussi des établissements de personnels civils de l'Etat. C'était une action solidaire.'' | ''C'était en soixante neuf, au moment de la liquidation du statut des poudreries. A Brest, toutes catégories confondues. Donc, il y avait quand même, pour soutenir, pour se battre aux côtés des poudreries dont le statut était remis en cause, il y avait quand même 90% de grévistes à Brest. Alors que le statut des arsenaux n'était pas en cause. Donc, les poudreries étaient aussi des établissements de personnels civils de l'Etat. C'était une action solidaire.'' | ||
− | + | ==1971== | |
A ce sujet, une copie d'un document (montrant le défilé de 6000 ouvriers et techniciens dans les rues de Brest) a été réalisée par l'Institut National de l'Audiovisuel. | A ce sujet, une copie d'un document (montrant le défilé de 6000 ouvriers et techniciens dans les rues de Brest) a été réalisée par l'Institut National de l'Audiovisuel. | ||
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− | + | ==1976== | |
Le 25 août 1976, le premier ministre français Jacques Chirac démissionne de son poste. Le | Le 25 août 1976, le premier ministre français Jacques Chirac démissionne de son poste. Le | ||
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''Ces décrets n'étaient plus appliqués. Donc, il n'y avait plus d'augmentation. Et donc, 79, un coup sur la meule. J'ai la faiblesse de penser, je ne suis pas le seul, que si ces décrets ont été rétablis après 81 par Hernu, c'est bien parce qu'il y avait eu les deux mouvements de 78 et de 79 avant.'' | ''Ces décrets n'étaient plus appliqués. Donc, il n'y avait plus d'augmentation. Et donc, 79, un coup sur la meule. J'ai la faiblesse de penser, je ne suis pas le seul, que si ces décrets ont été rétablis après 81 par Hernu, c'est bien parce qu'il y avait eu les deux mouvements de 78 et de 79 avant.'' | ||
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''En 78, le mouvement est parti du bassin, d'un seul chantier, si vous voulez. Et c'est là que nous avec la CFDT et FO, on s'est réunis et on a fait le travail dans les autres chantiers c'est comme ça que le mouvement a grandi et je dois dire on a fait une grève de trois semaines mais quasiment sans faille et placée sous l'autorité des salariés eux-mêmes. | ''En 78, le mouvement est parti du bassin, d'un seul chantier, si vous voulez. Et c'est là que nous avec la CFDT et FO, on s'est réunis et on a fait le travail dans les autres chantiers c'est comme ça que le mouvement a grandi et je dois dire on a fait une grève de trois semaines mais quasiment sans faille et placée sous l'autorité des salariés eux-mêmes. | ||
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Moi j'étais aux arpètes et on voyait les défilés des ouvriers qui passaient même aux | Moi j'étais aux arpètes et on voyait les défilés des ouvriers qui passaient même aux | ||
apprentis, qui venaient nous chercher. | apprentis, qui venaient nous chercher. | ||
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Dès juillet, '''1996''', commença une série de manifestations à Brest ayant pour slogan « Brest debout, construis ton avenir », les raisons étaient les plans de restructuration de la défense(plan Millon) prévoyant alors le licenciement de 1900 sur les 6000 personnes employées à la DCN ainsi que 1200 postes de sous traitants sur 2000. En juillet 1996, ils étaient alors 10000 | Dès juillet, '''1996''', commença une série de manifestations à Brest ayant pour slogan « Brest debout, construis ton avenir », les raisons étaient les plans de restructuration de la défense(plan Millon) prévoyant alors le licenciement de 1900 sur les 6000 personnes employées à la DCN ainsi que 1200 postes de sous traitants sur 2000. En juillet 1996, ils étaient alors 10000 | ||
manifestants dans les rues de Brest. | manifestants dans les rues de Brest. | ||
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