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Marie-Thérèse Ménez, vice-présidente de la Banque Alimentaire

    Sillage130 small.jpg Cet article est extrait du Magazine Sillage N°126 - nov.-dec. 2007
Auteur : Alain Le Jollec


La misère des gens, on n'en voit pas la fin


Créées dans les années 1980, pour faire face aux besoins des plus démunis, les Banques Alimentaires assurent la collecte, le tri, la gestion et la distribution de denrées. A l'antenne brestoise de la Banque du Finistère, Marie-Thèrèse Ménez dirige avec énergie et une souriante fermeté une équipe de 25 bénévoles retraités dont le champ d'action est le nord du département. De janvier à octobre, elle aura supervisé la réception, l'entreposage et la rétrocession de 357 tonnes de marchandises à une quinzaine d'associations.

Pourquoi la Banque Alimentaire ?

Pour faire du bénévolat. Je m'ennuyais chez moi. Je connaissais Yves Moalic, alors président de l'antenne brestoise. Fin 2002, j'en ai pris la responsabilité et après la mort de mon mari, je m'y suis plus investie.

Y avez-vous trouvé ce que vous attendiez ?

Oui, c'est passionnant. Je ne suis pas toute seule. Nous sommes 25 bénévoles. Du fait du métier de mon mari qui était dans les travaux publics, je connaissais pas mal de monde. C'est important pour obtenir des subventions.

Le fonctionnement a-t-il évolué ces dernières années ?

Je pense que oui. Nous recevons de plus en plus de marchandises. Nous sommes mieux organisés et plus réactifs.

Concrètement qui aidez-vous ?

Nous travaillons avec quinze associations et dix centres communaux d'action sociale. Occasionnellement, on peut dépanner une famille, mais on l'envoie vers une association.

Les besoins sont-ils croissants ?

Ah oui ! C'est souvent dû à des divorces. Il y a aussi de plus en plus de retraités agricoles en difficulté.

Quels sont les temps forts d'une année ?

La rentrée en septembre et à Noël, sinon, c'est régulier. Il y a aussi la collecte auprès des magasins le dernier week-end de novembre.

Êtes-vous bien accueillis par la population sollicitée ?

Cela dépend, c'est très aléatoire mais en général, oui. Ceux qui donnent le plus sont souvent des gens qui ont été dans le besoin. L'an dernier, on a collecté 80 tonnes de produits.

Ne sentez-vous pas poindre chez les gens une certaine lassitude ?

Parfois, les gens demandent où va la marchandise. Quand on leur dit que c'est pour aider les gens sur place, ils donnent plus facilement.

Vous-même, vous arrive-t-il de douter de votre action ?

Non, je ne doute pas car on apporte quelque chose. Ce que je déplore, c'est qu'on n'en voit pas la fin. Les Restos du coeur et le Secours Populaire voient de plus en plus de monde.

À quels autres problèmes actuels vous intéressez-vous ?

J'ai assez à faire, vous ne croyez pas ?

Dans quel autre domaine pourriez-vous vous rendre utile ?

Pour le moment je ne vois pas mais je suis aussi une grand-mère de cinq petits enfants.

Quel don auriez-vous aimé posséder ?

Être plus manuelle.

Quelle qualité appréciez-vous chez vos amis ?

La fidélité. Quand j'ai perdu mon mari, j'ai compté mes amis. C'est aussi la Banque Alimentaire qui m'a aidée à m'en sortir.

Sur quoi ne transigez-vous pas ?

L'honnêteté. J'ai aussi horreur des qu'en dira-t-on. J'aime bien les gens droits.

Les principaux traits de votre caractère ?

Je suis intransigeante et assez autoritaire par moments. Le travail c'est le travail, mais après, je suis la première à m'amuser.

Pour quelles faiblesses avez-vous de l'indulgence ?

Quand quelqu'un a du mal à y arriver mais fait de son mieux.

Y a-t-il des personnages qui vous ont marquée ?

De Gaulle, Grace Kelly.

Un personnage de fiction ?

Je n'aime pas trop la fiction.

Avez-vous le temps pour des loisirs ?

J'aime le jeu, les cartes. Je commence le bridge. J'aime aussi la musique bretonne, Denez Prigent notamment. J'ai failli aller à Paris voir la parade bretonne sur les Champs Elysées.

Votre devise ?

Doit mieux faire.

Et Brest dans tout ça ?

J'y vis et j'y suis très bien. Je regrette un peu le temps où il y avait des marins dans les rues. Il faudrait aussi redonner vie à certains endroits. Mais le port a l'air de bien repartir. Le foot aussi. J'allais au stade quand Brest était en Première Division. Je suis une nostalgique de l'époque d'Yvinec, Le Guen...

Propos recueillis par Alain Le Jollec

Ce contenu est publié sous licence Creative Commons BY-ND

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