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La Guerre de Sept ans (1756-1763)

    Edition N°1.jpg Cet article est extrait du magazine Patrimoines brestois


Le Port de Brest participa activement à l'armement de troupes et de vaisseaux pour combattre en Nouvelle-France.

Ni Brestois ni Breton

Partirent de Brest, en novembre 1756, deux divisions ; ensuite le 30 janvier 1757, cinq vaisseaux et deux frégates à destination de Louisbourg, puis le 3 mai suivant, neuf vaisseaux et deux frégates sous les ordres du lieutenant général du Bois de la Motte. Le retour de ces dernières à Brest, au mois de novembre 1757, reste de sinistre mémoire dans l'histoire de la ville, puisqu'elle fut à l'origine d'une grave épidémie de typhus qui fit de très nombreuses victimes.

Des nouvelles alarmantes étaient déjà parvenues de Nouvelle-France ; elles se confirmèrent à l'arrivée des frégates "Le Bizarre" et "Le Célèbre" le 4 novembre dans la rade de Brest. Lorsque l'escadre fut au complet, le 23 novembre, plus de 4000 matelots étaient déjà atteints. C'est de cette épidémie qui sévit à Brest, entre novembre 1757 et février 1758, que témoignent les documents des Archives municipales et communautaires. Dans les registres d'état-civil, et en particulier les registres de décès, nous constatons leur litanie surtout pour l'année 1757. Il n'est pas trop fort de reprendre l'expression "tomber comme des mouches" car tel fut bien le cas.

Cette épidémie entraîna dans la mort des matelots anonymes mais aussi des édiles brestois comme Romain Malassis, procureur-syndic de la commune, décédé le 3 décembre 1757, Antoine Raby, ancien échevin de la ville, mort en 1758. Et des médecins et chirurgiens de la Marine, venus à l'appel de l'Intendant de Bretagne, comme Jean-Louis Bergevin, mort le jour de Noël 1757, Yves-Marie Guillou-Chef-Dubois, décédé le lendemain ou François-Louis Maufraste, mort le 1er janvier 1758 : son enterrement eut lieu en présence de M. Boyer, médecin du Roi, venu sur place. Toujours dépêchés par le Roi, d'autres arrivèrent de Paris pour tenter d'enrayer l'épidémie : Jean du Cosson, décédé à l'Hôpital des Carmes le 6 janvier 1758, Amable Chomel, conseiller du Roi le 17 mars, Docteur Régent, de la faculté de Médecine de Paris et son médecin ordinaire du Canada.

Les registres de la communauté de ville renseignent aussi sur l'état d'esprit des élus de la commune et sur les dispositions prises pour faire face à cette crise et publiées "à son de caisse" le 26 novembre 1757 : organisation de l'accueil des malades, réquisition des casernes de Recouvrance, mesures de prévention et d'hygiène, recensement des malades chez les particuliers, fourniture de draps, construction de salles pour les convalescents. Le 16 février 1758, le compte-rendu de la séance organise également le remplacement de trois conseillers, dont M. Romain Malassis, terrassés par la maladie.

Parallèlement, la réception de nouveaux vêtements pour les convalescents est centralisée. Pour éviter la panique de la population, les cloches pour annoncer les décès, les tentures à la porte des maisons particulières ainsi qu'à celle des églises sont interdites. En échange de leur liberté, les bagnards se chargent de l'enlèvement des cadavres.

A la mi-février 1758, l'épidémie commence à décroître. Le nombre de victimes est généralement estimé à 10 000.

Par la suite, d'autres vaisseaux revinrent à Brest mais, redoutant le retour de l'épidémie, l'Intendant de la Marine organisa une quarantaine au lazaret de Trébéron.

Auteur : Christine Berthou-Ballot

Extrait du Patrimoines Brestois N°9 - Brest et le Québec - Janvier-Février 2010

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