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Exposition : La vie en baraques à Kérangoff

Les amis des Baraques de Kérangoff, du Landais, du Rouisan, et de Quéliverzan présentent une exposition sur la vie en baraques à Kérangoff, de 1945 à 1960. Elle sera visible au Centre Social de Kérangoff, rue Franchet d'Espérey:

du vendredi 1er au mercredi 27 février 2008.

Le 12 février à partir de 14h30 sera projeté le film «Baraques Blues» suivi d'un débat ; cette exposition est gratuite et ouverte à tous. Ce film passera également en continu dans le hall du Centre Social.


La particularité de cette exposition, consiste à montrer le quartier de Kérangoff en Baraques. La topographie, des vues d'ensemble, l'habillement, les enfants, les familles, le mardi gras, le carnaval, les lavandières, les commerces. Enfin, la vie de tous les jours au travers du regard des photographes amateurs de l'époque.


Notre association a pour but de conserver la mémoire de la vie en baraques dans les 25 quartiers brestois après la guerre 1939-1945.


Si vous êtes nouvellement arrivé dans la région, vous n'avez peut-être pas entendu parler des baraques, mais les brestois de plus de 30 ans sont parfois nés dans ces habitations de bois, d'isorel ou de fibrociment.


Brest est dévastée

Vue de brest en ruines, prise de l'église Saint-Louis 30 septembre 1944

Alors pourquoi ces constructions me direz-vous ?

Tout simplement par nécessité, la guerre dévastatrice est passée par là. Lors du siège de Brest, (7 août-18 septembre 1944), Brest reçoit 30000 tonnes de bombes, dont certaines au napalm et au phosphore. Après une première évacuation, décidée le 7 août par les autorités Allemandes, Victor Eusen, président de la délégation spéciale, demande une trêve le 14 août, pour évacuer, la population non indispensable aux divers secours, seul 2500 brestois restent sur place.

Nous voici en septembre 1944, la ville vient d'être libérée par le 8ème corps d'armée US, avec à sa tête le Général Middleton. La ville est détruite, sur 11700 immeubles, seul 1200 sont intacts. Le Brest historique a pratiquement disparu, il faut maintenant reconstruire, mais avant, la décision est prise de tout niveler, c'est la plus facile des solutions. Les remparts, qui avaient bien résisté aux bombardements, subissent le même sort.

Retour dans les ruines

Brest détruit, ma maison au Bouguen septembre 1944

De septembre à décembre 1944, 40000 brestois reviennent dans la ville, malgré les interdictions. Ils veulent retrouver leurs maisons ou ce qu'il en reste. Bien sûr, ces logements ne sont pas suffisants, ni confortables, mais c'est aussi la condition pour pouvoir travailler.

La délégation départementale de la reconstruction, œuvre pour loger les brestois et les travailleurs extérieurs. Le 27 avril 1945, le grand Brest est créé avec l'annexion des communes de Saint-Pierre-Quibignon, Lambézellec, et Saint Marc.


Les cités de baraques

Vue du deuxième fort du quartier de Kerangoff en baraques

En 1949, on compte 5000 baraques dans 25 cités, certaines possèdent leurs commerces, leurs écoles, leur église, et même leur bureau de poste. La cité commerciale est située à l'emplacement de l'actuelle place de la liberté et la cité administrative toute proche de l'actuel hôtel des impôts.

Les cités peuvent faire penser aux camps de concentration, mais l'ambiance qui y règne est bien différente. Les souvenirs des baraques sont restés gravés dans la mémoire des Brestois comme une période bénie, surtout dans le relationnel. Les gens n'hésitaient pas à demander aux voisins, l'œuf qui manquait pour faire une mayonnaise, un peu de sel, une brouette pour porter une lessiveuse jusqu'au lavoir, ou tout simplement jeter un petit coup d'œil sur le petit dernier le temps d'aller faire une course.

Du provisoire qui dure

Toutefois, il faut distinguer dans ces trente ans de ville provisoire :


Une période que l'on peut qualifier de bénie de 1944 à 1960.

Famille réunie pour un baptême

On sort de la guerre, on a un logement, on est vivant, c'est le principal, le reste n'est que broutilles. On a connu la peur, parfois la faim et en tous cas le rationnement.

Une autre de 1960 à 1970

La reconstruction est terminée, la construction bat son plein, les personnes les plus aisées ont pu se reloger, maisons individuelles ou HLM.


La dernière de 1970 à 1976.

La mixité sociale du début n'existe plus. Les cités de baraques sont rasées car on a besoin de place pour construire des immeubles, les irréductibles préfèrent être relogés en baraques plutôt qu'en HLM. Ceux-ci sont déplacés vers les dernières cités, qui ont mauvaise réputation, les habitants des baraques sont alors montrés du doigt et subissent la ségrégation.

Pour hâter le départ, la ville n'assure plus l'entretien, les derniers habitants faisant contre mauvaise fortune bon cœur, se résignent à quitter leurs baraques pour les HLM après un baroud d'honneur, sous forme de manifestations, des habitants de la dernière cité, le Polygone-Point du Jour.


C'est cette histoire, que l'association « Les Amis des Baraques de Kérangoff, du Landais, du Rouisan et de Quéliverzan » s'efforce de garder présente dans la mémoire des Brestois. En coopération avec « Les anciens du Bouguen », consultez le site des Anciens du Bouguen, et [« Les Amis du Polygone Point du Jour|https://polypointdujour.wordpress.com] » lors d'expositions.


P.s : Les personnes intéressées, qui possèdent des souvenirs ou des anecdotes ou ayant vécu en baraques peuvent me contacter.


Ollivier Disarbois au 06 15 46 88 14, par mail à oliv.disarb@free.fr ou sur ma page de discussion sur Wiki-Brest

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