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Dénonciation des guerres par E.Blaise 1930 président du Foyer Laïque de Saint-Marc

1930 Réaction d'Emile Blaise contre les guerres

La guerre : le plus coûteux des assassinats

  • Rien que les dépenses de la guerre se sont élevées à la somme de 782 milliards de marks. Il en a coûté donc 71 000 marks pour tuer un homme (le mark vaut à peu près 7 francs).
  • Rien qu'en France, la guerre a détruit :
  • 741 883 maisons
  • 23 000 usines
  • 37 000 000 hectares de terre arable
  • 80 % de l'industrie du fer
  • 33 % de la production charbonnière
  • 34 % de la production de laine
  • 70 % de la production sucrière
  • Suivant les statistiques américaines, la totalité des dommages de guerre, destruction des valeurs et production manquée, se chiffrent par 400 milliards de dollars.

Cet argent, réparti parmi les habitants de l'Allemagne, de France, d'Autriche, de Russie, de Belgique, des Etats Unis, d'Australie et du Canada, permettrait à chaque famille de bâtir une maison de 10 000 marks. Avec l'argent restant on pourvoirait chaque ville de 20 000 habitants d'une bibliothèque, d'un hôpital, de bains-douches, d'une maison de vieillards, d'écoles etc.

  • Au lieu de tout cela, l'Allemagne aura à payer pendant 62 ans des réparations, et les "vainqueurs" payeront des dettes aux Américains.

Enfants abstinents, Haïssez la guerre, aussi folle et inutile qu'inhumaine.

Extrait de l'écho laïque

Ce que nous n'oublierons jamais 1914-1918

Les pays étrangers

  • Russie 5 000 000 Tués
  • Allemagne 2 200 000
  • Autriche-Hongrie 1 542 000
  • France 1 700 000
  • Royaume Uni 869 000
  • Italie 750 000
  • Etats-Unis 114 000
  • Roumanie 410 000
  • Serbie 369 000
  • Belgique 144 000
  • Grèce 12 000
  • Diminution des naissances 20 850 000
  • Accroissement de la mortalité 6 000 000

Soit un total de 40 000 000 de vies humaines

Pour la France seulement

  • 1 060 000 mutilés de guerre de 10 à 100 0/0
  • 630 000 veuves de guerre
  • 875 000 ascendants
  • 724 000 pupilles de la nation (1926)

Extrait de l'écho laïque


11 Novembre ! Jour de joie pour les uns De deuil pour les autres

Aux anciens combattants, non chauvins


"C'est spontanément que nous nous découvrons tous devant la mort... même ceux d'entre nous qui ne se découvrent pas devant le drapeau ou les processions.

Nous nous découvrons devant la mort... et non pas devant la gloire comme font certains patriotes, et nul orgueil homicide ne se mêle à notre pitié.

Car ce n'est pas le héro que nous saluons mais la victime !

Et nous savons, nous, comment s'appelle celui qui dort sous la dalle glacée qu'aucune flamme ne saurait réchauffer. Ce n'est pas le "Poilu Inconnu" inventé par Mr Binet-Valmer. Ce n'est pas le "Soldat Inconnu" que revendique le général Gouraud

C'est le "Martyr Inconnu" devant qui nous nous inclinons en lui demandant pardon de notre lâcheté, parce que l'humanité n'a pas su le défendre.

Extrait du texte Aux anciens combattants, non chauvins de l'écho laïque du 15 novembre 1930.


Que faisiez vous au temps chaud ?

Ainsi la question pourrait être posée aux supers patriotes qui font partie du comité chargé de l'aménagement du monument : "Morts pour la Patrie". Que faisiez-vous alors que soldats de métier, vous auriez été volontaires pour aller sur la ligne du feu mériter vos galons ?

Que faisiez-vous alors que tant de jeunes énergies, tant de pères de famille laissant leur foyer, abandonnant femme et enfants, se sont vus contraints d'opposer à des gens, à un ennemi qui n'était pas le leur, à des travailleurs comme eux, leur poitrine, comme remparts afin que les ventres dorés de l'arrière puissent continuer leurs orgies à leur aise ?

Où étiez-vous alors... et que faisiez-vous ?... Allons répondez, s'il vous reste encore un peu d'amour propre. Les morts vous le diront lorsqu'au cimetière, vous viendrez avec vos coups de goupillons, inaugurer cette longue liste de martyrs que vous avez abandonné aux heures tragiques, que vous avez laissé seuls aux prises avec l'adversaire pendant que vous vous berciez mollement dans quelques colonies lointaines...

Et ce jour là à l'office, comme on ne manquera pas de vous le dire en chaire "Entendez la voix des morts vous reprocher votre conduite et vous demander des comptes". Et soyez sûrs que s'ils pouvaient se lever, si de dessous les croix de bois et la terre, en s'ouvrant, leur laissait le visage, à vous qui douze ans après le massacre, avez l'audace de venir palabrer de leurs familles, leurs veuves et leurs enfants, vous qui viendrez encore, en des discours de circonstance et empreinte de chauvinisme nous parler de la patrie et nous demander de suivre la route glorieuse tracée par les anciens... Demandez aux enfants de ces martyrs de suivre la route qui a conduit leur père au tombeau... C'est un honneur que de tomber sous les plis du drapeau, oserez-vous encore balbutier ? Mais que ne le revendiquiez-vous pas au temps voulu, cet honneur ?

Non croyez moi, laissez ces femmes et ces enfants pleurer leurs morts en paix et ne poussez plus le cynisme en venant devant eux ce jour, comme de vulgaires pantins décorés de ficelles d'or sous les plis du drapeau qui n'ont la valeur qu'on veut bien leur donner.

Combien parmi ces héroïques membres du comité, peuvent-ils revendiquer d'avoir passé même quelques mois au front, c'est à dire en lignes ?...

Il est trop tard pour venir nous montrer et nous parler de votre patriotisme. Vous êtes aussi patriotes que ceux qui pendant la guerre, ont gardé leur or pour le revendre plus cher, il n'y a seulement que quelques années.

Vraiment, je croyais que notre municipalité aurait pris plus de soin dans la composition de son comité. Elle aurait dû tout au moins, confier ce soin à de vrais combattants avant de décider d'ouvrir une souscription publique. Serait-elle déjà si pauvre pour que sur les 150 000 francs volés aux contribuables, on ne puisse prélever une petite somme de 7000 francs pour l'aménagement du monument. Ce serait à leur avis, une trop grosse somme pour les centaines de poilus de la commune qui y ont laissé leur peau. Il est préférable d'employer cette somme à l'arrangement du jardin public et à la construction des marches en ciment devant l'église, pour que l'évêque ne se casse pas une patte en descendant. Sachez messieurs que les morts et les vivants qui ont souffert l'horrible carnage des obus et des balles, et des intempéries n'ont que faire de vos leçons de patriotisme.

L'écho laïque du 15 septembre 1930


Vision d'un champ de carnage

Je voudrais voir les gens qui poussent à la guerre
Sur un champ de bataille, à l'heure où les corbeaux
Crèvent à coups de bec et mettent en lambeaux
Tous ces yeux et ces cœurs qui s'enflammaient naguère,
Tandis que flotte au loin le drapeau triomphant
Et que, parmi ceux-là qui gisent dans la plaine,
Les doigts crispés, la bouche ouverte et sans haleine,
L'un reconnaît son père et l'autre son enfant !
Oh ! Je voudrais les voir, lorsque dans la mêlée,
La gueule des canons crache à pleine volée
Des paquets de mitraille au nez des combattants,
Les voir, tous ces gens-là, prêcher leurs théories
Devant ces fronts troués, ces poitrines meurtries
D'où la mort a chassé des âmes de vingt ans

L'écho laïque

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