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De Wiki-Brest

Coucou à fourche

Poème qui s’incrit dans la démarche du Club des poèmes qui bougent, et inversement.

Texte du poème

Locataire
par stratégie,
je suis
un coucou
un peu gentil,
pas grégaire
mais pas mal poli.

Un coucou
qui, dans l’action,
s’prend pour un canard,
signe bavard
d’une trop certaine éducation.

Un coucou canard,
plus à plume que savoyard,
quoique,
un peu les deux.

Un coucou gentil,
c’est-à-dire :
un coucou
qui ne vire pas du nid
les z’autres z’eux
(on écrit comme on veut).

Un coucou à couleurs, pas un coucou gris.
Qui choisit dans les espaces vides, sa position.
Qui expose dans les espaces ternes, sa coloration.
Qui joue à sa guise, avec les cygnes de ponctuation.

Un coucou d’ailleurs (pas encore vraiment de Brest),
qui est, d’ailleurs, du reste,
une coucou, c’est à dire.
Car paraîtrait qu’c’est plus rare,
sur un wiki, les nids pour filles.
D’ailleurs, j’trouve pas d’rime en « fille » qui vaille.
En disant « une coucou » faudrait dire « canarde »,
et là : on n’serait plus dans la plume, mais dans la baston,
à rimer par convention, en « bavarde » ou en « hard ».
Pour une fille, c’est en innovant de trouver le ton ?

Partout où j’vais j’en fais mon nid,
me faire à tout n’est pas mon ego.
Partout où je vis je fais mon p’tit nid,
à coup de fourche bêche s’il le faut.
Je fais ça sans apprêt depuis
toujours, ici ou là, mais de fait, sans appui,
c’est pas toujours rigolo, loin s’en faut.
Car parfois, si on fourche, on voit la faux.

Quand on n’a pas c’qu’on aime, on fait avec c’qu’on a.
Pas pour s’en contenter, contenter c’mot-là, j’l’aime pas.
Enfant je paradais : « Quand on n’a pas c’qu’on aime,
on fait avec c’qu’on a pour obtenir ce que l’on aime, madame. »
Avec le temps, ce dicton revisité, je l’oublie, ma foi.
En vrai, obtenir ceux que l’on aime,
ça marche pas, car les gens, ça s’obtient pas.
Même si, cette belle idée, elle grince, parfois.

Pourtant, le monde m’appartient.
A condition que j’me motive
pour le saisir, avec mes mains, mes doigts.
Par flemme, ou par choix,
souvent j’procrastine, j’esquive.
Alors d’autres s’en saisiront,
à leur rythme, à volonté, à discrétion.
Normalement, le monde vous appartient, aussi.
En location partage de possession.

Pour fayoter
sur ce wiki,
j’aurais aussi
pu ajouter :
« Le monde est mon bien commun,
mais c’est aussi le tien, mon lapin,
mon kiki, mon canard,
le monde est notre bien commun »
Les fayots, c’est bien,
ou c’est commun,
pour le goût du canard ?
De fourche à fourchette, faible écart.

Parfois, à la fourche,
je laisse, ou je scie,
souvent j’hésite
ou j’en fais trop.
Tailler au bon niveau
est une affaire de stratégie.

Je suis, coucou !
Pour la bavette, qui s’invite ?

En haut,
sur chaque fourche,
il y a un nid.

Graine de Tournesol, Noël 2016.

De quoi parle ce texte

Au-delà des aspects personnels portés par le texte, on parle ici des hésitations d’une personne se demandant pourquoi et comment écrire dans un wiki.

L’arbre à fourches est l’arborescence créée par les catégories, et par chaque lien d’une page à l’autre. Le nid est l’espace accueillant que l’on cherche pour ne pas se sentir perdu(e) dans l’arbre. La taille est celle que l’on effectue en choisissant de censurer ou pas son texte, de façon à favoriser l’harmonie d’ensemble, sans gêner l’émergence de nouvelles pousses.

Le coucou nouvelle génération, à califourchon sur l’arbre, avec une huppe en forme de fourche sur la tête, sera visible sur cette page quand quelqu’un d’autre l’aura dessiné. Ou, un jour, dans votre assiette, si vous choisissez de le dévorer.


Waou. Si vous avez lu jusqu’ici, amis ornithologues et jardiniers, bienvenue au club.


Si vous préférez les poèmes plus courts, voir par exemple : Homo-gnon, femme oignon.


Les poèmes conventionnels sont aussi les bienvenus au club, si tant est que l’on puisse définir ou identifier le sens conventionnel d’un poème.

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