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Brest Time Machine 1631-2031

Brest Time Machine 1631-2031


Une collaboration entre le Musée des Plans-Reliefs, le Musée national de la Marine de Brest, le Musée des Arts et Métiers, le Service historique de la Défense de Brest, le Centre Européen de Réalité Virtuelle (CERV/ENIB) et le Centre F. Viète (UBO)

Le projet "Brest Time Machine 1631-2031" s'inscrit dans le cadre d'une recherche pluridisciplinaire dénommée "Lab In Virtuo" portant sur l'histoire et le patrimoine du paysage de l'arsenal de Brest de 1631 à 2031 et sa restitution en Réalité Virtuelle, financée par l'Agence Nationale de la Recherche (pour en savoir plus : https://anr.fr/Projet-ANR-20-CE38-0016 et https://insep.hal.science/CERV/halshs-02613279v1)

Les objectifs de cette collaboration est de mettre en évidence et de comprendre l'évolution du paysage de Brest de 1631 à nos jours en y incluant le bâti, les machines comme les activités humaines ainsi que des éléments sensoriels. Ce travail de recherche interdisciplinaire et de médiation se traduit par l'élaboration d'un Environnement Virtuel Intelligent qui intègre le modèle 3D de la ville actuelle, le modèle 3D issue de la numérisation en cours du Plan-Relief de Brest (ici en tant qu'archive d'une représentation et d'un contexte spécifique au début du 19ème siècle). Une des caractéristiques de cet environnement est, notamment, la possibilité de solliciter en immersion 3D une bibliothèque numérique de référence issue des fonds des différents acteurs du patrimoine (Archives, Musées, etc.) et de voyager dans le temps à l'aide d'un objet réel (tangible) manipulé par les usagers. Une autre est que la restitution 3D cinématique des diverses machines sera effectuée en croisant les différentes sources (archives, modèles, maquettes, traces archéologiques) et en respectant scrupuleusement les méthodes scientifiques recommandées par le Consortium 3D SHS-HN.

Il s'agit aussi d'initier une réflexion et une contribution à la commémoration des quatre siècles d'existence de l'Arsenal de Brest et de mettre à disposition de tous les publics : - des informations de qualité, vérifiées selon les critères et les méthodes scientifiques de référence - un environnement virtuel pour des usages qui sont encore à inventer au-delà de la recherche et de la médiation

Nous publierons régulièrement sur le Wiki-Brest de courts articles thématiques concernant les travaux en cours, les évènements divers, les appels à participation, ...


  • 1631-2031 : quatre siècles d'existence à commémorer

L’arsenal de Brest s’est progressivement déployé sur les rives de la Penfeld tout particulièrement à partir du XVIIe siècle lorsque le « gouvernement Richelieu » en 1631 décide la création d’un port militaire à Brest.

Le Roy de Pauslin, lieutenant-colonel au corps royal du génie décrit dans ses « Notes pour servir à l’histoire de la ville de Brest » [1] l’ambition de Richelieu et de Colbert :

« Sous Louis XIII et sous Louis XIV, le cardinal de Richelieu fit mettre sur les chantiers plusieurs vaisseaux et frégates. Louis XIV avait établi le commencement de la navigation dans le port de Brest et le commerce dans les ports de la Bretagne. Le ministre Colbert qui prévoyait que la rade et le port de Brest formeraient un asile assuré aux forces navales ; qu’elle [la rade] serait dans la plus belle position pour la défense de l’Océan et pour attaquer les anglais dans la Manche ; commença par y faire construire plusieurs vaisseaux, depuis 30 canons jusqu’à 90. Il fit jeter les fondements de magasins, arsenaux, hangars et autres bâtiments… ».

Colbert et son fils Seignelay saisissent que la puissance du Royaume passe par la maîtrise de la mer. Brest devient un site militaire stratégique. C’est avec le règne de Louis XIV (1643-1715) que la ville de Brest devient le centre même des forces maritimes et le dépôt le plus important du Royaume. Les officiers qui acquièrent le titre d’amiral vont progressivement devenir une autorité militaire de premier ordre dans le programme de défense du territoire. Louis XIV rétablit l'office d’amiral par l'édit du 12 novembre 1669. La grande Ordonnance d’août 1681 précise que l’amiral commande les forces et armées navales que le pouvoir royal lui donne (article 6 de l’Ordonnance).

Les infrastructures militaires dédiées à la construction des vaisseaux s’élèvent tout le long de la Penfeld sur la rive gauche et du côté de Pontaniou : les Corderies, les bassins de Pontaniou, ateliers, cales de construction et de lancement. L’ingénieur de la Marine Antoine Choquet de Lindu façonne au milieu du XVIIIe siècle l’architecture urbaine et militaire de Brest qui va perdurer jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
A partir de 1945, la reconstruction de la ville et de son port-arsenal va se traduire par un remodelage radical du paysage avec le déplacement progressif des activités militaro-industrielles vers le front de mer (entamé à la fin du XIXe siècle) et, en conséquence, des friches industrielles comme celle du plateau des Capucins.

L’année 2031 qui commémore quatre siècles d'existence constitue un évènement qui nous permet d’interroger et comprendre en profondeur l'histoire complexe de Brest au travers de l’évolution de ce paysage et des activités humaines sur cette longue période.

  • Restituer l'arsenal de Brest en 3D/Réalité Virtuelle : une aventure scientifique qui commence en 2008

2008 : Le premier modèle 3D de l'arsenal de Brest a été conçu par le CERV sur une commande Brest Métropole Océane avec le concours des historiens Alain Boulaire et de Philippe Jarnoux (CRBC) avec pour référence le plan-relief de Brest (la vidéo de ce premier modèle sera bientôt disponible ici).

2014 : en juillet 2014, Le CERV, l'UBO et Brest Métropole s'associent pour opérer une capture LIDAR des forges de Pontaniou complétée par des sessions de photogrammétrie pour récupérer les textures. Voici la vidéo qui retrace les différentes étapes de la production du modèle 3D : Numérisation 3D des forges de Pontaniou

2015 : le CERV/l'ENIB et l'UBO collaborent pour la production d'un modèle cinématique du pont tournant de Brest. Une vidéo "Sa majesté le Pont" sera présentée en 2016 au Musée des Beaux-Arts de Brest lors de l'exposition "Sa Majesté le Pont Tournant" ainsi que des démonstrations pour le public. Cette vidéo accompagne le modèle du Pont Tournant exposé au Musée national de la Marine à Brest. Ce modèle a été présenté notamment dans les expositions universelles de Londres (1862) et Paris (1867).

2016-2019 : La Région Bretagne finance à 100 % la thèse de Marie-Morgane Abiven : "Humanités numériques et méthodes de conservation et de valorisation des patrimoines maritimes : l'exemple des arsenaux de Brest et Venise", travaux menés conjointement à l'UBO et au CERV. Ces travaux ont contribué notamment à la compréhension et la valorisation des forges de Pontaniou et l'inscription récente à l'Inventaire des Monuments Historiques.

2018-2022 : Brest Métropole et le CERV finance la thèse de Pierre Mahieux : "Interactions tangibles pour naviguer spatialement et temporellement en environnements virtuels. : application à la médiation culturelle en histoire des sciences et techniques". Ces travaux ont permis de mettre au point un outil à manipuler manuellement pour voyager dans le temps tout en étant en immersion dans un environnemment virtuel.

Depuis 2016 : Projet de recherche interdisciplinaire "Lab In Virtuo" dont l'objectif est de construire des Environnements Virtuels Intelligents Réalistes Sensoriels (EVIRS)" dédiés. A partir de 2019: - la restitution de différents paysages culturels maritimes et/ou industriels (Brest, Ouessant, Saint-Pierre-et-Miquelon, Belfort, Paris, Nantes, Atacama/Chili) en incluant les aspects sensoriels et les activités humaines - la collecte de données historiques - un travail collaboratif/participatif en immersion dans un EVIRS entre différents types d'usagers - de nouveaux scénarios de médiation - la conservation numérique des métiers

L'approche de "Lab In Virtuo" est résolument celle de la science participative (approche initiée par une collaboration avec les forgerons ayant travaillé dans les forges de Pontaniou) : des appels à participation envers les associations et le public sera effectué dans le cadre de plusieurs évènements pour co-construire de nouveaux usages de ces nouveaux environnements virtuels sensoriels ainsi que de nouvelles questions de recherches.

La question de restituer les activités humaines et des éléments sensoriels (vision, audition, olfaction, etc.) est au coeur de la recherche. L'approche scientifique dans ce domaine s'effectue en collaboration avec Mylène Pardoën, CNRS, Archéologue des paysages sonores.

  • Focus sur un travail en cours : la numérisation 3D du Plan-Relief de Brest

Le Plan-Relief de Brest (130 m²) a été réalisé entre les années 1807 et 1811 pour des usages à caractère militaire et stratégique (pour en savoir plus, cliquez ICI).

Malgré sa surface conséquente, il est transportable. En effet, il a été présenté en partie à Daoulas en 2002 et, dans sa totalité, au Grand Palais en 2012 (pour en savoir plus sur cette exposition au Grand Palais, cliquez ICI). Si l'occasion se présentait, avec les nécessaires conditions de transport et d'exposition à respecter, il peut tout à fait être à nouveau être exposé comme cela a été fait par le passé.

Le Plan-Relief fait l'objet de soins et de protection avec les techniques éprouvées menées au Musée des Plans-Reliefs. Comme tout objet ou oeuvre de musée, le plan-relief a une histoire (que nous raconterons dans un prochaine article) qui se traduit, par exemple par des modifications en fonction des besoins stratégiques de mise à jour, modifications qui ne sont pas forcément renseignées ou archivées. Le plan-relief est le résultat de l'interprétation d'une réalité à un moment donné à partir de collectes d'informations. C'est un modèle pensé et réalisé en fonction des usages souhaités. Il s'agit donc d'une archive complexe qui nécessite une analyse fine et la confrontation aux autres sources disponibles.

Entamée depuis l'automne 2021, la collaboration avec le Musée des Plans-Reliefs se traduit par une série de test de numérisation 3D, effectuée par le LS2N en novembre et le 13 décembre dernier dans la réserve où est mis à l'abri le plan relief. Ces tests sont destinés à évaluer la technologie la plus à même de répondre aux contraintes d'usages (en terme de recherche et de médiation) que nous avons définies sachant que l'échelle au 1/600ème se traduit par 1 cm représentant 600 cm (soit 6 m).

Scanner à lumière blanche Plan relief de Brest
  1. (1) « Notes pour servir à l’histoire de Brest », Le Roy de Pauslin, lieutenant-colonel au corps royal du génie, 1 cahier manuscrit de 56 pages, 1776 (SHD, Ms 163/17).
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