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Siège de l'école de Saint-Méen et l'expulsion des Soeurs en août 1902 : Différence entre versions

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« La foule sort des vêpres. M. l'abbé Gayraud gravit les marches du calvaire et la harangue. (...) Il lit la dépêche au Président du Conseil et termine : « Êtes-vous toujours disposés à défendre vos Sœurs ? ». « Oui, jusqu'à la mort » répondent cent voix. « C'est bien, vous me trouverez à votre tête » (...)<ref>"Bulletin des Congrégations", 24 août 1902, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57577650/f6.image.r=Ploudaniel.langFR</ref>»
 
« La foule sort des vêpres. M. l'abbé Gayraud gravit les marches du calvaire et la harangue. (...) Il lit la dépêche au Président du Conseil et termine : « Êtes-vous toujours disposés à défendre vos Sœurs ? ». « Oui, jusqu'à la mort » répondent cent voix. « C'est bien, vous me trouverez à votre tête » (...)<ref>"Bulletin des Congrégations", 24 août 1902, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57577650/f6.image.r=Ploudaniel.langFR</ref>»
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« Le tocsin sonne dans toutes les paroisses. De lourds nuages roulent dans le ciel.La route de [[Lesneven]] à '''Saint-Méen''' est semée de patrouilles à pied et à cheval, des sonneurs de trompe et de clairon parcourent à cheval les fermes (...). Il n'est pas 11 heures (du soir) lorsque je pénètre dans Saint-Méen. 200 hommes et autant de femmes sont rassemblés devant le Calvaire. Les femmes chantent des cantiques en breton ; les hommes discutent, appuyés sur leur ''pen-bas'' (bâton). Sur toutes les routes, tous les sentiers, on entrevoit des groupes humains qui se meuvent. Dans toutes les directions retentissent des appels. Minuit : la phalange héroïque est rassemblée. Il en est venu depuis près de trois lieues. M. l'abbé Gayraud prononce quelques paroles. La foule répond par des acclamations enthousiastes et les cris : « Vive les Sœurs ! À bas Combes ! À bas le ministère ! » Que vont faire des hommes, ces femmes, pendant les longues heures de la nuit qui restent à passer ? Dormir ? Non. Les femmes se rangent par rangs de six, et se tenant par le bras, vont de l'église à l'école en chantant le ''Cantique à Sainte-Anne'', l' ''Ave Maria'' et ''Nous voulons Dieu''. Comme les hommes, elles portent des bâtons ou des branches d'ajonc. Les hommes se forment en peloton et, précédés des clairons qui sonnent comme des enragés, exécutent des charges au pas gymnastique, puis se massent à nouveau autour de l'abbé Gayraud et entament la ''Marseillaise'' avec cette variante : ''Hardis Bretons ! Debout et nous vaincrons !'' Et encore ''Vive la liberté !'' (...) »
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« Je dois expliquer ici, en quelques mots, le plan de bataille. L'école de '''Saint-Méen''' n'est pas close de murs comme celles de [[Ploudaniel]] et du [[Le Folgoët|Folgoët]]. Du côté de la route, elle n'est abritée que par une simple grille renforcée de madriers et une épaisse haie d'aubépineS. Par derrière, elle n'est séparée des champs que par une haie facile à franchir. »
  
 
== Notes et références ==
 
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[[Catégorie:Saint-Méen]]

Version du 17 décembre 2012 à 13:02

Le "Bulletin des Congrégations", journal évidemment favorable aux protestataires, raconte en ces termes les évènements survenus à Saint-Méen en août 1902, à la suite de la décision d'expulsion des congrégations religieuses décidée par le gouvernement de l'époque :

« La foule sort des vêpres. M. l'abbé Gayraud gravit les marches du calvaire et la harangue. (...) Il lit la dépêche au Président du Conseil et termine : « Êtes-vous toujours disposés à défendre vos Sœurs ? ». « Oui, jusqu'à la mort » répondent cent voix. « C'est bien, vous me trouverez à votre tête » (...)[1]»

« Le tocsin sonne dans toutes les paroisses. De lourds nuages roulent dans le ciel.La route de Lesneven à Saint-Méen est semée de patrouilles à pied et à cheval, des sonneurs de trompe et de clairon parcourent à cheval les fermes (...). Il n'est pas 11 heures (du soir) lorsque je pénètre dans Saint-Méen. 200 hommes et autant de femmes sont rassemblés devant le Calvaire. Les femmes chantent des cantiques en breton ; les hommes discutent, appuyés sur leur pen-bas (bâton). Sur toutes les routes, tous les sentiers, on entrevoit des groupes humains qui se meuvent. Dans toutes les directions retentissent des appels. Minuit : la phalange héroïque est rassemblée. Il en est venu depuis près de trois lieues. M. l'abbé Gayraud prononce quelques paroles. La foule répond par des acclamations enthousiastes et les cris : « Vive les Sœurs ! À bas Combes ! À bas le ministère ! » Que vont faire des hommes, ces femmes, pendant les longues heures de la nuit qui restent à passer ? Dormir ? Non. Les femmes se rangent par rangs de six, et se tenant par le bras, vont de l'église à l'école en chantant le Cantique à Sainte-Anne, l' Ave Maria et Nous voulons Dieu. Comme les hommes, elles portent des bâtons ou des branches d'ajonc. Les hommes se forment en peloton et, précédés des clairons qui sonnent comme des enragés, exécutent des charges au pas gymnastique, puis se massent à nouveau autour de l'abbé Gayraud et entament la Marseillaise avec cette variante : Hardis Bretons ! Debout et nous vaincrons ! Et encore Vive la liberté ! (...) »

« Je dois expliquer ici, en quelques mots, le plan de bataille. L'école de Saint-Méen n'est pas close de murs comme celles de Ploudaniel et du Folgoët. Du côté de la route, elle n'est abritée que par une simple grille renforcée de madriers et une épaisse haie d'aubépineS. Par derrière, elle n'est séparée des champs que par une haie facile à franchir. »

Notes et références

  1. "Bulletin des Congrégations", 24 août 1902, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57577650/f6.image.r=Ploudaniel.langFR
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