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M comme Manoirs: le manoir de Kerhallet : Différence entre versions

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Deuxième escale au pays des manoirs de Bellevue, le manoir de Kerhallet
 
Deuxième escale au pays des manoirs de Bellevue, le manoir de Kerhallet
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Un de ces premiers propriétaires connus est Nazarre Colombo, personnage original de l'histoire de notre cité. Né en 1772, à Milan, il servit sur les navires de l'escadre espagnole su lieutenant général Nazarredo, stationnée à Brest en 1799 :
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Cette escadre partie de Cadix et destinée à collaborer avec la flotte française contre l'Angleterre, vint mouiller à Brest le 8 août 1799 et que bloquée par les forces anglaises, elle séjourna dans le port jusqu'au 29 avril 1802. Cette escadre comprenait 15 navires, 4 frégates et 4 corvettes ; ses effectifs s'élevaient, en mai 1800 à près de 13 000 hommes, dont près de la moitie consistaient en troupes embarquées. Le séjour à Brest de ces andalous (en majorité) s'avèrent vite assez difficile, le crachin breton remplace le soleil d'Espagne, l'anoranza  (la nostalgie du pays), la maladie ronge les effectifs, le ravitaillement est difficile : un blocus britannique mené par Lord Keith, puis Lord Jervis interdit la voie maritime, à l'Est, la menace des chouans (ligne Saint-Brieuc/Quiberon) et le mauvais état des routes et chemins rend pratiquement impossible l'acheminement de vivres par voie de terre.
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Beaucoup périssent, d'autres sont rapatriés en Espagne, certains s'acclimatent à la vie bretonne (une loge maçonnique espagnole est créée, la «Â Reunion Espanola », considérée par certains spécialistes comme la première loge authentiquement espagnole)
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tel Nazarre Colombo: il fait la connaissance d'une brestoise, Marie Le Gouach , avec qui il à un enfant. Rendu à la vie civile, il rejoint sa progéniture et épouse la mère, le 5 fructidor an X (23/08/1802). Cuisinier de profession, il s'établit comme boucher dans la populeuse rue de Keravel, il y crée les «Â halles neuves » de Kéravel, en quelques années, ses affaires dans le commerce de la viande et de ses dérivés (les chandelles de suif) sont florissantes.
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Lorsqu'il décède le 0/02/1844, il laisse un avoir de 200 000 francs, bien qu'il eût été obligé, à la mort de son épouse, de céder aux exigences légales d'un fils devenu mauvais sujet, ainsi le fils récupère le manoir de Kerhallet, hérité de sa mère. Le fils, cède le manoir en 1833.
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Celui-ci est acheté par Jean Etienne Gauthier, citoyen normand, originaire de Villedieu les Poëlles, installé comme négociant à Brest. Il appartient à cette bourgeoisie marchande brestoise dont ces membre sont bien souvent originaires d'ailleurs que de Bretagne (Normandie, Pays de Loire, voire Lyonnais), ceux-ci arrivent à Brest attirés par les profits engendrés par le commerce avec la Royale .
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Au décès de Gauthier, André Bérard, banquier de son état, acquiert le domaine de Kerhallet. Gauthier est lui aussi un représentant de cette bourgeoisie : il est le neveu d'une des grandes fortunes brestoises d'alors, les Paillias, dont l'Armoricain disait en 1838 à propos de l'un de ces membres Martin Joseph , qu'il était «Â l'un des plus riches, sinon le plus riche, capitaliste de Bretagne », originaire du Nivernais, cette famille fait fortune dans le négoce et la banque. Entre autres spécificités, ils ont en horreur la gente féminine et de fait condamne leur neveu et associé André Bérart au célibat. A leurs morts, l'essentiel de la fortune de la dynastie devait retomber sur un neveu plus jeune : Cyprien Bontoux, né en 1813, dans l'Isère. Celui-ci, infidèle aux traditions familiales, se marrie, il épouse en 1844 Cécile Scholastique d'Abrancourt, à l'occasion du mariage André Bérart fait cadeau à cette dernière du manoir de Kerhallet.
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A la suite de mariage et d'héritages successifs, la famille Le Bescond de Coatpont en hérite, le manoir est loué en terre agricole, à un certain Yves Le Borgne : le maraîchage s'y développe comme un peu partout sur le territoire. Cette dominante agricole perdure à l'aube des années 1960 lorsque l'idée de bâtir une «Â Brest II » fait son apparition. Peu à peu les champs laissent leurs places aux nouvelles constructions, Bellevue entre dans l'air de la ZUP...
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lE MANOIR tel qu'il apparait en 1843
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Tiré de L'Armoricain du 7 novembre 1843:
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"vente d'autorité de justice de biens immeubles ... la maison de campagne du défunt sieur Gautier appelée Kerhallet et ses dépendances ;
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le tout consistant en une maison d'habitation principale composée d'un rez-de-chaussée élevé sur caves, d'un premier étage et mansardes au dessus; bâtiments de service et d'exploitation, tels que maison à four, salle de bains, écurie, remise avec grenier, crèche, poulailler, maison de jardinier et pavillon près de la porte cochère, serre avec orangers, fleurs en pot et en caisse; les édifices bâtis sur une superficie de 19 ares 49 centiares.
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Un jardin clos de murs, garni d'arbres fruitiers en plein rapport, avec bassin et cours d'eau, d'une contenance de 47 ares 30 centiares.
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Un verger d'une contenance de 35 ares 90 centiares. Le bois de futaie d'une contenance de 59 ares 40 centiares. Le champ du bois, terre labourable, contenant 35 ares 40 centiares.
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Le champ du verger, terre labourable, ayant une superficie de 55 ares 10 centiares.
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Le bosquet, futaie d'une contenance de 15 ares 60 centiares.
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Enfin le champ de la fontaine, mesurant 1 hectare 27 ares 30 centiares, circonstances et dépendances....
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Mise à prix fixée par le jugement susréféré (1843) = 28 000 fr."
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LE MANOIR à L'aube des années 1960/ LA MAISON DU GARDIEN
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IMAGE MANOIR 1ET 2

Version du 18 décembre 2010 à 17:07

Deuxième escale au pays des manoirs de Bellevue, le manoir de Kerhallet

IMAGE PLAN 17

Un de ces premiers propriétaires connus est Nazarre Colombo, personnage original de l'histoire de notre cité. Né en 1772, à Milan, il servit sur les navires de l'escadre espagnole su lieutenant général Nazarredo, stationnée à Brest en 1799 :

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Cette escadre partie de Cadix et destinée à collaborer avec la flotte française contre l'Angleterre, vint mouiller à Brest le 8 août 1799 et que bloquée par les forces anglaises, elle séjourna dans le port jusqu'au 29 avril 1802. Cette escadre comprenait 15 navires, 4 frégates et 4 corvettes ; ses effectifs s'élevaient, en mai 1800 à près de 13 000 hommes, dont près de la moitie consistaient en troupes embarquées. Le séjour à Brest de ces andalous (en majorité) s'avèrent vite assez difficile, le crachin breton remplace le soleil d'Espagne, l'anoranza (la nostalgie du pays), la maladie ronge les effectifs, le ravitaillement est difficile : un blocus britannique mené par Lord Keith, puis Lord Jervis interdit la voie maritime, à l'Est, la menace des chouans (ligne Saint-Brieuc/Quiberon) et le mauvais état des routes et chemins rend pratiquement impossible l'acheminement de vivres par voie de terre.

Beaucoup périssent, d'autres sont rapatriés en Espagne, certains s'acclimatent à la vie bretonne (une loge maçonnique espagnole est créée, la «Â Reunion Espanola », considérée par certains spécialistes comme la première loge authentiquement espagnole)

IMAGE MACON

tel Nazarre Colombo: il fait la connaissance d'une brestoise, Marie Le Gouach , avec qui il à un enfant. Rendu à la vie civile, il rejoint sa progéniture et épouse la mère, le 5 fructidor an X (23/08/1802). Cuisinier de profession, il s'établit comme boucher dans la populeuse rue de Keravel, il y crée les «Â halles neuves » de Kéravel, en quelques années, ses affaires dans le commerce de la viande et de ses dérivés (les chandelles de suif) sont florissantes.

IMAGE MARIAGE COLOMBO Lorsqu'il décède le 0/02/1844, il laisse un avoir de 200 000 francs, bien qu'il eût été obligé, à la mort de son épouse, de céder aux exigences légales d'un fils devenu mauvais sujet, ainsi le fils récupère le manoir de Kerhallet, hérité de sa mère. Le fils, cède le manoir en 1833.

Celui-ci est acheté par Jean Etienne Gauthier, citoyen normand, originaire de Villedieu les Poëlles, installé comme négociant à Brest. Il appartient à cette bourgeoisie marchande brestoise dont ces membre sont bien souvent originaires d'ailleurs que de Bretagne (Normandie, Pays de Loire, voire Lyonnais), ceux-ci arrivent à Brest attirés par les profits engendrés par le commerce avec la Royale .

Au décès de Gauthier, André Bérard, banquier de son état, acquiert le domaine de Kerhallet. Gauthier est lui aussi un représentant de cette bourgeoisie : il est le neveu d'une des grandes fortunes brestoises d'alors, les Paillias, dont l'Armoricain disait en 1838 à propos de l'un de ces membres Martin Joseph , qu'il était «Â l'un des plus riches, sinon le plus riche, capitaliste de Bretagne », originaire du Nivernais, cette famille fait fortune dans le négoce et la banque. Entre autres spécificités, ils ont en horreur la gente féminine et de fait condamne leur neveu et associé André Bérart au célibat. A leurs morts, l'essentiel de la fortune de la dynastie devait retomber sur un neveu plus jeune : Cyprien Bontoux, né en 1813, dans l'Isère. Celui-ci, infidèle aux traditions familiales, se marrie, il épouse en 1844 Cécile Scholastique d'Abrancourt, à l'occasion du mariage André Bérart fait cadeau à cette dernière du manoir de Kerhallet.

A la suite de mariage et d'héritages successifs, la famille Le Bescond de Coatpont en hérite, le manoir est loué en terre agricole, à un certain Yves Le Borgne : le maraîchage s'y développe comme un peu partout sur le territoire. Cette dominante agricole perdure à l'aube des années 1960 lorsque l'idée de bâtir une «Â Brest II » fait son apparition. Peu à peu les champs laissent leurs places aux nouvelles constructions, Bellevue entre dans l'air de la ZUP...

lE MANOIR tel qu'il apparait en 1843 Tiré de L'Armoricain du 7 novembre 1843:

"vente d'autorité de justice de biens immeubles ... la maison de campagne du défunt sieur Gautier appelée Kerhallet et ses dépendances ;

le tout consistant en une maison d'habitation principale composée d'un rez-de-chaussée élevé sur caves, d'un premier étage et mansardes au dessus; bâtiments de service et d'exploitation, tels que maison à four, salle de bains, écurie, remise avec grenier, crèche, poulailler, maison de jardinier et pavillon près de la porte cochère, serre avec orangers, fleurs en pot et en caisse; les édifices bâtis sur une superficie de 19 ares 49 centiares.

Un jardin clos de murs, garni d'arbres fruitiers en plein rapport, avec bassin et cours d'eau, d'une contenance de 47 ares 30 centiares.

Un verger d'une contenance de 35 ares 90 centiares. Le bois de futaie d'une contenance de 59 ares 40 centiares. Le champ du bois, terre labourable, contenant 35 ares 40 centiares. Le champ du verger, terre labourable, ayant une superficie de 55 ares 10 centiares. Le bosquet, futaie d'une contenance de 15 ares 60 centiares. Enfin le champ de la fontaine, mesurant 1 hectare 27 ares 30 centiares, circonstances et dépendances....

Mise à prix fixée par le jugement susréféré (1843) = 28 000 fr."

LE MANOIR à L'aube des années 1960/ LA MAISON DU GARDIEN

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