Domaines
Communes
Quartiers de Brest
Espaces de noms

Variantes
Actions
De Wiki-Brest

Agriculture Biologique : Différence entre versions

(Nouvelle page : == L'histoire de l'agriculture biologique == '''Réinventer le métier de paysan''': c'est à la fois la vocation et le défi de l'agriculture dite "biologique", née en réaction a...)
(Aucune différence)

Version du 18 décembre 2008 à 19:39

L'histoire de l'agriculture biologique

Réinventer le métier de paysan: c'est à la fois la vocation et le défi de l'agriculture dite "biologique", née en réaction aux excès et aux nuisances de l'agriculture intensive. Ce contre-pouvoir s'est développé dans un contexte difficile en France, dès 1960. Ce mouvement s'est imposé en Europe sous l'influence de trois courants plus anciens qui ont persisté jusqu'à nos jours.

La doctrine anthroposophique

Le plus ancien de ces courants est le mouvement anthroposophique de Rudolf Steiner qui, en 1924, jeta les bases de l'agriculture biodynamique lors d'une démonstration restée célèbr : le Cours aux agriculteurs. Cet évènement fut le point de départ d'un mouvement international, fortement implanté en Allemagne, en Autriche, en Suisse, dans les pays scandinaves, en Hollande, en Australie et aux Etats-Unis. Les principes de l'agriculture biodynamique, exposés par R.Steiner, se fondent sur une approche "vitaliste". Ainsi mettait-il déjà en garde contre les engrais chimiques qui peuvent tuer "la terre, organisme vivant". Il proposa une méthode de culture et de compostage basée sur l'emploi de substances végétales et minérales, capables de jouer un rôle de biocatalyseur, en relation avec les rythmes cosmiques et telluriques. Son principal disciple et collaborateur, Ehrenfried Pfeiffer, expérimenta la méthode dans plusieurs domaines en Europe et l'exporta aux Etats-Unis. Le mouvement prit son essort surtout en Allemagne et en Europe du Nord dans les années 1930. Dans un contexte de crise économique, ses promoteurs préconisaient le retour à une société rurale plus autonome. La diffusion des produits de l'agriculture biodynamique était assurée par la coopérative de Brandebourg, sous la marque Demeter qui existe toujours comme label international de ce courant.

Le courant anglophone

Le courant de "l'agriculture organique" s'est développée en Grande-Bretagne après la Seconde Guerre mondiale sur la base des travaux de Sir Albert Howard, auteur d'un ouvrage clé, Le Testament Agricole, publié en 1940. Howard, directeur de l'Institut de l'industrie végétale Indore et conseiller agricole des Etats de l'Inde centrale, contestait l'usage des engrais artificiels - une polémique faisait rage à l'époque, entre partisans et adversaires de l'agriculture organique, depuis que Liebig avait formulé sa fameuse théorie minérale sur la nutrition des plantes, en 1840. Comme les disciples de R.Steiner, Howard préconisait le retour à une agriculture paysanne autonome, dont il estimait qu'elle préservait mieux l'humus et la fertilité des sols. Chargé par le gouvernement anglais de résoudre les problèmes de pénurie alimentaire aux Indes, il comprit que la solution ne résidait pas dans l'adoption des techniques occidentales, coûteuses en énergie, mais dans l'association traditionnelle de la culture et de l'élevage que pratiquaient les paysans indiens avant de connaître la famine... Il mit au point une technique simple d'utilisation des déjections. Au lieu de les transformer en combustible comme avant, elles étaient compostées, selon son "procédé Indore", dont il démontra l'action bénéfique sur les rendements et sur la résistance des plantes au parasitisme.

La méthode organo-biologique de Muller

Ce courant apparaît en Suisse dès les années 1930, sous l'impulsion d'un homme politique, le Dr Muller, dont les objectifs socio-économiques sont assez semblables à ceux de ses prédécesseurs. Il prit de l'ampleur dans les années 1960, grâce à l'apport scientifique remarquable d'un médecin autrichien, Hans Peter Rush, qui publia un ouvrage majeur, La Fécondité du sol, traduit en plusieurs langues. Ses réflexions préfiguraient les propositions écologiques sur la protection de l'environnement, l'utilisation des énergies douces, l'influence de l'alimentation sur la santé, le gaspillage des ressources, etc... Le mouvement abandonna le principe de l'autonomie complète des entreprises agricoles pour s'adapter aux réalités de la concentration urbaine. Il fit de nombreux adeptes en Allemagne et est à l'origine de la création de l'association Bioland, l'une des principales organisations bio outre-Rhin, et du réseau des coopératives Muller en Suisse.

Outils personnels