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Interview-Sillage : Claude Urvoy professeur de Judo : Différence entre versions

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6 avril 1955 à Yokosuka, Japon :
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Claude Urvoy obtient sa ceinture noire
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de judo. Le jeune marin de la Royale
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Claude Urvoy obtient sa ceinture noire de judo. Le jeune marin de la Royale est alors loin de s'imaginer que plus d'un demi-siècle plus tard, l'aventure durerait encore. À l'occasion des cinquante ans du Dojo Brestois (qu'il a créé en 1958) germe l'idée d'un livre sur le club. Finalement ce sera “Voyage au coeur du judo” les mémoires d'un passionné, résolument tourné vers ce qui, plus qu'un sport, est l'école de toute une vie.
est alors loin de s'imaginer que plus d'un
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demi-siècle plus tard, l'aventure durerait
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''« Je ne cherchais pas spécialement le judo, moi qui suis de Villeneuve-sur-Lot, pays du rugby. J'y suis venu grâce à la Marine ».''
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du Dojo Brestois (qu'il a créé en 1958)
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À l'occasion d'une affectation à Saïgon, il découvre incidemment le judo. Et deux maîtres, les professeurs Déglise et Zonca. Ce dernier lui parle du Japon. Dès lors, Claude Urvoy n'aura de cesse que de rejoindre cette ''« terre promise »''. Il y fait deux séjours ponctués de nombreuses rencontres.<br/>
germe l'idée d'un livre sur le club. Finalement
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Celles de grands maîtres japonais, mais aussi celle plus surprenante de Nicolas Bouvier (écrivain-voyageur et photographe suisse) sur le Cambodge bateau qui l'amène de Saïgon à Yokohama pour lors du deuxième voyage.<br/>
ce sera “Voyage au coeur du judo”
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Il l'hébergera quelque temps, assez pour s'améliorer en photographie. Ce qui lui permettra d'illustrer abondamment son ouvrage. Étonnamment aussi, c'est la découverte dans un café fréquenté par des Japonais francophiles de Georges Brassens.
les mémoires d'un passionné, résolument
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tourné vers ce qui, plus qu'un sport, est
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''« J'y allais quand le moral était plus bas ». ''
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Plus tard, il ira le voir trois fois à Bobino. Avant même la fin de son engagement, on lui propose de travailler au Mexique, à Paris. Mais c'est à Brest
judo, moi qui suis de Villeneuve-sur-Lot,
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qu'il crée ex nihilo le Dojo, un club qui bien vite va faire parler de lui. Il prône le respect et un judo où la technique prime sur la force et où l'esprit offensif est une vertu première.<br/>
pays du rugby. J'y suis venu grâce à la
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Ses convictions vont se traduire par de nombreux succès, ceux notamment des Pierre Le Caër, Jean-Claude Le Bihan, Christian Habasque, Sonia Kerjean, figures de proue d'un club qui sera 24 fois consécutivement (record inégalé et inégalable ?) champion de Bretagne par équipes et duquel plus de mille ceintures noires sont issues.<br/>
Marine ». À l'occasion d'une affectation
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Et au Dojo, le mot fidélité n'est pas un vain mot. Aujourd'hui ils sont 23 à y être depuis 40 ans.
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judo. Et deux maîtres, les professeurs
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Toutefois le « Voyage » n'a pas toujours été un chemin semé de roses. Claude Urvoy, pas du genre à se laisser marcher sur les pieds et qui à 76 ans enseigne toujours, n'y fait pas l'économie des démêlés du Dojo avec la Fédération française.
Déglise et Zonca. Ce dernier lui parle du
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Japon. Dès lors, Claude Urvoy n'aura de
 
cesse que de rejoindre cette « terre promise
 
». Il y fait deux séjours ponctués de
 
nombreuses rencontres. Celles de grands
 
maîtres japonais, mais aussi celle plus
 
surprenante de Nicolas Bouvier (écrivain-voyageur
 
et photographe suisse) sur le
 
Cambodge bateau qui l'amène de Saïgon
 
à Yokohama pour lors du deuxième voyage.
 
Il l'hébergera quelque temps, assez
 
pour s'améliorer en photographie. Ce qui
 
lui permettra d'illustrer abondamment
 
son ouvrage. Étonnamment aussi, c'est
 
la découverte dans un café fréquenté
 
par des Japonais francophiles de Georges
 
Brassens. « J'y allais quand le moral était
 
plus bas ». Plus tard, il ira le voir trois
 
fois à Bobino. Avant même la fin de son
 
engagement, on lui propose de travailler
 
au Mexique, à Paris. Mais c'est à Brest
 
qu'il crée ex nihilo le Dojo, un club qui
 
bien vite va faire parler de lui. Il prône le
 
respect et un judo où la technique prime
 
sur la force et où l'esprit offensif est une
 
vertu première. Ses convictions vont se
 
traduire par de nombreux succès, ceux
 
notamment des Pierre Le Caër, Jean-
 
Claude Le Bihan, Christian Habasque,
 
Sonia Kerjean, figures de proue d'un club
 
qui sera 24 fois consécutivement (record
 
inégalé et inégalable ?) champion de
 
Bretagne par équipes et duquel plus de
 
mille ceintures noires sont issues. Et au
 
Dojo, le mot fidélité n'est pas un vain
 
mot. Aujourd'hui ils sont 23 à y être
 
depuis 40 ans.
 
Toutefois le « Voyage » n'a pas toujours
 
été un chemin semé de roses. Claude
 
Urvoy, pas du genre à se laisser marcher
 
sur les pieds et qui à 76 ans enseigne
 
toujours, n'y fait pas l'économie des
 
démêlés du Dojo avec la Fédération
 
française.
 
 
Jérôme Le Jollec
 
Jérôme Le Jollec
  

Version du 22 février 2011 à 17:25

    Sillage130 small.jpg Cet article est extrait du Magazine Sillage N°135 - avr.-mai. 2009
Auteur : Jérôme Le Jollec


6 avril 1955 à Yokosuka, Japon :

Claude Urvoy obtient sa ceinture noire de judo. Le jeune marin de la Royale est alors loin de s'imaginer que plus d'un demi-siècle plus tard, l'aventure durerait encore. À l'occasion des cinquante ans du Dojo Brestois (qu'il a créé en 1958) germe l'idée d'un livre sur le club. Finalement ce sera “Voyage au coeur du judo” les mémoires d'un passionné, résolument tourné vers ce qui, plus qu'un sport, est l'école de toute une vie.

« Je ne cherchais pas spécialement le judo, moi qui suis de Villeneuve-sur-Lot, pays du rugby. J'y suis venu grâce à la Marine ».

À l'occasion d'une affectation à Saïgon, il découvre incidemment le judo. Et deux maîtres, les professeurs Déglise et Zonca. Ce dernier lui parle du Japon. Dès lors, Claude Urvoy n'aura de cesse que de rejoindre cette « terre promise ». Il y fait deux séjours ponctués de nombreuses rencontres.
Celles de grands maîtres japonais, mais aussi celle plus surprenante de Nicolas Bouvier (écrivain-voyageur et photographe suisse) sur le Cambodge bateau qui l'amène de Saïgon à Yokohama pour lors du deuxième voyage.
Il l'hébergera quelque temps, assez pour s'améliorer en photographie. Ce qui lui permettra d'illustrer abondamment son ouvrage. Étonnamment aussi, c'est la découverte dans un café fréquenté par des Japonais francophiles de Georges Brassens.

« J'y allais quand le moral était plus bas ».

Plus tard, il ira le voir trois fois à Bobino. Avant même la fin de son engagement, on lui propose de travailler au Mexique, à Paris. Mais c'est à Brest qu'il crée ex nihilo le Dojo, un club qui bien vite va faire parler de lui. Il prône le respect et un judo où la technique prime sur la force et où l'esprit offensif est une vertu première.
Ses convictions vont se traduire par de nombreux succès, ceux notamment des Pierre Le Caër, Jean-Claude Le Bihan, Christian Habasque, Sonia Kerjean, figures de proue d'un club qui sera 24 fois consécutivement (record inégalé et inégalable ?) champion de Bretagne par équipes et duquel plus de mille ceintures noires sont issues.
Et au Dojo, le mot fidélité n'est pas un vain mot. Aujourd'hui ils sont 23 à y être depuis 40 ans.

Toutefois le « Voyage » n'a pas toujours été un chemin semé de roses. Claude Urvoy, pas du genre à se laisser marcher sur les pieds et qui à 76 ans enseigne toujours, n'y fait pas l'économie des démêlés du Dojo avec la Fédération française.

Jérôme Le Jollec

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