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Bellevue : Balade sur la ligne bleue

Balade sur la "ligne bleue"

Kervallon Bouguen.png
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Le 24 avril 2012, BELLEVUE "fête le printemps" et c'est avec une météo clémente que le groupe Mémoire du CCQ de Bellevue invitait les uns et les autres à une balade autour des fortifications des deux rives du fond de la PENFELD.

Un parcours de 3km, effectué dans l'après-midi, de Quéliverzan (Ouvrage à Cornes de Quéliverzan) au Bouguen (Porte de Castelnau) qui a permis à près d'une cinquantaine de personnes de tout âge de parcourir deux siècles "d'histoires" d'un patrimoine visible et invisible. Six étapes jalonnaient ce parcours, chacune d'entre elles étant l'occasion d'écouter les commentaires des différents intervenants.

Hugues Vigouroux, membre du CCQ de Bellevue - Ollivier Disarbois, Président des "Amis des Baraques" - Michel Madec, professeur d'histoire et géographie - Andrée Loaec, fille de Mimi Salou, figure de la résistance brestoise

Les commentaires de ceux-ci ont été enregistrés par René Robardet,membre du CCQ de Bellevue et sont disponibles dans la rubrique "Ecouter la balade".

Les étapes

  • Point de départ : "Porte de l'Arrière-Garde".
  • Étape 1 : Quéliverzan: l'Ouvrage à "Cornes"
  • Étape 2 : Kervallon: le port "corsaire" et la bastide
  • Étape 3 : Parking des archives municipales: la reconstruction, Brest en Baraques
  • Étape 4 : Devant l'IUT: la seconde guerre mondiale: Résistance et martyrs, les fusillés du Bouguen, la prison du Bouguen
  • Étape 5 : Terrain de rugby universitaire: l'ouvrage du Bouguen et du Ménes, la Porte de Castelnau ou Porte du Bouguen
  • Point final : Jardin partagé, rue de Penthièvre

Écoutez la balade

Carte interactive de la balade

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la balade par l'image


la balade par le texte

* L'OUVRAGE A CORNES DE QUELIVERZAN

Les circonstances

L'édification de cette partie des fortifications brestoises procède d'un environnement diplomatique et militaire de « crise ». La seconde moitié du XVIIIè voit les grandes puissances européennes, dont la France et l'Angleterre, se déchirer à l'occasion de plusieurs conflits : guerre de succession d'Autriche (1740-1748), guerre de Sept-Ans (1756-1763), guerre d'Indépendance américaine (1775-1782). Les suites de la guerre de Sept-Ans consacrent, l'Angleterre comme la grande puissance maritime de son temps, imposant ainsi à la France, son éternelle rivale, sa totale suprématie sur les mers du globe. C'est dans ce contexte général qu'est décidé d'établir Brest, cité du Ponant, comme fer de lance dans la reconquête française dans le domaine maritime.

L'ouvrage de Quéliverzan, naît de la visite effectuée par Filley de la Côte à Brest en 1763 : Le Duc de Choiseul, ministre de la Marine envoie Filley de la Côte, « Lieutenant général des armées du Roy  » pour visiter « le port et arsenal de Marine de Brest et voir s'il n'était pas susceptible d'être augmenté, et voir à quels endroits cette augmentation pouvait se faire ». L'idée étant de porter le port de Brest à une capacité de 60 vaisseaux Filley de la Côte accompagné de M. de Rosily, commandant de la marine à Brest, et Frezier, directeur des fortifications, entreprend l'inspection. Plusieurs sites de la rade sont visités :

-l'emplacement de Penfourn à Landévénec : suffisamment profond, bien abrité et disposant d'un chenal qui « serpentant jusqu'à la pointe de Bindic distante d'une lieue de l'Isle ronde », mais exposé au vent dominant de Nord Ouest qui interdisait toute sorties aisées de la rivière. Le projet est abandonné.

-Ils se portent ensuite sur le Fret, site bien protégé mais « trop découvert des vents d'Est »,

-la visite se poursuit dans la « rivière de Landerneau vis-à-vis de la Chapelle St Jean ou il y a 30 pieds d'eau et d'où on pourrait sortir par les vents d'Est pour aller en rade », le site pouvait, dans ses dispositions naturelles, répondre aux exigences du projet mais nécessitait pour contenir le complément aux 60 vaisseaux projetés l'a construction complète d'un nouveau port militaire : avec sa « mise en sûreté » (l'établissement d'ouvrages et de fortification pour le protéger) et un arsenal pour l'armement et l'approvisionnement des vaisseaux.

Tel n'était pas l'idée et ils furent contraints de se rabattre sur le site brestois: Filley projeta alors de creuser la Penfeld dans sa partie haute et d'y installer les infrastructures nécessaires à l'extension projetée du port de Brest. Le site étant retenu il importait désormais de construire les infrastructures nécessaires à cette extension et de pourvoir ce nouvel établissement, comme l'usage alors le commandait, d'une protection immédiate.


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l'édification des dernières pierres du mur brestois

Les travaux d'aménagement du port seront l'oeuvre de Choquet de Lindu, qui réintègre en 1767 son corps d'origine, la Marine, après un cours détachement au Génie. L'édification d'un ouvrage « en avant du bastion de Saint-Renan » à Quéliverzan,, s'inscrit dans cette logique de « mise en sûreté » de l'arsenal. Envisagé par Filley de la Côte, le projet sera finalement modifié, respectant en cela un usage convenu dans le corps des Ingénieurs du Génie et mené à terme par Lazare Dajot, officier du Génie, directeur des Fortifications de Bretagne à partir de 1768, plus connu dans notre cité pour la promenade au centre-ville qui porte son (le Cours Dajot) dont il dresse les plans en 1769. La construction de l'ouvrage de Quéliverzan et de son pendant sur les hauteurs du Bouguen et du Ménez connurent bien des vicissitudes: querelles de corps d'armée entre la Marine, le Génie, l'Armée de Terre , d'hommes, de pouvoir, de prestige, de stratégie entre les tenants de l'Ecole de Mézières (Ecole fondée en 1749 en charge de la formation des ingénieurs du corps royal du Génie) : fidèle au principe de la « défense bastionnée » du Maître Vauban et ceux comme Langeron qui, enregistrant les progrès constant de l'art de la guerre (progrès de l'artillerie, guerre de mouvement..) envisageaient autrement les combats et ne voyaient plus dans le siège la menace principale. Finalement, le comte de Monteynard, successeur du Duc de Choiseul au Ministère de la Guerre, fait œuvre de compromis; l'ouvrage est édifié entre 1773 et 1776 (note:l'établissement d'un hôpital pour 550 soldats y est envisagé en 1779)

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Un ouvrage classique de la défense bastionnée

La forteresse médiévale se dressait généralement au sommet de collines. Du haut des tours et des remparts, on tirait sur les assaillants ; plus les postes de tirs étaient élevés, plus les projectiles portaient loin. L'assaillant pouvait tenter d'enfoncer une porte, grimper sur les remparts grâce à des échelles, ou enfin faire s'effondrer un rempart par un travail de sape; dans tous les cas, les sièges étaient longs et coûteux, de sorte que les châteaux, forts de leur avantage défensif, contrôlaient les territoires.

Lorsque le canon de siège, devenu une arme mobile, bouleverse la stratégie militaire, les ingénieurs entreprirent de disposer les remparts en retrait de fossés et d'y adosser des remblais profonds de façon à rendre impossible le tir direct et de rehausser les murs de revêtement de remblais : les courtines.

L'inconvénient le plus sérieux demeurait dans les formes circulaires des murs et des tours médiévaux, efficaces contre les sapes laissaient des angles morts à l'assaillant : il n'était pas possible de couvrir une tour depuis un autre point de la même tour. Pour y remédier, on substitua aux anciennes tours rondes et carrées des saillants : Les bastions, qui ne laissaient plus aucun espace couvert à l'ennemi. Les tranchées et la géométrie des remparts canalisaient l'assaillant vers un champ de tir méticuleusement conçu pour que l'artillerie puisse balayer toute la zone avec un maximum d'efficacité. Amélioration plus subtile, le système inaugurait le principe de la défense active. En effet, les murs, plus bas qu'autrefois, étaient aussi plus facilement envahis, et la protection offerte contre les tirs de canon par les courtines disparaissait si l'ennemi parvenait à occuper le talus extérieur du fossé et à y mettre en batterie ses propres canons. On dessina donc la ligne de rempart de façon à maximiser les positions de tir en enfilade (ou « tir de flanc ») contre un adversaire parvenant au pied des murs. Des « échancrures » pratiquées à la base de chaque bastion permettaient d'y loger une batterie : celle-ci bénéficiait d'une visée directe sur la base des remparts adjacents, la pointe du bastion étant elle-même couverte par les batteries des bastions adjacents.

Les place-fortes se métamorphosèrent ainsi en édifices aux contours polygonaux caractéristiques, permettant aux canons de la place de coordonner leurs tirs. Les batteries avancées couvraient les glacis, lesquels protégeaient les ouvrages intérieurs de la citadelle du tir direct. Les canons ne servaient pas seulement à couvrir les remparts des voltigeurs ennemis, mais pouvaient aussi bien faire feu sur les batteries ennemies, et les empêcher de se poster à portée des murailles les plus vulnérables. La clef du système défensif devint bientôt le contrôle de la ceinture extérieure des fossés entourant la place, qu'on appelait le « chemin couvert ». Les défenseurs pouvaient évoluer avec une certaine sécurité à l'abri des fossés, et pouvaient y entreprendre des ripostes pour conserver le contrôle du glacis, ce large talus découvert et de faible pente qui prolongeait l'extérieur des fossés : il s'agissait de dresser des remblais pour empêcher l'ennemi de prendre position en des points du glacis d'où la muraille serait à portée, ou de creuser des contre-sapes pour intercepter les propres sapes de l'ennemi.

Les fortifications bastionnées conservèrent leur efficacité aussi longtemps que les assaillants s'en remirent au canon traditionnel, dont la puissance tient à la force d'impact des projectiles. Dans la mesure où l'on ne disposait que d'explosifs noirs comme la poudre à canon les assauts ennemis ne pouvaient pratiquement rien contre les maçonneries. Le progrès de l'artillerie et des projectiles, avec l'accroissement du pouvoir de perforation de ceux-ci provoquèrent l'obsolescence de ce système. La guerre redevint une guerre de mouvement : il faut cependant plusieurs décennies pour que l'idée de fortification soit totalement abandonnée... l'édification de la ligne Maginot dans les années 1920-1930 peut en témoigner. Brest dispose, outre les éléments mis à jour à Quéliverzan, encore aujourd'hui d'un ouvrage complet de ce type, il s'agit du fort du Portzic: Une vue aérienne prise en 1946 vous en dévoile ses contours


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  • Kervallon: le port corsaire et la bastide
  • Les Baraques: Brest et la reconstruction: intervention d'Olivier DISARBOIS
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  • Stèle IUT, la prison du Bouguen, la seconde Guerre mondiale, la Résistance: intervention de Michel MADEC
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  • Porte Castelnau
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