Abbaye Notre-Dame des Anges

L’Abbaye Notre Dame des Anges de Landéda se situe au fond d’un petit vallon, à l’entrée de l’Aber Wrac’h. Située dans un cadre idéal sur la rive Sud de l’Aber et de sa baie, l’Abbaye Notre Dame des Anges est un monument exceptionnel, témoin de l’art et de la culture bretonne des premières années du 16ème siècle.

Quelques repères historiques

1448 Une communauté de Cordeliers observants est attestée sur l’île Vierge

1507 Fondation de Notre Dame des Anges, le 1er dimanche du mois de mai par Tanguy du Chastel et son épouse Marie du Juch

1509 Consécration  de l’abbatiale par Monseigneur Jean de Kermavan, évêque de Saint Pol, entouré de 12 frères Cordeliers observants, passés de l'Île Vierge au continent.

1582 Cette date portée au dessus d’une des arches de l’ancienne grange, dernier bâtiment le plus au sud, fermant la 2ème cour, indique la fin probable du chantier de construction

1643-1648 Notre Dame des Anges se réforme, les frères prennent le nom de Récollets

1692 Un incendie ravage Notre Dame des Anges qui est restaurée et embellie. L’abbatiale est divisée en 2, un étage est créé dans la partie arrière (coté levant) et une chapelle de recollection ouverte

1792 Vente comme bien national et attribution à Mr. Joseph Xavier Vatrain, ingénieur des monuments civils. Il transporte les 1200 volumes de la bibliothèque à Brest.

1843 Notre Dame des Anges est devenue une auberge.

1862 Acquisition par Mr. Lavanant qui en fait l’ « Hôtel des Anges » et de son abbatiale un magasin.

1912 Alexandre Block poète symboliste russe fait un long séjour dont il laissera une correspondance et une pièce de théâtre.

1917 L’abbatiale perd définitivement son toit, les charpentes servent aux troupes américaines pour construire une base d’hydravions sur l’île Lerch.

1926 Mr. Joseph Duc, hôtelier-restaurateur, installe un piano mécanique automatique pour faire danser la jeunesse.

1935 Mme Jeanne Mignard, née Deshayes, petite fille de Mr Lavanant, hérite de Notre Dame des Anges et en fait sa propriété secondaire. L’hôtel est déplacé un peu plus haut hors les murs d’enceinte. Elle réalise des travaux de sauvegarde et d’embellissement et y séjournera tous les étés.

1936 Mr. Joseph Porphyre Pinchon, ami de la famille, le célèbre dessinateur de Bécassine s’installe dans les communs, ou il viendra chaque été jusqu’à sa disparition en 1953.

2000 Mme Robert Tetrel, petite nièce de Mme Mignard, reprend avec son mari la propriété (Ce sont les actuels propriétaires).

Un monument historique en cours de restauration

L'abbatiale, consacrée en 1509, et inscrite aux monuments historiques par arrêté du 11 février 2002, fait l’objet de plusieurs chantiers de sauvegarde :

• le premier ayant permis de restaurer les pignons et les baies,

• le second ayant assuré de rétablir le clos et le couvert dans leur état d’origine,

• le troisième, en cours, consistant à restaurer l’ensemble des pots acoustiques,

• le quatrième, en cours, étant d’installer à nouveau des vitraux.

Un site unique préservé depuis plus de 500 ans

D’une dimension de 120 pieds, son architecture et son ornementation, avec sa centaine de pots acoustiques, témoignent par sa qualité, de la richesse et de la puissance de Tanguy du Chastel, seigneur de Trémazan, capitaine de la place de Brest, son fondateur. Entourée de sa clôture d’origine, donnant sur la plage, Notre Dame des Anges, ses jardins, son bois, sa source, ses bassins forment un site unique préservé depuis plus de 500 ans.

Au levant, un bois couvrant la colline ferme les jardins des moines. De nombreux ormes, toujours présents, entourent la source et le ruisseau jusqu’à l’ancien bassin à l’entrée du jardin des moines.

Au Nord, un jardin d’entrée servait d’accès aux visiteurs et dans le fond, de cimetière pour les religieux.

Au Sud, le verger et le potager venaient compléter l’ensemble qui s’étend sur près de 2 hectares.

Au centre, deux cours dont l’une formait un cloître et l’autre avec son puits une aire affectée aux travaux journaliers.

Les Pots acoustiques : une spécificité de l’abbaye

L’Abbaye de Notre Dame des Anges bénéficie d’une richesse exceptionnelle avec la présence de plus d’une centaine de pots acoustiques situés dans le chœur et au droit de la chaire de prédication.

Ils favorisaient le transport de la voix dans tout le volume de l’abbatiale et permettaient au public d’avoir le sentiment d’être auprès de l’orateur ou au milieu des chanteurs.

Chaque pot acoustique jouait le rôle d’amplificateur, en résonnant au son pour lequel il avait été conçu.

Cette très ancienne technologie, dont on trouve des exemples dans l’antiquité, a été mise en œuvre dans beaucoup de chapelles du Léon, mais jamais aussi nombreux qu'ici.

Ces pots ont très certainement été fabriqués par les potiers de Lanveur en Lannilis, comme l’indique l’analyse de la terre effectuée par Louis Chauris. Apparemment leurs formes relèvent de deux familles, l’une parfaitement sphérique, l’autre en forme d’amphore. Une étude musicologique a été entreprise avant d’envisager leur restauration.

Pour en savoir plus :

Source : Site de l'abbaye http://www.abbayedesanges.com/ Avec l'aimable autorisation de M. Marc Thomas, guide passionné et passionnant de l'Abbaye