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École St Yves du Bouguen de 1948 à 1962

L'école ST Yves en baraques Jusqu'à la guerre 1940, le Bouguen était un vaste plateau très boisé, entouré de douves et de fortifications. La prison de Brest dominait le versant sud-est et, dans beaucoup de cerveaux, le Bouguen était synonyme de prison. Pour les Brestois, c'était le but de promenades du dimanche et des jours fériés. La troupe écolière aimait y prendre ses ébats et y organisait des grands jeux. Les bombardements, le siège de Brest, ouragan de fer et de feu, firent de ce riant plateau un vaste champ labouré par les obus et les bombes ; laissant émerger quelques arbres décapités, des troncs déracinés ou calcinés. De ce triste plateau dévasté, Dieu fit surgir une immense cité de baraques que domine une église en bois d'où s'échappent chaque dimanche, par des diffuseurs électroniques, les carillons de Notre Dame de Paris, Saint Pierre de Rome en caleat etc. . ... Église, presbytère, baraques à perte de vue forment ce quartier bien vivant et fort sympathique. Mais les Brestois ne sont pas gens à rester en chemin. Un groupe de familles chrétiennes, désireuses de donner à leurs petits l'éducation de leur choix, insistèrent auprès de monsieur l'abbé Le Menn, recteur du Bouguen, pour avoir leur école. L'idée était louable, certes, mais un peu prématurée et audacieuse. La paroisse sortait à peine de terre, l'église était pauvre, froide, nue, sans mobilier, sans ornements ; les salles d'œuvres faisaient totalement défaut, et aucune ressource pour améliorer la situation.

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Cependant, le groupe de familles catholiques, tenaces et confiantes, persistait dans ses idées. Monsieur le recteur multiplia les démarches près des propriétaires avoisinants, harcela l'évêché et la congrégation des Filles du Saint Esprit. Monsieur le recteur ne se tint pas pour battu. Il fit le voyage de Saint - Brieuc pour plaider sa cause, sollicita monseigneur Fauvel, récemment arrivé à Quimper, pour intervenir directement auprès de la révérende mère générale Saint Melaine. Il fit tant et si bien que, le 26 septembre 1947, sœur Saint-Edouard, placée à Sainte-Anne de Brest, fut désignée par la maison mère pour s'occuper des catéchismes, lancer le patronage et préparer la fondation de l'école. Ici encore nombreuses complications, mais, le premier jalon est posé, les autres suivront envers et contre tout. Le terrain fut long et difficile à trouver. Enfin, le 19 janvier 1948, grande allégresse, acquisition par monsieur le recteur, d'un champ appartenant à monsieur Bellec de Kermenguy. Il s'agit, à présent, de songer à l'école. Construire ? Impossible faute de ressources. Monsieur le recteur cherchait, s'informait sur les baraques à vendre, faisait démarches sur démarches auprès de la reconstruction de Brest. En avril, monsieur Picquemal lui accorda une baraque (soit disant neuve) pour les classes. Monsieur le recteur, très connaisseur, jugea la baraque tout juste bonne pour un préau et une cantine. Il continua ses recherches. En mai, il eut connaissance d'une baraque allemande, en vente à la caserne Fautras à Brest. Il dépêcha un entrepreneur pour la visiter faire estimer sa valeur. En moins de deux jours le marché fut conclu. St Yves 3.jpg

Cette baraque mesurait 22 mètres de long sur 12 mètres de large. Bien conditionnée avec double cloison et isolant, elle servirait de classes. Restait à découvrir une baraque pour la communauté. (...) La reconstruction accorda facilement les autorisations exigées. La mairie refusa net, le droit de créer une école au Bouguen. Qu'à cela ne tienne : de concert avec l'inspection diocésaine et la congrégation des Filles du Saint Esprit, monsieur le recteur soumit à la mairie, le transfert de l'école Saint Yves de la rue Emile Zola, complètement détruite par la guerre, sur le plateau du Bouguen. La mairie ne pouvait refuser, mais traîna pour donner son adhésion. Pour gagner du temps, monsieur le recteur fit commencer les travaux de fondation, dès début juin, et multiplia pendant ce temps les démarches auprès des autorités municipales. Le transfert accordé, deux entreprises prirent en main les travaux : l'une, les classes, l'autre, la communauté. Tout allait bien ; les baraques prenaient forme, panneaux extérieurs, charpentes étaient posés. Les ouvriers commençaient la distribution intérieure. Vers la mi - juillet un mot de la mairie donna ordre d'arrêter les travaux de l'école, sous prétexte que les constructions n'étaient pas à 5 mètres de la route (il n'y avait pas de route, mais simplement un sentier formé par les passants à la lisière du champ où se montaient les baraques). La construction était faite à 3 mètres de cette limite. Monsieur le recteur insista, fit valoir. Le conseil municipal ne transigea pas. Après une séance très houleuse, un des conseillers déclara :«La République est en danger si nous laissons une école libre s'ouvrir au Bouguen

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