D'après l'article de Castel S. Brest, étude de géographie urbaine (Suite). In: Annales de Bretagne. Tome 41, numéro 1-2, 1934. pp. 7-72
L'atelier des bâtiments en fer est divisé en deux parties : dans l'une on travaille à chaud, dans 1 autre on travaille à
froid.
Dans l'atelier « à chaud », les ouvriers travaillent à la masse les pièces sortant du four. Les uns martèlent sur les
plaques 10 les grandes tôles et les barres et profilés de formes diverses; les autres préparent les petites tôles, les cornières,
les rivets.
Toutes ces pièces après vérification sur les gabarits sont alors amenées sur des wagonnets dans l'atelier où l'on
travaille à froid et là des machines-outils les cisaillent, les planent, les rabotent, les percent.
Tout est alors prêt pour le montage qui a lieu sur la cale de construction. Lorsque toutes les cornières, les profilés, les
tôles, etc., ont été rivetées ou soudées à la soudure autogène et qu'une épaisse couche de peinture a recouvert le tout, c'est-à-dire lorsque la coque est terminée, on procède au lancement.
- La cale du point du jour
La cale du point du jour avant guerre lancementdu Danton
La cale du point du jour en 2004
Lancement du Mekong en 1948
Lancement du Meinam en 1949
Lancement du Meinam en 1949
Cette opération est assez délicate à Brest, en raison de la nécessité d'arrêter la grande masse en mouvement dans
un court espace, car le plan d'eau dont on dispose en face de la cale atteint à peine deux fois la longueur des grands
navires modernes. On remédie à cet inconvénient par l'adjonction de grelins de retenue et de bosses cassantes qui
agissent comme une sorte de frein sur le bateau, lorsque celui-ci, la savate étant coupée, a glissé sur les coulisseaux
bien enduits de suif et est entré à l'eau.
Le bateau une fois à flot, il reste à l'aménager et à l'armer. Tous les ateliers vont y contribuer. Les ouvriers des bât
iments en fer continuent les travaux divers d'aménagement : cloisons, échelles, tourelles, mâtures, cheminées, passer
elles, etc.; ils font aussi la mise en place des carlingages destinés à recevoir les machines et chaudières dont le montage à bord est effectué dès leur arrivée de l'industrie par les soins des ouvriers monteurs du fournisseur des appareils.
L'atelier de la chaudronnerie fait les travaux de tuyautage; l'atelier de la fonderie fournit les hélices en bronze et en
fonte; l'atelier des forges fabrique les barres de plongée pour sous-marins et les arbres de couche pour torpilleurs; l'atelier
des machines procède à l'usinage des gouvernails 12 des tubes et supports d'arbre porte-hélices; l'atelier à bois procède à la
confection des mâtures diverses, du lambrissage des appartements, des meubles d'office, etc. 13; l'atelier de peinture inter
vient pour le calfatage des ponts, le garnissage des tuyauteries, etc..
Telles sont, très grossièrement, les différentes phases par lesquelles un bateau en construction doit passer avant son
achèvement complet. Des opérations aussi longues et aussi délicates nécessitent évidemment une main-d'oeuvre nombreuse.