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Un siècle de sport féminin à Brest : Différence entre versions

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L'écho que rencontrent ces athlètes auprès du public brestois et la dynamique qu'elles contribuent à créer dans les clubs témoignent de la belle vitalité du sport féminin dans notre ville. Une vitalité qui, on l'espère, n'a pas finit de nous surprendre.
 
L'écho que rencontrent ces athlètes auprès du public brestois et la dynamique qu'elles contribuent à créer dans les clubs témoignent de la belle vitalité du sport féminin dans notre ville. Une vitalité qui, on l'espère, n'a pas finit de nous surprendre.
  
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Version du 11 février 2008 à 22:49

De Virginie Hériot à Faustine Merret : Un siècle de sport féminin à Brest

L'émergence du sport féminin

En un peu plus de cent ans, les Brestoises ont réussi à occuper une place légitime dans les pratiques sportives tant amateurs que professionnelles. Cela n'a pas été sans mal. C'est ce que propose de faire découvrir l'exposition itinérante mise en place par les Archives Municipales de Brest dans le cadre de la grande fête Atout Sport au Parc de Penfeld voici quelques semaines.

Le sport féminin s'apparente au départ à un long parcours semé d'embûches. Il faut remonter en 1895 pour qu'un homme, le docteur Caradec, hygiéniste, plaide pour les bienfaits du cyclisme féminin. Jusqu'ici, les femmes restaient cantonnées aux tâches ménagères. La pratique sportive féminine était considérée par les hommes comme, au mieux farfelue, au pire totalement déplacée. Pierre de Coubertin jugeait par exemple qu'une Olympiade féminine serait “inintéressante, inesthétique et incorrecte” !

La première course officielle à laquelle participent des “dames” a lieu au vélodrome de Kerabecam le 6 juin 1897 lors des fêtes vélocyplédiques organisées par le Véloce Club Brestois. Contre toute attente, c'est un succès incroyable et l'on refuse du monde! Les femmes commencent au même moment à pratiquer le tir, mais il faut attendre la fin de la première guerre mondiale pour que le sport féminin connaisse un réel développement.

En 1920, une rubrique intitulée Chez les Sportives apparaît dans la Dépêche Touristique et Sportive. En 1924, L'Hirondelle est la première société féminine sportive à être créée sur Brest. Les jeunes filles sont principalement recrutées dans les écoles professionnelles et publiques de la ville. Rares sont celles qui sont ouvrières ou employées. L'Hirondelle a pour but principal de “favoriser la pratique des divers sports accessibles aux moyens physiques de la jeune fille”. En clair, ces dernières sont préparées à être de bonnes épouses et mères de famille à la moralité irréprochable!

L'Hirondelle propose alors trois séances par semaine, gymnastique rythmique (danse, mouvements respiratoires) coupées par des jeux (basket-ball, cross ou football). D'autres club ouvrent aussi des sections féminines comme L'Hermine de Bretagne qui compte dans ses rangs une cycliste confirmée avec Yvonne Mérour, ainsi que la Jeunesse Sportive Ouvrière qui regroupe seulement vingt jeunes filles.

En 1928, à la surprise générale, la navigatrice Virginie Hériot gagne une médaille d'or aux Jeux Olympiques et secoue pas mal d'idées préconçues ! Il semble que notre région, avec sa tradition du matriarcat ait donné une plus grande liberté pour pratiquer le sport. Une démarche encore bien modeste à la veille de la seconde guerre mondiale.

De la fin des années cinquante à 1970, la pratique féminine connaît un développement remarquable. On peut même parler d'âge d'or du sport féminin français. À Brest, les femmes s'investissent dans les disciplines les plus variées, du judo à l'athlétisme, des sports collectifs au tennis. Le mouvement s'amplifie encore dans les années 70, le nombre de licences féminines triplant alors que celles des hommes sont à peine multipliées par deux. En natation, Odile Bihan est sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Moscou en 1980.

L'étude lancée au début des années quatre-vingt-dix (une première à l'échelle européenne) relève une nette différence de pratique entre les sexes. Tandis que les hommes investissent la compétition, les femmes cherchent davantage à maintenir leur forme et dépenser leur énergie, mais ce n'est pas systématique. Depuis quelques années, Brest est fier de compter parmi ses habitantes de nombreuses championnes dont certaines médaillées olympiques comme Katarin Quélennec en natation ou Faustine Merret en planche à voile à Athènes l'année dernière. La ville compte aussi plusieurs championnes de France, notamment Virginie Cueff en cyclisme sur piste et Solenn Désert en athlétisme. Enfin, Miwako Le Bihan est 7e dan en judo, distinction rarissime, et Anne Liardet a participé au Vendée Globe.

L'écho que rencontrent ces athlètes auprès du public brestois et la dynamique qu'elles contribuent à créer dans les clubs témoignent de la belle vitalité du sport féminin dans notre ville. Une vitalité qui, on l'espère, n'a pas finit de nous surprendre.

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