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Témoignages d'école à la Résidence Branda : Différence entre versions

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Je suis entré à l'Ecole Navale et là c'était très différent, une autre vie. J'y étais interne bien sûr, durant 2 promotions de 75 élèves chacune, autrement dit 160 élèves de promotion. Notre seul contact avec la ville de Brest était le dimanche où des cars Marines nous emmenaient à 9h du matin nous déposer en ville et nous étions libres pour la journée. Moi je m'en allais chez moi à St Marc. Mais les autres camarades, certains avaient une turne en ville, d'autres continuaient à se promener en uniforme parce que nous devions rester en uniforme, nous n'avions pas le droit de nous mettre en civil. A cette époque, on voyait dans les rues de Brest beaucoup d'uniformes, alors qu'on en voit plus un seul maintenant. On nous voyait aussi dans le quartier de [[Recouvrance]], [[Saint-Pierre]]. Les exercices que l'on faisait à l'extérieur étaient des exercices de tirs. On les faisait au Polygone, alors là c'était le défilé en ville avec des chansons gaillardes pour rentrer, en rang par 3 et colonnes par 3. Et au bout de 2 ans à l'Ecole Navale, Je suis entré sur la Jeanne d'Arc et puis vogue la galère. Voila mes souvenirs d'étude à Brest.
 
Je suis entré à l'Ecole Navale et là c'était très différent, une autre vie. J'y étais interne bien sûr, durant 2 promotions de 75 élèves chacune, autrement dit 160 élèves de promotion. Notre seul contact avec la ville de Brest était le dimanche où des cars Marines nous emmenaient à 9h du matin nous déposer en ville et nous étions libres pour la journée. Moi je m'en allais chez moi à St Marc. Mais les autres camarades, certains avaient une turne en ville, d'autres continuaient à se promener en uniforme parce que nous devions rester en uniforme, nous n'avions pas le droit de nous mettre en civil. A cette époque, on voyait dans les rues de Brest beaucoup d'uniformes, alors qu'on en voit plus un seul maintenant. On nous voyait aussi dans le quartier de [[Recouvrance]], [[Saint-Pierre]]. Les exercices que l'on faisait à l'extérieur étaient des exercices de tirs. On les faisait au Polygone, alors là c'était le défilé en ville avec des chansons gaillardes pour rentrer, en rang par 3 et colonnes par 3. Et au bout de 2 ans à l'Ecole Navale, Je suis entré sur la Jeanne d'Arc et puis vogue la galère. Voila mes souvenirs d'étude à Brest.
  
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Quand j'ai passé le concours de l'Ecole Navale. Tout se passait au deuxième dépôt de l'équipage de la flotte au 6ème étage d'un immense bâtiment qui était sous le plateau des capucins. L'écrit se passait là 5 jours consécutifs avec appel et contre appel parce que les portes étaient fermées une fois que l'on était appelé. On prenait les sujets et devaient les remplir et personne n'avait le droit d'entrer dans la salle une fois les portes fermées. Or le 3ème jour, ce que j'ignorais, j'habitais sur la rive gauche à St Marc et les épreuves se passaient au dépôt donc rive droite. Le grand pont s'ouvrait quelque fois et on était prévenu par le journal. Je n'ai pas fait attention, un jour où il y avait l'épreuve de dessin, donc une épreuve absolument secondaire, je me suis retrouvé arrivant dans le bas de la [[rue de Siam]], le grand pont ouvert et impossible d'aller passer mon examen. Le grand pont s'ouvrait avec des vétérans qui tournaient le cabestan, c'était assez long. L'épreuve commençait à 14h, à 13h45 on était là. Je n'étais pas le seul d'ailleurs, nous étions 3 candidats qui étions restés sur la rive gauche et on voyait que le pont ne se fermait pas, donc ne nous permettait pas de passer. Et à 13h55 le pont était encore ouvert mais le petit pont s'est fermé, le pont flottant, le pont Guédon maintenant. Alors tous les 3, nous voila descendant avec nos planches à dessin sous le bras, descendant à toute allure jusqu'à la [[Penfeld]], passant le petit pont, remontant de l'autre côté, arrivant à Recouvrance. La cour du dépôt, les 6 étages. On arrive alors que le contre appel venait de terminer, on allait fermer la porte. J'ai pu faire l'épreuve de dessin, si je ne l'avais pas faite, je ne serais pas entré à l'Ecole Navale, je ne serais pas là aujourd'hui. Je me souviendrais toujours de l'ouverture du pont ce jour là.
 
Quand j'ai passé le concours de l'Ecole Navale. Tout se passait au deuxième dépôt de l'équipage de la flotte au 6ème étage d'un immense bâtiment qui était sous le plateau des capucins. L'écrit se passait là 5 jours consécutifs avec appel et contre appel parce que les portes étaient fermées une fois que l'on était appelé. On prenait les sujets et devaient les remplir et personne n'avait le droit d'entrer dans la salle une fois les portes fermées. Or le 3ème jour, ce que j'ignorais, j'habitais sur la rive gauche à St Marc et les épreuves se passaient au dépôt donc rive droite. Le grand pont s'ouvrait quelque fois et on était prévenu par le journal. Je n'ai pas fait attention, un jour où il y avait l'épreuve de dessin, donc une épreuve absolument secondaire, je me suis retrouvé arrivant dans le bas de la [[rue de Siam]], le grand pont ouvert et impossible d'aller passer mon examen. Le grand pont s'ouvrait avec des vétérans qui tournaient le cabestan, c'était assez long. L'épreuve commençait à 14h, à 13h45 on était là. Je n'étais pas le seul d'ailleurs, nous étions 3 candidats qui étions restés sur la rive gauche et on voyait que le pont ne se fermait pas, donc ne nous permettait pas de passer. Et à 13h55 le pont était encore ouvert mais le petit pont s'est fermé, le pont flottant, le pont Guédon maintenant. Alors tous les 3, nous voila descendant avec nos planches à dessin sous le bras, descendant à toute allure jusqu'à la [[Penfeld]], passant le petit pont, remontant de l'autre côté, arrivant à Recouvrance. La cour du dépôt, les 6 étages. On arrive alors que le contre appel venait de terminer, on allait fermer la porte. J'ai pu faire l'épreuve de dessin, si je ne l'avais pas faite, je ne serais pas entré à l'Ecole Navale, je ne serais pas là aujourd'hui. Je me souviendrais toujours de l'ouverture du pont ce jour là.

Version du 15 octobre 2009 à 17:44

Paul, 90 ans, au Grand Lycée et au Lycée Naval

Au lycée

Mon expérience à Brest, c'est 3 ans au Grand Lycée de la rue Voltaire dont 2 en classe de préparation navale ou « Classe de Flotte » puis 2 ans à l'Ecole Navale au lycée de Brest. Je suis arrivé sortant d'un collège mixte à Bizerte (Tunisie) où les garçons et filles étaient mélangés et ce qui m'a frappé la première fois, c'est de me retrouver dans un lycée avec que des garçons. La deuxième chose, le lycée était une vieille bâtisse, un ancien couvant qui était très austère, et je me demande comment les malheureux pensionnaires pouvaient être heureux là dedans. Pour moi qui étais externe c'était très vivable mais pour rien au monde j'aurais voulu être élève pensionnaire ou demi-pensionnaire. Les grandes salles étaient très nombreuses, ça paraissait immense alors que quand j'ai vu après guerre, les destructions de Brest, l'espace représenté par le lycée, c'était absolument ridicule, à peine 100 mètres sur 100 même pas et là dedans se tenait je ne sais pas combien de classes secondaires et préparatoires. J'étais externe et vivais à Saint-Marc, c'est-à-dire assez loin. Il fallait donc que je prenne le tramway. Un tramway toutes les 20 minutes entre Saint-Marc et Brest. Et je revenais déjeuner chez moi donc il fallait me dépêcher, faire la course et surtout pas manquer mon tram. Plusieurs fois, j'ai vu partir le tram sous mon nez et j'étais obligé de le rattraper à la course. C'est ce qui m'a donné une bonne allure de sprinteur dont j'ai profité ensuite.

La "Classe de Flotte"

La Classe de Flotte 1935

Donc une première année un peu difficile puis ensuite j'étais en préparation navale, plus agréable sans doute. Dans la « Classe de Flotte », je me souviens de cette espèce de grande table immense d'autrefois dans lesquelles plusieurs générations d'élèves avaient gravé leurs noms. Alors j'ai retrouvé là des noms de marins qui ont fait des carrières brillantes ou d'autres moins brillantes, d'autres ont échouées.

L'Ecole Navale

vue aérienne de l'Ecole Navale

Je suis entré à l'Ecole Navale et là c'était très différent, une autre vie. J'y étais interne bien sûr, durant 2 promotions de 75 élèves chacune, autrement dit 160 élèves de promotion. Notre seul contact avec la ville de Brest était le dimanche où des cars Marines nous emmenaient à 9h du matin nous déposer en ville et nous étions libres pour la journée. Moi je m'en allais chez moi à St Marc. Mais les autres camarades, certains avaient une turne en ville, d'autres continuaient à se promener en uniforme parce que nous devions rester en uniforme, nous n'avions pas le droit de nous mettre en civil. A cette époque, on voyait dans les rues de Brest beaucoup d'uniformes, alors qu'on en voit plus un seul maintenant. On nous voyait aussi dans le quartier de Recouvrance, Saint-Pierre. Les exercices que l'on faisait à l'extérieur étaient des exercices de tirs. On les faisait au Polygone, alors là c'était le défilé en ville avec des chansons gaillardes pour rentrer, en rang par 3 et colonnes par 3. Et au bout de 2 ans à l'Ecole Navale, Je suis entré sur la Jeanne d'Arc et puis vogue la galère. Voila mes souvenirs d'étude à Brest.

Une anecdote

Quand j'ai passé le concours de l'Ecole Navale. Tout se passait au deuxième dépôt de l'équipage de la flotte au 6ème étage d'un immense bâtiment qui était sous le plateau des capucins. L'écrit se passait là 5 jours consécutifs avec appel et contre appel parce que les portes étaient fermées une fois que l'on était appelé. On prenait les sujets et devaient les remplir et personne n'avait le droit d'entrer dans la salle une fois les portes fermées. Or le 3ème jour, ce que j'ignorais, j'habitais sur la rive gauche à St Marc et les épreuves se passaient au dépôt donc rive droite. Le grand pont s'ouvrait quelque fois et on était prévenu par le journal. Je n'ai pas fait attention, un jour où il y avait l'épreuve de dessin, donc une épreuve absolument secondaire, je me suis retrouvé arrivant dans le bas de la rue de Siam, le grand pont ouvert et impossible d'aller passer mon examen. Le grand pont s'ouvrait avec des vétérans qui tournaient le cabestan, c'était assez long. L'épreuve commençait à 14h, à 13h45 on était là. Je n'étais pas le seul d'ailleurs, nous étions 3 candidats qui étions restés sur la rive gauche et on voyait que le pont ne se fermait pas, donc ne nous permettait pas de passer. Et à 13h55 le pont était encore ouvert mais le petit pont s'est fermé, le pont flottant, le pont Guédon maintenant. Alors tous les 3, nous voila descendant avec nos planches à dessin sous le bras, descendant à toute allure jusqu'à la Penfeld, passant le petit pont, remontant de l'autre côté, arrivant à Recouvrance. La cour du dépôt, les 6 étages. On arrive alors que le contre appel venait de terminer, on allait fermer la porte. J'ai pu faire l'épreuve de dessin, si je ne l'avais pas faite, je ne serais pas entré à l'Ecole Navale, je ne serais pas là aujourd'hui. Je me souviendrais toujours de l'ouverture du pont ce jour là.

Jeannine, 76 ans, au Lycée de l'Harteloire

Elle se souvient d'avoir fréquenté le lycée de l'Harteloire en baraques vers 1948. Ce lycée a été le premier lycée mixte de France. Elle y préparait un Baccalauréat en sciences expérimentales. Il était aussi possible de préparer un Baccalauréat en Philo-lettres. Ces baraques en bois construites après la guerre étaient très froides. On s'y chauffait au poêle à bois, allumé chaque jour par les surveillants. Le dimanche matin, les élèves se rendaient à la messe à l'église Saint Michel, accompagnés par le surveillant général, surnommé « le scrooge ». Le proviseur était Mr Michonneau et le censeur Mr Boloré.

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