LA STAGNATION DU SPORT FEMININ
En devenant la Fédération Sportive Féminine de France en 1920 qui remplace le modeste mouvement féminin d'avant guerre, le sport féminin essaie de prendre appui en Bretagne, en particulier à Rennes où il commence à organiser un championnat de basket régional ; ainsi qu'un championnat d'athlétisme.
Melle Chevalier de Tréguier, secrétaire du comité régional mène une vive action de propagande sur l'idée que tous les sports sont accessibles à la jeune fille.
«Â Mais il faut prendre des précautions avec celles qui arrivent dans les clubs car elles sont en général déficientes,
anémiées, déformées. Il leur faut un contrôle médical préalable, il faut aussi trouver un moyen adapté pour les attirer, non
par la cadence monotone des vieilles méthodes de gymnastique mais par des exercices rythmés en musique ».
1924
2 clubs se créent à Brest : l'ATALANTE et l'HIRONDELLE
L'ATALANTE se signale par un match de foot ball contre les MOUETTES de Saint-Brieuc en ouverture d'un match masculin.
1931
L'Hirondelle possède deux équipes de basket et organise des jeux, courses et sauts pour les fillettes de moins de 13 ans.Â
1934
L'A.S Féminine de Quimper dont la création semble être récente joue au basket et gagne aussi la coupe féminine de Bretagne
de gymnastique, elle réédite son exploit en 1936, gagnant cette sixième coupe de Bretagne devant des sociétés dont
l'Hirondelle. Les épreuves comportent des mouvements de gymnastique, du grimper de 5 m, du lancer de poids de 4 kg des deux
bras, du saut en hauteur et course de 80 m.
Après ce coup d'œil rapide sur la chronologie des événements, qui ont marqué le sport féminin à sa naissance, examinons de
plus prés les motivations de ses animateurs.
Comme pour le sport scolaire en 1921, les militaires prennent certaines initiatives Des démonstrations d'exercices physiques par des jeunes filles ont lieu sous l'égide du lieutenant de l'instruction physique et de ses moniteurs militaires. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner que certaines organisations civiles qui n'apprécient pas que l'éducation soit entre les mains des milieux militaires, tentent aussi de s'en mêler. Ainsi peut-on lire :
«Â L'E.P de nos enfants, filles surtout, dans la plus part des établissements scolaires est inexistante, on ne peut
qu'encourager les initiatives privées ».
L'Hirondelle répond donc à ce souci des parents c'est une société «Â scolaire et post scolaire d'Education Physique, Gymnastique harmonique et basket » Elle a pour professeur Martin qui dirigeait déjà La Brestoise en 1922.
L'Atalante qui existe toujours en 1936 se déclare être «Â une  société strictement privée », quant à l'Hermine de Bretagne nous la voyons participer à un gala au patronage laïque du Pilier Rouge avec les artistes de la maison du peuple. Différents courants sociaux sont donc partie prenante dans cette branche de l'éducation à un moment ou l'état ne joue pas tout son rôle.
De l'avis des observateurs
«Â l'activité de ces clubs se déroule sans argent, dans l'indifférence générale et certains préjugés auxquels les familles
demeurent attachées ».
Le sport féminin n'apparait pas comme un engouement, tel que nous l'avons perçu à la naissance du sport masculin. C'est dans
une certaine mesure la carence d'une formation physique à l'école qui détermine la nécessité d'organiser des activités hors
de celle-ci. La création de sociétés féminines en général laïques traduit une autre préoccupation, celle d'occuper un
terrain dont l'église semble pour le moment se désintéresser.Â
L'existence de clubs spécifiquement féminins sera vouée à l'échec. En 1945 on constate que :
«Â Malgré les destructions, les sociétés de Brest ont repris, grâce aux anciens, qui ont pourtant à rechercher une situation.
Il n'y a pas de clubs féminins, car il y a des filles dans presque tous les clubs » structurés
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