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Interview-Sillage : Yves-Marie Vérove, entraîneur de basket

    Sillage130 small.jpg Cet article est extrait du Magazine Sillage N°109 - mai-juin 2005
Auteur : Elisabeth Jard


L'Étendard s'est levé

Etendard contre Paris Levallois

C'est la grande gueule du sport brestois, celui surtout qui a remis l'Étendard à l'aise dans ses baskets. En dix ans, le ch'ti prodige a su façonner l'équipe brestoise à sa main, celle des gagneurs. L'homme du Nord a pris goût aux embruns et aux castagnes du climat breton. Et si la route vers la pro A n'avait rien d'un parcours de santé, Yves-Marie Vérove n'a pas l'intention de s'arrêter de râler de sitôt.

Il y a dix ans, vous pensiez pouvoir en arriver là?

Non. Même si mon objectif était de faire mieux que ce qui avait été tenté jusque-là... Mais je n'y croyais pas vraiment.

Et pour la suite?

Ce sera très difficile. Il faudra travailler pour se maintenir en Pro A et aussi pour obtenir les mêmes structures et les mêmes budgets que les autres.

Qu'est-ce qui vous a fait tenir?

Le fait d'avoir toujours eu des excellents rapports avec mes dirigeants. Et puis aussi parce que j'aime Brest.

Des regrets?

Avoir refusé, en 1973 quand j'étais à Berck, de jouer une demi-finale de coupe d'Europe. Mais comme on ne me payait pas...

La plus belle de vos victoires?

Contre le Maccabi de Tel Aviv, à la même époque. J'ai marqué 31 points pour Berck... J'avais pas mal de choses à me faire pardonner et j'ai été le plus heureux des hommes.

Encore des rêves à accomplir?

Je voudrais juste pouvoir terminer ma carrière en laissant derrière moi une grande équipe de Pro A. Et pourquoi pas même toucher un peu à l'Europe avant de décrocher totalement.

Ce que l'on dit de vous?

Que j'ai une grande gueule, une forte tête, mais finalement bon cœur.

Ce que vous détestez que l'on dise de vous?

Finalement, je m'en fous. Ce qui me ferait vraiment ch..., c'est qu'on ne parle plus de moi : ça voudrait dire que je n'existe plus !

À quelle autre époque auriez-vous aimé vivre?

Au temps de mes grands-parents, à cette époque où quand il y en avait pour les uns, il y en avait pour tout le monde.

Votre plus grand plaisir dans la vie?

Faire l'amour! Et sinon, aller au restau et faire la fête... Avec tout ce que cela comporte!

Ce que vous exigez des autres?

La franchise: si l'on a quelque chose à me dire, qu'on n'aille pas le faire derrière mon dos... Et la fidélité chez une femme!

Ce que vous ne vous pardonnez pas?

Mes faiblesses, comme les cigarettes que je fume. Mes erreurs, mon divorce... Tous ces moments où l'on pense qu'on est le plus beau, le plus fort... Pour finalement s'apercevoir que ce n'était pas le cas.

'Qu'est-ce qui mène le monde?

L'argent et la gloire, et il sera difficile d'y remédier.

Le dernier livre que vous ayez lu?

Basket News.

Un héros dans la vraie vie?

Jacques Chirac, mais c'est pas sûr que ça plaise... Alors, Tony Parker! Il est aujourd'hui le petit Français qui joue en Amérique, alors qu'ici les gens le considéraient comme quelqu'un de moyen.

Votre auto-portrait?

Je réagis peut-être trop vite, mais je sais reconnaître mes erreurs. Par contre, j'ai du mal à pardonner.

Pourquoi le basket plutôt que le foot ou le ping-pong?

À l'époque, il n'y avait que ça dans mon bled. Comme j'ai réussi dans le basket, je ne me suis jamais posé de questions sur les autres sports !

Votre leitmotiv?

L'envie de gagner, mais pas pour la gloire! Je déteste l'échec, et j'aime aller jusqu'au bout pour voir la joie des autres devant le résultat, comme cela a été le cas à Brest avec la montée de L'Étendard.

Et Brest dans tout ça?

C'est le club où je suis resté dix ans. Celui qui avec un tout petit budget de rien à réussir à passer toutes les tempêtes. Et que ce soit avec ou sans moi, j'espère qu'il ne mettra pas dix ans à obtenir les moyens de la Pro A, comme cela a été le cas en Pro B.


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