Coiffes de Brest

Bien que brestois depuis plusieurs générations, mes aïeux, tous « fils d'écume ou d'enclume » avaient remisé depuis belle lurette leur chapeau à guides, tel n'était pas le cas de leurs femmes ou leurs filles, mes aïeules. Mon arrière grand-mère décédée dans les années 70 pourtant assez moderne pour son temps conserva sa coiffe jusqu'à son dernier souffle, restant fidèle au vieil adage '« Hon n'an euz chansed kiz - Troed he eor e bourc'his »', ce qui en version française pour les moins de 18 ans ont pourrait traduire par « la fille qui a abandonné son costume breton est seulement bourgeoise de derrière ». Une visite dans le grenier familial en témoigne, ici et là la coiffe « brestoise » se décline... Mais laquelle ? Attention, la chose est d'importance, gardons nous de créer une polémique « coiffesque ». La coiffe de Brest est la « marmotte », la coiffe des « fainéantes » comme on disait alors à Lambé ou à Saint-Pierre, rien à voir avec celle portée aux proches environs brestois (Lambé, Saint-Marc ou Saint-Pierre) : la « Jenos ».

Au gré des informations recueillies ici et là, que peut-on dire ?

La Marmotte de Brest est la coiffe de la classe marchande, elle remonterait au XIIe siècle, on la retrouve a peu près semblable à Landerneau, à Saint-Renan ou au Conquet. Le nom pourrait venir de Mecherourez (artisane) ou Marc'hadourez (marchande) transformé en français en marmotte.

Pour la Jenos, l'explication retrouvait serait la suivante, le nom viendrait du français « je n'ose », rappelant ainsi la cour fait par le jeune homme à sa prétendante qui n'osait approcher de la belle. Le consentement de celle-ci se trouvait acquis quand roméo pouvait enfin toucher les deux boutonnières de la coiffe de sa belle. Ces boutonnières se trouvaient « dépliées » le dimanche exclusivement. Une explication folklorique n'est ce pas...