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Rue du Douanier Rousseau

Le Douanier Rousseau (1844-1910)

Ce texte de Mona Lisa Cornec est paru dans TAPAJ n° 71 d'octobre 1997

La place d'Henri Rousseau dit le Douanier Rousseau est difficile à définir car sa peinture ne relève ni de la tradition ni de son contraire, l'avant-garde. Rousseau est tout simplement un autodidacte de génie sans culture ni métier, d'où cette originalité qui l'a rendu célèbre après sa mort.

Peintre français, Henri Rousseau dit le Douanier Rousseau est né à Laval en 1844 et mort à Paris en 1910.

Arrière-petit-fils d'un colonel d'Empire et fils d'un ferblantier peu fortuné, Rousseau est un élève distrait au lycée. En 1863, il s'engage dans l'armée. Il a l'occasion de rencontrer à Angers les rescapés de l'expédition au Mexique envoyés pour soutenir l'empereur Maximilien. Il a entendu leurs récits de la campagne militaire. Ceux-ci sont sans doute à l'origine de certaines toiles «exotiques».

Libéré de ses obligations militaires en 1868, il s'installe à Paris et épouse Clémence Boitard. Sur 9 enfants, une fille unique survivra. Il mène une vie de petit employé. D'abord clerc chez un huissier, il trouve un emploi à l'Octroi de Paris comme commis de 2ème classe (ou gabelou selon sa propre expression). Rousseau n'a jamais été douanier, n'ayant pour tâche que de contrôler les denrées alimentaires à leur arrivée aux portes de Paris.

Sa vocation «d'artiste peintre» se précise en 1884. Il se fait délivrer une carte de copiste au Louvre et en 1885 s'installe dans un atelier situé impasse du Maine. La même année, il expose pour la première fois au Salon sans jury des indépendants, «expérience» qu'il renouvelle tous les ans.

Il entre ainsi dans le cours artistique de son temps.

En 1888, Clémence meurt. A 49 ans, Rousseau prend une retraite anticipée pour se consacrer uniquement à son art. Entre temps, en 1889, l'Exposition Universelle de Paris marque une date pour lui. Il est possible aussi que la reconstitution, à l'Exposition, de paysages sénégalais, tahitiens, tonkinois soit à l'origine de ce goût de l'exotisme qui se manifestera plus tard dans sa peinture. Il fréquente également le Jardin des plantes (une plante appelée cycadale se retrouve souvent dans ses tableaux).

En 1893, il rencontre Alfred Jarry. Celui-ci fait connaître la peinture de Rousseau dans les milieux du «Mercure de France» (la Guerre). Remarié en 1899 à Joséphine Nourry, celle-ci décède en 1903.

Pauvre, pour améliorer ses revenus, il donne des leçons... de dessin.

C'est l'avant-garde parisienne qui fait sortir Rousseau de l'ombre. Invité au Salon d'automne de 1905, son grand tableau, le Lion ayant faim, est placé dans la salle des Fauves. C'est le premier paysage «exotique» que le peintre expose et ses qualités retiennent l'attention des critiques. Le marchand Vollard décide de lui acheter des tableaux. (Forêt vierge au soleil couchant ; La Charmeuse de serpents ; Les Joyeux farceurs ; Combat de tigre et de buf-fie).

Sa vie change. Il devient l'ami des peintres et des poètes qui constituent l'avant-garde de l'époque, entre autres, Braque, Picasso, Max Jacob, Vlamink. Concernant le tableau La Muse et le poète, une petite anecdote : Marie Lau-rencin, artiste qui a une forte influence sur le poète Guillaume Appollinaire fait remarquer qu'elle est plus mince qu'il ne l'a peinte, le Douanier lui répond : «Guillaume est un grand poète, il a besoin d'une grosse muse».

Le Douanier Rousseau meurt en 1910 d'une gangrène à la jambe.

Le rêveur éveillé émerveillé a cessé ses voyages immobiles.

Mona Lisa Cornec

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