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Rue Théodore Géricault

Géricault 1791 -1824

Ce texte de Mona Lisa Cornec est paru dans TAPAJ n°55 de février/mars 1996

Peintre et lithographe français, Théodore Géricault est né à Rouen en 1791 et mort à Paris en 1824.

Géricault passe son enfance à Rouen, au sein d'une famille de la bourgeoisie royaliste, puis il suit son père à Paris pour y terminer ses études. Il entre, dès 1806, dans l'atelier de Carie Vernet. Peu après, il travaillera comme élève de Guérin.

Au Salon de 1812, son tableau intitulé Officier de chasseurs de la garde impériale chargeant ne passe pas inaperçu à une époque où le néoclassicisme et l'académisme sévissent. Son second grand tableau le Cuirassier blessé quittant le feu n'attire pas l'attention. Ces deux peintures sont de nature très conventionnelle. Lors d'un séjour en Italie, il étudie très attentivement Michel-Ange qui devient avec Rubens son véritable maître.

Un fait divers qui agite beaucoup l'opinion lui fournit le sujet de son tableau pour le salon de 1819.

En 1816, la frégate La Méduse s'échoue au large du Sénégal à cause de l'incompétence d'un capitaine qui n'avait pas navigué depuis la Révolution. Cent cinquante hommes dérivent pendant quinze jours sur un radeau de fortune où surviennent mutinerie, massacre et famine, folie et scènes de cannibalisme.

Géricault traite la fin de l'odyssée macabre au moment où les quinze rescapés distinguent à l'horizon la voile de l'Argus qui les sauvera. Le peintre mène son enquête comme un reporter auprès des survivants, reconstitue tous les détails de l'événement, étudie l'expression des mourants dans un hôpital, l'aspect des cadavres à la morgue.

Par les dimensions immenses, par la composition en pyramide qui conduit de la mort à l'espoir, par le style qui rappelle Michel-Ange, il transfigure le fait divers en une page d'histoire où se reflète le tragique de la condition humaine.

D'autre part, alors qu'en Europe, se livre une lutte ardente pour l'abolition de l'esclavage, Géricault est le premier peintre à représenter l'homme noir avec la même dignité que l'homme blanc.Mieux encore, dans le Radeau de la Méduse, il lui attribue une dimension héroïque et symbolique en le plaçant au sommet de sa composition.

Il travaille à cette œuvre pendant huit mois. Exposée au salon de 1819, elle suscite des réserves qu'il ressent profondément. De 1820 à 1822, il se rend en Grande-Bretagne pour y présenter la Méduse. C'est un succès considérable. Il se lie avec des peintres anglais et représente la vie londonienne dans une série de lithographies. Les courses de chevaux lui inspirent le Derby d'Epsom.

Il rentre en France à la fin de l'année 1821. Sa vie prend très vite un tour désordonné. Il perd de grosses sommes à la Bourse et dans des opérations financières malheureuses. Il dépense sans compter pour mener une grande vie et entretenir plusieurs chevaux. Il sort et travaille beaucoup, apportant à tout ce qu'il fait une hâte fiévreuse.

Au cours des années 1822-1823, un aliéniste, le Dr Georget lui demande dix études de malades mentaux. Cinq subsistent. Ce sont des œuvres hallucinantes par leur réalisme scientifique, la pénétration psychologique et l'émotion humaine (La monomane du jeu, L'aliéné kleptomane, La monomane de l'envie, etc...). Sa santé s'altère. Sur son état maladif, plusieurs chutes de cheval ont un effet désastreux.

Il s'alite en 1823 pour ne plus se relever. Il mourra l'année suivante, le 26 janvier à trente-trois ans après une longue agonie. Ses dernières esquisses pour deux grandes toiles sont Commerces d'esclaves et Libération des victimes de l'Inquisition.

Mona-Lisa Cornec

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