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Rue Paul de Flotte : Différence entre versions

m (a renommé De Flotte, Paul en Rue Paul de Flotte)
(Aucune différence)

Version du 19 juillet 2007 à 07:48

Paul de Flotte (1817-1860) marin, inventeur, révolutionnaire, député

Comment un homme jeune, de 43 ans, fils d'un officier d'artillerie, petit-fils de chouan et lui même ancien lieutenant de vaisseau, appe­lé semblait-il aux plus grands hon­neurs dans la Marine, vint-il mourir sur les côtes calabraises aux côtés des révolutionnaires italiens menés par Garibaldi ?

Quand il voit le jour en 1817, à Landerneau (sa maison natale se situe au 25, rue de la Fontaine-Blanche) le petit Paul a devant lui un avenir militaire, et plus particulièrement naval, tout tra­cé. Sa mère n'était-elle pas la fille de l'amiral Boulainvilliers ?

Dès ses 11 ans, il entre à l'école militaire de La Flèche, puis au collège de Vendôme. Brillant, il est reçu numé­ro un à l'école navale et en sort numéro deux. En novembre 1832, il embarque sur le vaisseau-école l'Orion où il aurait, semble-t-il, été contaminé » par les sentiments violemment anticléricaux de ses camarades, au point de renier les traditions catholiques de sa famil­le. Au sortir de Navale, fin 1833, il entame une belle carrière dans la Marine qui lui permet de prendre part aux expéditions autour du mon­de de Dupetit-Thouars et Dumont ­d'Urville.

À 23 ans, il a déjà fait deux fois le tour du monde. Après de nom­breux voyages, il revient en Bre­tagne, à Brest, en 1843 et obtient le grade de lieutenant de vaisseau en 1846. Passionné de technique il s'intéresse à l'hélice comme mode de propulsion des bateaux à vapeur, de préférence aux roues. Ses tra­vaux lui valent d'être autorisé par le ministère de la Marine à séjour­ner à Paris pour suivre la construc­tion d'une machine. Il n'a pas enco­re trente ans et sa vie va prendre un nouveau cap.


Sur les barricades

Attiré par la philosophie et bien­tôt par la politique, admirateur de Fourier, membre d'un groupe litté­raire où l'on trouve Leconte de l'Isle, Paul de Flotte est rapidement gagné aux idées révolutionnaires et même socialistes. Après l'abdi­cation de Louis-Philippe, en février 1848, il prend la parole dans des clubs révolutionnaires où son éloquence fait merveille. Il refuse la lutte des classes par la violence et cherche à convaincre par sa pen­sée. Lors de l'insurrection de juin 1848, il est aux côtés des insurgés ce qui lui vaudra d'être déporté à Belle-Isle, en septembre de la même année.

Sa vie a définitivement basculé et à sa libération, en 1849, il revient à Paris et il sera élu député socia­liste de la Seine à l'assemblée légis­lative. Le coup d'état de Louis-Napo­léon Bonaparte, en décembre 1851, met un terme à sa vie politique fran­çaise. L'assemblée dissoute, cer­tains de membres arrêtés, Paul de Flotte est expulsé du pays.

Après avoir séjourné deux ans en Belgique, il revient en France sous un faux nom, et travaille quelques années pour la compa­gnie des chemins de fer de l'Etat avant d'être repris par le besoin de l'aventure.

En 1860, il démissionne pour aller retrouver Garibaldi, en Sicile. Après la conquête de cette île, Garibaldi lui confie le commandement d'une flottille qui doit débarquer des troupes à Solano, en Calabre. C'est là que Paul de Flotte trouve la mort, tué d'une balle en pleine tête en août 1860. Il avait 43 ans. Garibaldi lui rendra hommage lors d'un discours mémorable et fera ériger un monument à sa mémoire. Paul de Flotte sera même le seul « garibaldien » étranger à se voir décerner, à titre posthu­me, la médaille des « Mille ».

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