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Rue Maurice Utrillo : Différence entre versions

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UTRILLO 1883-1955

Ce texte de Mona Lisa Cornec est paru dans TAPAJ n° 54 de janvier 1996

Peintre et lithographe français, Maurice Utrillo est né à Paris en 1883 et mort à Dax en 1955. Il est le fils naturel de Marie-Clémentine, dite Suzanne Valadon, elle-même peintre (ancien modèle de Toulouse-Lautrec, Puvis de Chavannes et Degas) et d'un certain Boissy, alcoolique qui refusa de le reconnaître. Il est adopté en 1891 par le critique d'art espagnol Miguel Utrillo.

Mais, effet extrêmement précoce des tares paternelles, Utrillo doit subir en 1901 sa première cure de désintoxication. Sa mère l'incite à peindre pour le contraindre à la sobriété. Il faut bien reconnaître que, si elle parvient à lui inculquer le goût de la peinture, elle ne l'arrachera jamais à l'emprise de l'alcool.

Les premiers tableaux d'Utrillo datent du début du XXème siècle. Ce sont pour la plupart des paysages des quais de la Seine ou de la banlieue pauvre de Paris, exécutés à Pierrefitte, Montmagny,Sarcelles ou Saint-Ouen.Tous ont été peints d'après nature à la manière de Pissarro et de Sisley, qui étaient alors les deux grandes admirations d'Utrillo : 'Ta -ris vu du square Saint-Pierre» (1906-1907), «Grande Rue à Sarcelles», etc... Puis c'est la période dite «blanche» (600 tableaux), sans doute la plus remarquable de son œuvre («l'Eglise de Deuil» - 1912).

Il cherche à créer des harmonies nouvelles au moyen de couleurs blanche et crème. Son souci de vérité est tel qu'il va jusqu'à brasser de la colle, du sable et de la craie écrasée sur sa toile, afin d'obtenir des effets de matière. Dans «La Rue Custine à Montmartre», il applique ses couleurs au couteau comme un maçon crépit un mur. Son état de santé nécessite de très nombreux internements. En 1912, Utrillo voyage en Corse et en Bretagne d'où il rapporte de nombreuses vues. Au début de la 1ère guerre mondiale, le peintre, mobilisé, est réformé.

Mais, pendant les hostilités, ses œuvres ne se vendent pas. Il mène une vie de bohème à Montmartre. Entre 1914 et 1920, son style évolue et se caractérise par des lignes architecturales cernées. C'est la «période cloisonnée» : «Rue du Mont Cenis» (1915), «Caveau de l'Ile aux singes» (1918). Utrillo réfute les notions de fauvisme et de cubisme et demeure l'enchanteur des maisons, des rues et des églises. Il peint toujours sur le motif ou chez lui d'après de simples cartes postales. Après 1920, au moment où l'on commence à apprécier son talent, il rentre dans une période dite «colorée» avec une nette prédilection pour les couleurs assez vives. Apparaissent également dans ses tableaux, à cette époque, les «femmes à croupe».

En juin 1921 a lieu la première exposition Suzanne Valadon et Maurice Utrillo à la galerie Berthe Weill et en 1923, une importante exposition d'Utrillo seul. En 1926, il est l'auteur des décors et des costumes d'un ballet monté par Serge Diaghilev : "Barabao ".

La vogue des «Utrillo» ne cesse de monter. Des contrats signés au peintre par trois galeries lui assurent un confortable revenu annuel d'un million. Il travaille aussi à des lithographies qu'il signe comme ses peintures : Maurice Utrillo V., la dernière lettre en hommage à sa mère, le peintre Valadon.

En 1935, trois ans avant la mort de sa mère, il épouse Lucie Pauwels, veuve fortunée (qui prendra le nom de Valore lorsqu'elle s'essaiera à la peinture).

Il habite désormais au Vésinet dans une atmosphère calme lui permettant de se consacrer entièrement à sa peinture dont la cote toujours ne cesse de monter. Il expose dans les pays étrangers. En 1950, une fois encore, il assure les décors et les costumes de "Louise", pour l'Opéra Comique à l'occasion du cinquantenaire de l'œuvre de Gustave Charpentier.

Début 1955, il exécute deux grands panneaux pour l'Hôtel de Ville de Paris. Lucie Valore veille avec un grand dévouement sur la santé d'Utrillo, mais celui-ci meurt à Dax le 5 novembre 1955. Il est ramené à Paris et enterré à Montmartre dont il est le peintre le plus célèbre.

Mona-Lisa Cornec

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