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Rue Henri de Toulouse-Lautrec

Rue Henri de Toulouse-Lautrec
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Un article de : TAPAJ
Parution : avril 1995
N° : 46
Auteur : Mona Lisa Cornec


Henri de Toulouse-Lautrec 1864-1901

Peintre, lithographe et affichiste français, Henri Marie Raymond de Toulouse-Lautrec est né à Albi en 1864 et mort au château de Malromé en 1901.

Fils du comte Alphonse qui avait épousé en 1863 sa cousine germaine, Toulouse-Lautrec appartient par son père à l'une des plus vieilles familles de France.

D'abord élevé dans le cadre des immenses domaines familiaux du Rouergue, de l'Albigeois et du Languedoc, puis à Paris où ses parents s'installent en 1873, il poursuit normalement ses études au Lycée Fontanes (actuel lycée Condorcet).

Dès cette époque, il accuse un net retard de croissance imputable, en fait, à une malformation congénitale des os : ce qui provoquera bientôt le double accident survenu à Albi en 1878 (fracture du fémur gauche) et à Barèges en 1879 (fracture du fémur droit). C'est alors l'arrêt complet du développement des membres inférieurs et Toulouse-Lautrec sera un nain boiteux, très affecté par sa disgrâce physique.

Ne pouvant assumer le mode de vie d'une société aristocratique (équitation, chasse à courre), il se tourne très vite vers la peinture pour laquelle il avait montré très tôt des dispositions certaines. Si son père, déséquilibré mental marqué héréditairement ne tarde pas à se désintéresser de lui, sa mère, en revanche ne cesse de lui témoigner une profonde et affectueuse sollicitude.

En 1879, il est conseillé par le peintre René Princeteau qui lui enseigne les premiers rudiments du métier Artilleur sellant son cheval.

En 1882, après son baccalauréat, il entre d'abord dans l'atelier parisien du très officiel Léon Donnât, puis chez Cormon (1883-1887) où il rencontre E. Bernard, Anquetin et Van Gogh. La technique en hachures de Van Gogh semble, un temps, l'influencer Portrait de Vincent Van Gogh - 1887.

Mais très tôt, ce sont Manet et surtout Degas qui l'incitent à se détacher de sa formation académique. L'atelier Cormon est situé à Montmartre. Toulouse-Lautrec apprécie l'authenticité de la vie, au cœur des milieux populaires de ce quartier de Paris. Il y fréquente assidûment le bal du Moulin de la Galette, l'Elysée Montmartre, le Divan Japonais, le Mirliton d'Aristide Bruant et, plus tard, le Moulin Rouge.

Avec l'aide financière de sa famille, il s'installe dans un atelier en 1887 en plein Montmartre. Au cirque Fernando : Vécuyère (qui devient l'enseigne du Moulin Rouge) est sa première grande expérience picturale. En 1888, Lautrec rompt ainsi avec la tradition. Trois ans plus tard, initié par Bonnard à la lithographie, il exécute sa première affiche : la Goulue au Moulin Rouge qui aura un succès immédiat. Le dessin de Toulouse-Lautrec nerveux et mordant insiste sur certains aspects de ses personnages jusqu'à la cruauté.

Son nom s'impose au grand public : dessins parus dans le Mirliton vers 1887, la Danse au Moulin Rouge (1890), portrait de Mademoiselle Déhau au piano (1890). Mais c'est la lithographie que préfère Toulouse-Lautrec. Il en gravera plus de 400 planches en 10 ans. Son art de lithographe s'apparente à la mise en page des estampes japonaises qu'il admire et il ne s'est jamais aussi librement exprimé que dans ses lithos qui sont la part la plus originale de son œuvre. Ce travail a une action sur sa peinture. Il a le soucis de «faire vrai et non pas idéal» Jane Avril dansant, 1892 ; Femme qui tire son bas, 1894 ; Yvette Guilbert saluant, 1894).

La vie que mène Toulouse-Lautrec à Paris est d'année en année plus fiévreuse, il boit beaucoup. Il contracte la syphilis. En 1895, il exécute plusieurs panneaux destinés à décorer la baraque foraine qu'une danseuse foraine de cabaret alors célèbre, la Goulue, a ouverte sur la place du Trône. En 1896, il voyage en Hollande, en Espagne et au Portugal.

De retour à Paris, il s'installe dans un nouvel atelier. Il achève le grand album de lithographies qu'il veut intituler Filles mais s'appellera Elles. Le cabaret Monsieur Boileau au café, 1893, les «maisons closes» Au salon de la rue des Moulins, 1894, le vélodrome (Tristan Bernard au vélodrome Buffalo, 1895), le cirque la Clownesse Cha-U-Kao, 1897 sont ses thèmes de prédilection les plus féconds.

Surmené, les nerfs à vif, en proie à des hallucinations et à de violentes colères, Toulouse-Lautrec est interné (février mai 1899). Pendant son internement, pour prouver qu'il a retrouvé son équilibre mental, il exécute de mémoire une remarquable série de 39 scènes de cirque. Après avoir sa liberté, il alterne les séjours à Paris, Bordeaux (1900) et Arcachon (1901) ; mais il s'est remis à boire et son état de santé s'aggrave.

Il meurt au château familial de Malromé début septembre à l'âge de 37 ans.

Mona Lisa Cornec

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