Rue Eugène Delacroix : Différence entre versions
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| + | ===Eugène Delacroix 1798-1863=== | ||
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Peintre français, lithographe, écrivain, fils présumé de Talleyrand, Eugène Delacroix est né en 1798 à Saint-Maurice (Val-de-Marne) et mort à Paris en 1863. | Peintre français, lithographe, écrivain, fils présumé de Talleyrand, Eugène Delacroix est né en 1798 à Saint-Maurice (Val-de-Marne) et mort à Paris en 1863. | ||
| − | Il dessine à 7 ans mais son enfance n'est pas très heureuse. | + | Il dessine à 7 ans mais son enfance n'est pas très heureuse. A 15 ans, il perd sa mère, fille du célèbre ébéniste Oeben et vit auprès d'une sœur qui ne lui manifeste aucun attachement. En 1816, il devient l'élève de Guérin dont il supporte mal les leçons de classicisme. Il se lie avec le peintre Géricault. Raymond Soulier lui apprend l'aquarelle. |
| − | En 1822, il expose au Salon La Barque de Dante : enthousiasme des uns, forte réprobation des autres et en 1824 Scènes de massacres de Scio. | + | En 1822, il expose au Salon ''La Barque de Dante'' : enthousiasme des uns, forte réprobation des autres et en 1824 ''Scènes de massacres de Scio''. |
| − | Déjà, Delacroix apparaît comme le peintre du mouvement et il fait vibrer la couleur comme personne avant lui ne l'avait fait. A part les lectures exaltantes pour lui de Goethe et de Shakespeare, le travail l'absorbe tout entier. Il peint entre autres Le Tassé dans la prison des fous ; La Mort de Charles Le Téméraire ; La Barque de Don Juan ; Milton aveugle (1827) ; La Mort de Sardanapale qu'il envoie au salon. En 1828, il dessine des costumes de théâtre pour Victor Hugo. | + | Déjà, Delacroix apparaît comme le peintre du mouvement et il fait vibrer la couleur comme personne avant lui ne l'avait fait. A part les lectures exaltantes pour lui de Goethe et de Shakespeare, le travail l'absorbe tout entier. Il peint entre autres ''Le Tassé dans la prison des fous'' ; ''La Mort de Charles Le Téméraire'' ; ''La Barque de Don Juan'' ; ''Milton aveugle'' (1827) ; ''La Mort de Sardanapale'' qu'il envoie au salon. En 1828, il dessine des costumes de théâtre pour Victor Hugo. |
| − | En 1831, il donne Liberté guidant le Monde avec tellement d'authenticité et de lyrisme brutal qu'on hésitera à l'exposer de façon trop permanente. | + | En 1831, il donne ''Liberté guidant le Monde'' avec tellement d'authenticité et de lyrisme brutal qu'on hésitera à l'exposer de façon trop permanente. |
En hiver 1832, Delacroix débarque à Tanger. A 34 ans il découvre l'Orient (parti pour trois semaines, il y restera six mois). Un choc, une révélation. Odeurs, senteurs, fleurs, sultans et fêtes envahissent ses carnets. | En hiver 1832, Delacroix débarque à Tanger. A 34 ans il découvre l'Orient (parti pour trois semaines, il y restera six mois). Un choc, une révélation. Odeurs, senteurs, fleurs, sultans et fêtes envahissent ses carnets. | ||
| − | En France, les esquisses deviendront tableaux. Et l'aventure du Maroc imprégnera le reste de son œuvre. Citons parmi ces toiles aux teintes somptueuses : Bords de | + | [[Image:Eugène Delacroix - La liberté guidant le peuple.jpg|thumb|left|La liberté guidant le peuple, 1833]] |
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| + | En France, les esquisses deviendront tableaux. Et l'aventure du Maroc imprégnera le reste de son œuvre. Citons parmi ces toiles aux teintes somptueuses : ''Bords de | ||
| + | l'Oued Sebou'' ; ''La Fantasia arabe'' ; ''Femmes d'Alger'' (1834 ) ; ''Noce juive au Maroc'' (1839) ; ''Le Sultan du Maroc entouré de sa garde'' (1845 ) ; ''Chasse aux lions'' (1854). | ||
L'année 1833 ouvre une période de grands travaux qui l'occuperont pendant 20 ans. Parmi ceux-ci, les peintures murales de la Chambre des Députés (1833 et 1842), de la bibliothèque du Sénat (1847), du Louvre (le fameux plafond d'Apollon en 1851), de l'Hôtel de Ville de Paris, du Château de Versailles. | L'année 1833 ouvre une période de grands travaux qui l'occuperont pendant 20 ans. Parmi ceux-ci, les peintures murales de la Chambre des Députés (1833 et 1842), de la bibliothèque du Sénat (1847), du Louvre (le fameux plafond d'Apollon en 1851), de l'Hôtel de Ville de Paris, du Château de Versailles. | ||
| − | Delacroix participe activement à la vie de son temps et compte parmi ses amis les plus sûrs et les plus fidèles des artistes, écrivains ou musiciens comme George Sand et Frédéric Chopin. Mais il n'est pas unanimement adopté (refusé à l'Institut en 1837, il s'y présentera en vain sept fois pour enfin pouvoir y siéger en 1857). | + | Delacroix participe activement à la vie de son temps et compte parmi ses amis les plus sûrs et les plus fidèles des artistes, écrivains ou musiciens comme George Sand et [[Rue Frédéric Chopin|Frédéric Chopin]]. Mais il n'est pas unanimement adopté (refusé à l'Institut en 1837, il s'y présentera en vain sept fois pour enfin pouvoir y siéger en 1857). |
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| − | En 1838, il visite la Belgique et la Hollande et en 1841, peint l'Entrée des croisés à Constantinople. Il est toujours très discuté mais sa renommée s'accroît. En 1855, à l'Exposition | + | En 1838, il visite la Belgique et la Hollande et en 1841, peint ''l'Entrée des croisés à Constantinople''. Il est toujours très discuté mais sa renommée s'accroît. En 1855, à l'Exposition universelle avec un ''Autoportrait'' son triomphe est complet. Mais il est atteint de laryngite tuberculeuse. Il luttera pendant 5 ans et exécutera dans un épuisement grandissant ''Le Combat de Jacob et de l'Ange'' pour la chapelle des Saints-Anges à Saint-Sulpice. |
| − | Son œuvre comprend aussi d'admirables portraits : George Sand, Chopin, Paganini, Jenny Le Guillou (la fidèle servante originaire du Finistère). Delacroix a d'autres cordes à son arc : en 1828, paraît à Paris chez Charles Motte éditeur et Sautelet libraire Le Faust de Goethe. Comportant dix-sept lithographies magnifiquement gravées par Delacroix lui-même, cet ouvrage, un des plus célèbres de tous les temps ouvrait une ère nouvelle pour l'édition de luxe illustrée. | + | Son œuvre comprend aussi d'admirables portraits : ''George Sand'', ''Chopin'', ''Paganini'', ''Jenny Le Guillou'' (la fidèle servante originaire du Finistère). Delacroix a d'autres cordes à son arc : en 1828, paraît à Paris chez Charles Motte éditeur et Sautelet libraire Le Faust de Goethe. Comportant dix-sept lithographies magnifiquement gravées par Delacroix lui-même, cet ouvrage, un des plus célèbres de tous les temps ouvrait une ère nouvelle pour l'édition de luxe illustrée. |
Delacroix a aussi rédigé un Journal en trois volumes ainsi qu'une importante Correspondance dont la lecture très agréable montre de véritables dons d'écrivain. | Delacroix a aussi rédigé un Journal en trois volumes ainsi qu'une importante Correspondance dont la lecture très agréable montre de véritables dons d'écrivain. | ||
| − | Eugène Delacroix et son frère auraient servi de modèle pour les personnages des frères Brideau de la Comédie Humaine de Balzac. Un roman Un ménage de garçon (plus communément appelé la Rabouilleuse) leur est consacré. | + | Eugène Delacroix et son frère auraient servi de modèle pour les personnages des frères Brideau de la Comédie Humaine de Balzac. Un roman ''Un ménage de garçon'' (plus communément appelé la Rabouilleuse) leur est consacré. |
Mona-Lisa Cornec | Mona-Lisa Cornec | ||
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Version actuelle datée du 29 janvier 2008 à 03:22
| Rue Eugène Delacroix | |
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|---|---|
| Un article de : | TAPAJ |
| Parution : | octobre 1994 |
| N° : | 40 |
| Auteur : | Mona lisa Cornec |
Eugène Delacroix 1798-1863
Peintre français, lithographe, écrivain, fils présumé de Talleyrand, Eugène Delacroix est né en 1798 à Saint-Maurice (Val-de-Marne) et mort à Paris en 1863.
Il dessine à 7 ans mais son enfance n'est pas très heureuse. A 15 ans, il perd sa mère, fille du célèbre ébéniste Oeben et vit auprès d'une sœur qui ne lui manifeste aucun attachement. En 1816, il devient l'élève de Guérin dont il supporte mal les leçons de classicisme. Il se lie avec le peintre Géricault. Raymond Soulier lui apprend l'aquarelle.
En 1822, il expose au Salon La Barque de Dante : enthousiasme des uns, forte réprobation des autres et en 1824 Scènes de massacres de Scio.
Déjà, Delacroix apparaît comme le peintre du mouvement et il fait vibrer la couleur comme personne avant lui ne l'avait fait. A part les lectures exaltantes pour lui de Goethe et de Shakespeare, le travail l'absorbe tout entier. Il peint entre autres Le Tassé dans la prison des fous ; La Mort de Charles Le Téméraire ; La Barque de Don Juan ; Milton aveugle (1827) ; La Mort de Sardanapale qu'il envoie au salon. En 1828, il dessine des costumes de théâtre pour Victor Hugo.
En 1831, il donne Liberté guidant le Monde avec tellement d'authenticité et de lyrisme brutal qu'on hésitera à l'exposer de façon trop permanente.
En hiver 1832, Delacroix débarque à Tanger. A 34 ans il découvre l'Orient (parti pour trois semaines, il y restera six mois). Un choc, une révélation. Odeurs, senteurs, fleurs, sultans et fêtes envahissent ses carnets.
En France, les esquisses deviendront tableaux. Et l'aventure du Maroc imprégnera le reste de son œuvre. Citons parmi ces toiles aux teintes somptueuses : Bords de l'Oued Sebou ; La Fantasia arabe ; Femmes d'Alger (1834 ) ; Noce juive au Maroc (1839) ; Le Sultan du Maroc entouré de sa garde (1845 ) ; Chasse aux lions (1854).
L'année 1833 ouvre une période de grands travaux qui l'occuperont pendant 20 ans. Parmi ceux-ci, les peintures murales de la Chambre des Députés (1833 et 1842), de la bibliothèque du Sénat (1847), du Louvre (le fameux plafond d'Apollon en 1851), de l'Hôtel de Ville de Paris, du Château de Versailles.
Delacroix participe activement à la vie de son temps et compte parmi ses amis les plus sûrs et les plus fidèles des artistes, écrivains ou musiciens comme George Sand et Frédéric Chopin. Mais il n'est pas unanimement adopté (refusé à l'Institut en 1837, il s'y présentera en vain sept fois pour enfin pouvoir y siéger en 1857).
En 1838, il visite la Belgique et la Hollande et en 1841, peint l'Entrée des croisés à Constantinople. Il est toujours très discuté mais sa renommée s'accroît. En 1855, à l'Exposition universelle avec un Autoportrait son triomphe est complet. Mais il est atteint de laryngite tuberculeuse. Il luttera pendant 5 ans et exécutera dans un épuisement grandissant Le Combat de Jacob et de l'Ange pour la chapelle des Saints-Anges à Saint-Sulpice.
Son œuvre comprend aussi d'admirables portraits : George Sand, Chopin, Paganini, Jenny Le Guillou (la fidèle servante originaire du Finistère). Delacroix a d'autres cordes à son arc : en 1828, paraît à Paris chez Charles Motte éditeur et Sautelet libraire Le Faust de Goethe. Comportant dix-sept lithographies magnifiquement gravées par Delacroix lui-même, cet ouvrage, un des plus célèbres de tous les temps ouvrait une ère nouvelle pour l'édition de luxe illustrée.
Delacroix a aussi rédigé un Journal en trois volumes ainsi qu'une importante Correspondance dont la lecture très agréable montre de véritables dons d'écrivain.
Eugène Delacroix et son frère auraient servi de modèle pour les personnages des frères Brideau de la Comédie Humaine de Balzac. Un roman Un ménage de garçon (plus communément appelé la Rabouilleuse) leur est consacré.
Mona-Lisa Cornec
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