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Restaurants de l'arsenal

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Capucins

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Restaurants de l'arsenal

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Avec ma gamelle

Jusqu'en 1868, « l'ouvrier de l'arsenal se rendait à son travail en tenant à la main une gamelle de fer battu contenant une soupe ou un ragoût » (source : Le Flot). Pour le repas, les ouvriers avaient le droit une heure de pause en hiver et trente minutes en été.

« A cette époque lointaine et bien évidemment bien révolue, l'alcoolisme fait des ravages dans les populations ouvrières. Les travailleurs du port mettent à profit leur temps de pause pour s'égailler (et s'égayer) dans les nombreux estaminets avoisinant les accès de l'arsenal ; ils y trouvent du vin rouge à 4 sous le litre, le salaire moyen n'atteignant pas 80 sous. L'ivresse en service est certes sévèrement réprimée : l'ouvrier fautif se voit reconduire à la porte de l'arsenal par les gendarmes maritimes plaisamment baptisés pour la circonstance garçons d'honneur » (Extrait du Régime juridique et financier des restaurants du personnel civil de l'arsenal de Brest, Choblet, Coll.Privée : Monsieur L'Hostis, non daté)

En 1868, deux restaurants communautaires fonctionnaient sous le nom de « fourneaux économiques » ou bien encore de « coqueries », l'un était au poste 13, l'autre à la Madeleine. Ces restaurants étaient tenus par des religieuses, les « Soeurs de la sagesse » de l'hôpital maritime.

Mais sur l'initiative d'un commis de marine, Gaston Dussaubat aidé par le militant syndicaliste Victor Pengam, une coopérative « L'avenir des travailleurs » est créée en 1917.

En 1960, le nom « Avenir des travailleurs » fut remplacé par « Coopérative des personnels de l'arsenal de Brest ».

« En réponse à votre appel et sous les auspices de divers associations et syndicats nous avons résolu de fonder un ou plusieurs restaurants dits de Tempérance dans lesquels les ouvriers et membres de divers personnels trouveraient une nourriture saine et suffisamment abondante en même temps qu'ils prendraient ou garderaient des habitudes de tempérance » (Lettre du comité de Brest dirigé par Gaston Dussaubat au ministre)


Le premier restaurant est fondé en 1917 et s'installe au Salou, il faudra attendre 1932 pour qu'un second soit créé à la Madeleine, au début les repas seront servis à 0, 85 francs mais passeront très rapidement à 1,25 francs.

Dans ces restaurants les tables étaient confectionnées à partir de planches et de casiers à bouteilles.

Pendant la guerre, les trois restaurants ouvriers du Salou, de la Madeleine et de Laninon sont détruits à l'exception des bâtiments de la Madeleine. Mais très rapidement, six restaurants entrent en service :

  • Restaurant ouvrier au rez de chaussée de la salle à tracer des bâtiments en

fer

  • Restaurant ouvrier de la Madeleine ou bien encore « la gueule d'or » nom tiré du fait de la présence des gargouilles qui ornent le bâtiment aux lions
  • Restaurant ouvrier et cadres de l'artillerie navales
  • Restaurant ouvrier en baraques sur le terre plein ouest du bassin 9 à Laninon
  • Restaurant ouvrier et cadres de la base des sous marins
  • Restaurant cadres sur le terre plein de Quéliverzan également appelé « la gueule d'or »

La « Gueule d'or » c'est celui qu'il y a aux Capucins enfin sur le site des Capucins qui lui était le restaurant le plus fameux où on mangeait beaucoup et puis il a été construit dans les années 70, 80 On descendait les escaliers et puis on passait sous le machin, puis, on appelait ça « le trou », y avait les baraques et les cuisines étaient là je mangeais dans la baraque mais y avait aussi des gens qui mangeaient dans la partie, sous la route, si on veut quoi, dans le bâtiment aux lions

(...) là on descendait carrément par l'escalier, y avait le fameux bistrot à côté, « le trou » y avait la Madeleine (...) y avait des baraques qu'il y avait là ben sur le terre plein et ils mangeaient et y en avait du monde là dedans qui mangeait, c'est bien simple, il y avait dans les huit cents personnes à peu près qui mangeaient là dedans

« Le sordide restaurant de la Madeleine qui semblait sortir tout droit des Misérables de Victor Hugo n'est plus qu'un mauvais et lointain souvenir » (source Le flot magazine de l'entrprise DCN)

Mais maintenant il est chouette hein mais il n'était pas comme ça avant, (...) il y avait des baraques en bois enfin les baraques comme, style qu'il y avait sur Brest à la libération quoi. C'était là dedans qu'on mangeait et puis là alors attention, les mesures d'hygiène parce qu'il y avait des rats un peu partout

Donc après, quand on est donc jeune ouvrier, on allait manger à la « Gueule d'or » donc là sous la prison de Pontaniou et après donc le restaurant coopératif s'est fait à Quéliverzan

Le restaurant de Quéliverzan s'est ouvert, il était en construction pendant qu'on faisait notre apprentissage là, il était en construction et il s'est ouvert en 61

Le fonctionnement des restaurants coopératifs

C'était la première fois qu'un restaurant à gestion ouvrière était créé et qu'une demande auprès de la Marine d'une subvention annuelle pour les dépenses de fonctionnement était faite. Dans ce système, les ouvriers sont à la fois clients et sociétaires de la coopérative.

Le président de la coopérative est un ouvrier élu par le conseil d'administration et détaché de son atelier d'origine. Les sociétaires élisent pour trois ans les membres d'un conseil d'administration, ce conseil forme un bureau qui assure la gestion du restaurant. Cette coopérative avait également un rôle social en effet elle pouvait apporter une aide financière en cas de décès, naissance ou maladie aux personnels. De plus, à l'époque DCAN était l'entreprise où le plus grand nombre d'employés mangeaient sur leur lieu de travail.

Au fil des années, les restaurants ont été agrandis, améliorés au niveau des conditions d'hygiène et des repas servis, modernisés au niveau des équipements et du matériel.

Ah la restauration, si, ça a évolué c'est-à-dire, bon au départ, c'était la cantine, des tables de huit, on mangeait en bleu, Quéliverzan, et après dans les années, je pense dans les années 80, il y a eu pas mal de changements dans les années 80 où là, les gens ont commencé à se mettre en civil pour aller manger, voilà, on a dû passer après aussi en table de six et après, il y a eu la création du self Quand j'étais aux apprentis, on prenait le p'tit train au bas du plateau des Capucins, le p'tit train pour aller manger à Laninon parce que le restaurant coopératif à ce moment là, était à Laninon et au retour bien sûr, bien sûr, qu'il fallait encore reprendre le train, donc on allait manger à Laninon en train.

Quand on allait manger aux BF, les apprentis allaient à pied mais y avait un train qui partait parce que parfois une personne pouvait être appelée pour son travail au chantier N, sa table était là bas, il prenait le p'tit train au chantier N et puis hop le train passait, tac, tac,tac et il arrivait là bas jusqu'aux BF et puis il s'arrêtait aussi en bas de la Madeleine là au, parce que les bassins de Pontaniou là, y avait un train qui passait sous un tunnel, les gars, certains descendaient pour aller manger à la Madeleine, d'autres descendaient pour aller manger aux BF, ça coûtait la peau des fesses ce truc enfin pour l'administration, (...)c'étaient les transports gratuits qu'ils mettaient à la disposition (...) ça s'est arrêté quand les locomotives ont rendu l'âme (...) je me rappelle que en 1960, quand je suis passé ouvrier à la chaudronnerie, mon premier boulot, à l'époque c'était retuber une chaudière de locomotive (...) ça a peut être duré jusqu'en 80, ça existait depuis 1920 peut être


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