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René Boutegourd : Différence entre versions

(Biographie du Général René Boutegourd)
 
(Aucune différence)

Version actuelle datée du 13 février 2020 à 18:52

Le 7 septembre 1914, sept soldats du 327ème Régiment d'Infanterie  de Valenciennes, sont alignés au peloton d'exécution.

Ce n'est que le début de la guerre; Qu'ont-il fait ? Que leur reproche-t-on ? 

Ils ont reculé devant l'ennemi... 

En ce début de conflit l'armée Française est submergée par les forces Allemandes. C'est la période bien connue des taxis de la Marne.

Ces sept jeunes gens n'ont peut-être pas eut le choix ? Etaient-ils trop jeunes jetés dans cette guerre ? 

Un homme à donné l'ordre qu'ils soient "fusillés pour l'exemple".

Cet homme se nomme René BOUTEGOURD. Il est Général de Brigade.

Le Général Réné Boutegourd, un Brestois méconnu

Identité[1]

René BOUTEGOURD nait à Lambezellec le 20 septembre 1858, au "petit coat ar gueven".

Lignée paternelle

Son père, Jean baptiste BOUTEGOURD natif de Landunvez, fit une brillante carrière dans la Marine Impériale:

Maître canonnier aux équipages de ligne; Médaillé militaire; Chevalier de la légion d'honneur.

Il faut remonter au grand-père BOUTEGOURD pour trouver les origines de la famille en Tourraine.

Grand-père qui fut décoré de la médaille de Sainte Hellène.

Lignée maternelle

Sa mère, Françoise BERNICOT, native de Lambezellec trouve ses origines sur Landeda et Bourg Blanc.

Il se retrouve fils unique, ses 3 frères et soeurs étant décédés en bas âge.

Une carrière militaire[2]

Sans doute inspiré par la tradition familiale, René choisit la carrière militaire, mais à la différence de son père ce sera l'armée de terre.

Il s'engage à 18 ans à Brest au 2ème Régiment d'Infanterie de Marche de Marine, qui deviendra en 1901 le 2ème Régiment d'Infanterie Colonial. Promu Caporal le 03 avril 1877, il a de l'ambition et intègre l'école d'officier la même année, d'où il sort sous-lieutenant le 10 octobre 1879.

Campagnes de Cochinchine

En ce début de la décennie 1880 la Cochinchine est une possession Française où la population autochtone conserve une certaine autonomie. Durant ces années la France cherche à consolider ses positions plus profondément vers l'intérieur du pays qui formera la future Indochine. Les forces armées dont les Régiments d'Infanterie de Marine sont mis à contributions pour faciliter la conquête de ces nouveaux territoires. C'est donc avec le 2è RIMa qu'il se distingue en Extrême Orient (Cochinchine) entre 1881 et 1886 notamment en menant une colonne au Cambodge. En 1883 il est Lieutenant au Régiment de Tirailleurs annamites.

Promu Capitaine le 18 avril 1885, il est blessé au combat le 14 décembre 1885. Durant les années 1886-1887, il est toujours en Cochinchine avec le 2ème RIMa. En 1890 il est muté au Sénégal à l'état Major rattaché au 3ème RIMa, il est fait Chevalier de la légion d'honneur le 20 décembre 1886. Puis Officier de l'Ordre Royal du Cambodge le 25 juillet 1887.

Cette décoration fut par le roi du Cambodge Norodom Ier. Cet ordre avait pour but de récompenser les services civils et militaires.

Il reçoit également la médaille du Tonkin durant cette période.

Campagnes du Dahomey

Il sert ensuite au Dahomey (Bénin) lors des opérations de guerre de l'automne 1890 comme chef d'état major.

A la fin du 19ème siècle les grandes puissances européennes se lancent dans une compétition aux colonies en Afrique. Les armées rencontrent la résistance des polupatins locales, c'est le cas de la France qui engage l'Infanterie Coloniale. A l'issue de cette campagne il est décoré de la médaille du Dahomey. Les années 1890-1891 il sert, après le Dahomey, en Algérie et cette fois au 3ème RIMa.

Legion Étrangère et promotion

En 1901 il se voit promu au grade de Colonel, il est toujours dans la région Marseillaise car il devient chef de corps du 1er Régiment Étranger au 05 janvier 1901. Au sein de la Légion il sert essentiellement à l'étranger, en Afrique du Nord de 1901 à 1905 au 1er RE.

A partir de 1905 et jusqu'à 1908 il est chef de corps du 36è Régiment d'Infanterie.

La famille

Mariage[3]

Il épouse Marie COMBRAN à Niort le 22 fevrier 1892. Fille d'un conservateur des forets, elle est native de Saone et Loire.

1er enfant[4]

Sa fille ainée Rénée Léonie Jeanne BOUTEGOURD voit le jour à Rochefort (Charente Maritime) le 17 février 1893, Réné est alors Chef de bataillon au 3ème Régiment d'Infanterie de Marine. Renée Léonie épouse le 16 février 1914 à Nantes Maurice JEANPERT, alors Capitaine d'Infanterie à l'école supérieure de guerre. Réné BOUTEGOURD est alors Général Commandant la 51ème Division d'Infanterie.

Renée Léonie est décédée le 8 janvier 1979 et est inhumée dans le caveau familiale au cimetière de Brest - St Martin.

2ème enfant[5]

Le 05 octobre 1894 c'est un garçon Gustave René qui arrive au monde à Marseille, Son père est alors Chef de Bataillon au 100ème Régiment d'Infanterie. Gustave se destinait au métier d'ingénieur. Il est élève à la prestigieuse Ecole Centrale des Arts et Manufactures quand la guerre de 14 éclate. Il est mobilisé au 51ème Régiment d'Artillerie, il sera promu Sous-Lieutenent au 27ème Régiment d'Artillerie.

La guerre lui est fatale, il trouve la mort le 4 septembre 1916 dans la Somme près de Lihons-en-Santerre.

Il est cité à l'ordre de l'armée:
"Jeune officier très énergique et d’une grande bravoure; assurant le 4 septembre 1916 la liaison entre son chef de groupe et un bataillon d’attaque, a été blessé par un éclat d’obus aux côtés du chef de bataillon qu’il accompagnait. Malgré ses blessures, à peine pansé, a voulu continuer à remplir sa mission et est tombé frappé par une balle en rejoignant son poste. "

3ème enfant[5]

Le troisième enfant est une fille, Jenny Marie Françoise qui voit le jour le 14 octobre 1895 à Marseille, Réné est toujours Chef de Bataillon au 100ème Régiment d'Infanterie. Elle épouse Leopold Jean Marie CHAPELIER, Ingénieur Arts et Métiers, à Niort le 20 janvier 1920. Elle est décédée le 14 octobre 1995 dans les Yvelines et est inhumée à Brest - St Martin. Réné BOUTEGOURD est décoré de l'ordre de l'étoile noire avec le grade de commandeur (ancêtre de l'Ordre National du Mérite) en date du 10 juillet 1895.

La guerre de 1914-1918 et une décision lourde de conséquences[6]

En août 1914, fraîchement élevé au grade de commandeur de la légion d'honneur, il est Général de Brigade commandant la 51ème Divison d'Infanterie. La 51ème DI intègre 10 régiments d'infanterie, dont le 327ème RI.

Le régiment est engagé dans la première bataille de la Marne au début septembre 1914, les combats font rage et l'on connaît bien cette situation où les forces Allemandes gagnent du terrain en France en Champagne et en Argonne. La situation est tendue, il faut défendre Paris et c'est à cette époque que l'on connaîtra le célèbre épisode des "Taxis de la Marne".

Le 327è RI combat lui aussi avec son lot de Français mobilisés qui brutalement sont plongés dans l'enfer de la guerre. Le 7 septembre 1914 sept soldats sont contraints d'abandonner leurs positions sous l'intensité du feu ennemi.

Le Général BOUTEGOURD ordonne l’exécution "pour l’exemple" de ces sept soldats. Ils sont accusés d’avoir, "par lâcheté", quitté leur position aux avant-postes lors d’une attaque aux Essarts-lès-Sézanne, sur le front de la Marne. René BOUTEGOURD sera mis en disponibilité le 31 janvier 1916 et placé en 2ème section le 20 juillet 1916.

Décès[7]

René BOUTEGOURD est décédé à Lambezellec le 11 avril 1932.

Il est inhumé au cimetière de Brest-St Martin
  1. CGF - Base RECIF
  2. Archives Nationales - Base Léonore
  3. Archives Départementales de Deux-Sèvres
  4. Archives Départementales de Charente-Maritime
  5. 5,0 et 5,1 Archives Départementales des Bouches-du-Rhône
  6. Service Historique de la Défense
  7. Archives Municipales de Brest
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