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== "Sammies" à Saint-Marc ==
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C’est en 1914 que démarre la « Grande Guerre » avec l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand, héritier du Trône d’Autriche. C’est cet événement du 28 juin 1914 qui provoquera l’embrasement de l’Europe. En entrant dans la guerre, la France démarre une guerre qu’elle n’a pas voulue. A l’époque, la fatalité de la guerre est acceptée d’autant plus facilement que le conflit ne durera, croit-on, que trois ou quatre mois. Elle durera 1 562 jours..Le 6 avril 1917, les États-Unis rejoignent l’«Entente» (France, Grande-Bretagne, Russie) et entrent dans la  première guerre mondiale, suite à la destruction de plusieurs de leurs navires par la marine allemande. La victoire n’est pas assurée pour autant. Si l’Amérique est riche de 100 millions d’habitants et d’une énorme industrie, elle ne possède pas d’armée. Il lui faut environ une année pour en bâtir une et l’envoyer en France.
 
 
 
Le 15 avril de cette même année, le Maréchal Joffre et le Président du Conseil René Viviani embarquent à Brest sur le paquebot “Lorraine II” à destination de Washington. Ils sont à la tête d’une délégation chargée de définir le cadre de la coopération franco-américaine. Le Haut-Commissaire de la République, André Tardieu est nommé coordinateur permanent aux Etats-Unis pour les problèmes liés à la mise en place du corps expéditionnaire.  La France se charge d’armer et réapprovisionner les troupes de l’A.E.F (American Expeditionary Forces), en contrepartie, les Etats-Unis sont chargés de livrer les matériaux nécessaires à la fabrication des armes. 
 
 
En octobre la ville de Brest est choisie comme port d’arrivée des transports à fort tirant d’eau malgré l’éloignement de la pointe du Finistère. Notre port bénéficie d’une rade immense accessible à toute heure et par tous les coefficients de marée, avec des profondeurs de 12 et 20 mètres. Brest devient le principal port d’accueil des troupes américaines dans notre pays. Les logements manquent, les transports devront être adaptés à cette nouvelle situation. Il faut équiper tous ces soldats en matériel moderne et tout leur apprendre sur la guerre des tranchées.
 
 
L’arrivée de ces hommes provoquera de nombreux chamboulements sur la ville de Brest et Saint-Marc qui était alors une commune à part entière. Le conseil municipal déplore notamment l’état des routes communales qui se dégradent rapidement en raison du passage permanent de véhicules lourds. Début 1919, il est demandé aux autorités américaines de les faire réparer ou de financer les dépenses. Un problème de pollution des grèves leur est également reproché. Le garde-champêtre est bien impuissant face à ces troubles et dégradations.
 
 
 
Beaucoup d’agressions sont sans doute provoquées par l’abondance du ravitaillement américain, sujet de convoitise dans une période où la population civile connaît partout de sérieuses restrictions et où la présence des alliés qui a  provoqué une hausse des prix.
 
 
 
A cette période les guides touristiques du début du 20ème siècle présentent Saint-Marc comme une station balnéaire équipée d’établissements de bain et agréable à vivre. Le Moulin-Blanc, quartier de la commune est très apprécié de la bourgeoisie brestoise.
 
Sur le littoral, le casino «Kermor» ouvert en 1897 fonctionnera de façon chaotique pendant quelques années. Les aléas de la guerre imposeront la cessation de son activité fin 1918 . A la demande des américains, il sera détruit et remplacé par une gare de triage. Celle-ci comporte un quai de 14 mètres  sur 4,50 mètres au milieu d’un faisceau de 4 voies permettant un embarquement plus aisé  des soldats de l’A.E.F (American Expeditionary Forces). Les hommes et leur matériel sont acheminés par le train vers les autres camps.
 
Pour assurer un bon fonctionnement de la base brestoise, la gare de Kermor assure chaque jour le transfert de 4 convois de troupes, souvent vers leurs camps d’entraînement .
 
 
 
Au-dessus de la gare de Kermor, de son Château de Kerstears,  tandis que le comte de Rodelec, âgé de 39 ans est mobilisé, la comtesse se consacre alors à toute sortes d’œuvres dont « La Croix Rouge». Elle donne asile à des réfugiés belges qu’elle installe dans les dépendances du château. Elle passe ses journées auprès des blessés dans les hôpitaux et adresse de nombreux colis aux prisonniers de guerre.
 
La comtesse, propriétaire du Château de Ker Stears est la fille d’un gouverneur du Dakota d’origine bretonne, la comtesse est d’origine américaine par sa mère. En 1917, elle accueille ses compatriotes à bras ouverts. Les officiers reçus au château seront impressionnés par le «Welcome» gravé sur le seuil d’entrée. C’est son père, le Général de Trobriand qui avait intégré cette gravure à la construction du hall d’entrée.
 
 
 
Au printemps 1918, les américains s’installent à Saint-Marc. Le camp « Lincoln » sera construit au Forestou pour loger 2000 dockers. Jusqu’en 1919 les soldats y construisent des baraques démontables en bois.
 
 
 
Ils seront plusieurs milliers à séjourner dans ce quartier. D’après les archives des troupes présentes, trois camps ont été construits à Saint-Marc :
 
 
 
* Stevedores Barracks (du 31 octobre au 1er décembre 1918)
 
 
 
* Forestou Creis 31 décembre 1918 au 1er février 1919)
 
 
 
* Camp Lincoln (du 1er au 30 avril 1919)
 
 
 
Il faut savoir qu’à cette époque l’armée américaine est peu entraînée et n’est pas en mesure d’affronter les forces allemandes. C’est donc l’armée française qui se charge de cette préparation au combat, ce qui explique que, c’est seulement début 1918 que les américains rejoindront le front.
 
 
 
Cette arrivée amène un accompagnement très important de matériel. Il faut s’empresser de décharger les cargos qui assurent les traversées incessantes de l’Atlantique. Les autorités américaines utilisent une partie de ses soldats comme dockers. L’autre partie est formée au combat par l’armée française avec nos soldats sénégalais.
 
 
 
En raison de l’arrivée massive des troupes, les américains abandonnent le secteur de Saint-Marc pour partir à Pontanezen où leur vie s’organisera. “Ponty” deviendra une véritable ville et un lieu économique important dans la région. On estime que 1,2 millions d’américains y sont passés avant de regagner leur pays.
 
De nos jours, il reste peu de souvenirs du passage des armées américaines, mis à part le monument érigé sur le cours d'Ajot.
 
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Suite à la demande de l'American Battle Monument Commission, la Municipalité de Brest offre le 15 octobre 1926, un emplacement permettant de construire un monument commémoratif des actions de l'US Navy dans les eaux européennes. Après accord du Ministre de la Guerre le 12 octobre 1930, un emplacement de 4 264 m² est concédé au gouvernement des Etats-Unis, gratuitement et à perpétuité.
 
 
 
Le projet du monument est adopté, malgré une contestation locale de dernière minute mettant en cause son emplacement. Le Décret du Président de la république est signé en août 1927. La pose de la première pierre de l'édifice construit en granit de Ploumanac'h a lieu le 14 décembre 1930.
 
 
 
L'inauguration se fera le 12 août 1937, en présence de Victor Le Gorgeu, Maire de Brest, de Josephus Daniels, représentant le Congrès, de délégués des associations de combattants : l'American Battle Monuments Commission et l'American Legion dont la présidence est tenue par le Général John . Pershing..
 
Le 4 juillet 1941, les allemands détruisent ce monument qui sera reconstruit en 1958 et inauguré le 16 juillet 1960.
 
 
 
LA GRANDE GUERRE EN QUELQUES CHIFFRES
 
Mort de près de 95 millions de soldats dont :
 
* 1 827 187 soldats allemands
 
* 1 850 000 soldats russes
 
* 1 496 200 soldats austro-hongrois
 
 
 
* 743 702 soldats britanniques
 
* 680 000 soldats italiens
 
* 115 704 soldats américains
 
 
 
L'armée française recensa environ 15 000 'gueules cassées". Ces grands blessés de la face furent les témoins vivants de l'horreur de cette guerre.
 
[[Catégorie:Histoire de Brest]]  [[Catégorie:Saint Marc]] [[Catégorie:Première guerre mondiale]]
 

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