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De Wiki-Brest

Ocean Liberty 60 ans après, mémoires confrontées

28 juillet 1947 - 24 avril 2010

OCEAN LIBERTY 60 plus tard :

Quand les archives rencontrent les témoins

A l'heureuse initiative d'Yffic Dornic, le célébrissime «Â maire » du port de commerce, l'occasion a été donnée d'évoquer, plus de 60 plus tard, la catastrophe de l'OCEAN LIBERTY. Ce 24 avril 2010 le Fourneau résonnait des témoignages des acteurs de l'époque, victimes directes, comme Annick, la fille d'Yves Bignon, capitaine «Â courage » qui disparut avec son compagnon Yves Quéré lors de l'explosion du liberty ship, sauveteurs comme Paul Carquin, pompier en cette année 1947.

Outre le moment unique d'émotion que chacun des participants a put ressentir, il est remarquable de pouvoir, une fois n'est pas coutume, confronter ces moments de vie au travail de l'archiviste, de pouvoir habiller les documents d'archives, souvent bruts des paroles et commentaires des acteurs qu'ils évoquent : Notre travail d'archiviste semble ici trouver tout son sens...et souhaitons que ce type de rencontre puisse à l'avenir se perpétrer.

En attendant et afin de compléter les riches pages qu'Yffic a déjà présenter sur le sujet (Explosion de l'Ocean Liberty - De la tempête à l'explosion de l'Ocean Liberty) je me permets d'adresser ces quelques pages sur l'évènement, pages extraites du diaporama que j'ai pu présenter pour le service des archives à l'occasion de cette rencontre.

Ce diaporama s'appuie sur les documents que le service des archives disposent: les 70 clichés, dont on doit l'existence pour l'essentiel d'entres eux au don de Mme Peslin et M.Holey, aux différents rapports des autorités d'alors : pompiers, autorité militaire (préfecture maritime), aux différents articles de presse d'alors et au témoignage particulier de M. Paul Carquin qui a eut l'extrême gentillesse de répondre à mes questions durant une après-midi entière.

LE CONTEXTE

L'Europe sort exsangue des années de conflit d'occupation. Les bombardements ont réduit en cendres de nombreuses villes, les ressources d'une grande partie du continent a été pillées par l'Allemagne nazi.

Cette guerre à outrance, inédite au regard de l'histoire et essentiellement aérienne, a détruit des centaines de milliers de logements. En France, comme ailleurs, on ne compte plus les villes martyres, Brest en fait partie, détruite à 75%

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Les destructions passées, la vie et la ville renaît peu à peu de ses cendres à travers l'habitat provisoire et les Baraques dans un premier temps. Américaines, canadiennes ou françaises, elles ont montées rapidement dès 1944 et leur nombre s'accroit rapidement occupant peu à peu les emplacements urbains dégagés des ruines. En 1949, on en compte 5 000, réparties en 25 cités. Nombreux sont les brestois qui retrouvent alors un abri, même sommaire, pour autant les conditions de vie restent au quotidien très difficiles.

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Les restrictions demeurent, on manque de tout. Le système de rationnement reste en vigueur et perdure jusqu'en 1949-1950, il apparaît même à un niveau plus strict que pendant les pires années de guerre. À titre d'exemple, la ration de pain était de 275 g en 1942, en juillet 1947 elle est de 200 g. Le tissu industriel, économique est donc à rebâtir.

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C'est dans ce contexte que les États-Unis lancent le plan Marshall : vecteurs de cet approvisionnement massif du vieux continent en ruine, les Liberty Ship.

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Ces cargos dont la construction en série débute dès 1936 sont conçus dans un premier temps pour soutenir l'effort de guerre allié en Angleterre (transport de troupes, de matériel etc...). En 1947, ils irriguent les ports européens de produits de toute sorte: produits agricoles, machines, charbon etc...

Brest ne fait pas exception à la règle: le port demeure, malgré de lourdes destructions, un des ports atlantique pouvant accueillir ces navires de 130 m de long. Ainsi depuis le printemps, c'est tous les 2 ou 3 jours qu'un de ces cargos sous pavillon américain ou norvégien est accueilli au 5e bassin du Port de commerce. L'OCEAN LIBERTY est l'un d'entre eux construit en 1943 sur les chantiers de Portland. Il est lancé sous le nom de Park Holland et entame sa carrière sous le nom d'OCEAN LIBERTY pour une compagnie norvégienne.

Le 5 juillet 1947, il part de Baltimore, les cales chargées d'acier, de machines, de lubrifiants, d'objets en bakélite et en celluloïde, de fourrures et de 3 300 tonnes de nitrate d'ammonium. Une escale à New-York complète le chargement de graisse, de peinture, de caoutchouc, de pneu et de paraffine. Cette dernière se trouve stockée avec du nitrate d'ammonium en cale 3. Le 11 juillet, le navire lève l'ancre et essuie du gros temps en traversant l'Atlantique.

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