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Maçonneries anciennes de la Rue Saint-Malo

Les pignons des bâtisses de la Rue Saint-Malo ont été démontés et reconstruits "à l'ancienne" en 2007/2008 sur les recommandations techniques de l'association Vivre La rue

La partie ancienne de la rue Saint-Malo compte 13 maisons toutes du côté impair :

  • le n°1, tout en bas de la rue, entièrement détruit depuis 1998.
  • du n°3 au n°9, série de maisons mitoyennes desservie par la venelle.
  • le n°11, doté d'une cour arrière desservie par la venelle.
  • le n°13, presque entièrement effondré depuis le début du XXème siècle, aménagé en petit jardin.
  • le n°15, dite la Maison Bleue.
  • le n°17, siège de l'association Vivre La Rue.
  • le n°19, la Caserne, partiellement en ruine depuis 1994.
  • le n°21, détruit en 1994, (scène actuelle).
  • le n°23, bâtisse qui daterait de 1700 (?).
  • le n°25, bâtisse qui daterait de 1730 (?).


Effondrement de décembre 2011

En décembre 2011, les aménagements d'extensions d'habitation et d'une terrasse privées de la rue du Carpon s'effondrent dans l'arrière cour des 23 et 21 rue Saint-Malo suite à un glissement de terrain. Avec elle, le mur de parpaing qui la soutenait ainsi que l'escalier en béton de ciment attenant s'écroulent, provoquant la chute de pans de murs en pierre faisant parties du patrimoine de la rue.


Conférence publique le 6 janvier 2012



Rue Saint-Malo Brest - Conférence Effondrement...

Xavier Barruhet, architecte en bio-construction, administrateur de l'association VIVRE LA RUE

effondrement du mur de soutènement entre la rue du Carpon et la rue Saint-Malo
effondrement du mur de soutènement entre la rue du Carpon et la rue Saint-Malo
effondrement

L'ingénieur de la ville a évoqué le mauvais état du mur, les vibrations des travaux sur le plateau des Capucins, ainsi que les fortes pluies des dernières semaines comme causes probables de l'éboulement...

Si c'était à cause de l'état des maçonneries et des vibrations, toute la rue se serait écroulée. Ici, manifestement, ce sont les aménagements du voisin de la rue du Carpon qui ont endommagé le mur, en acheminant par sa gouttière toute l'eau du pan Sud de son toit au pied d'un mur en pierre/terre vieux de deux siècles et demi. L'eau a lessivé le liant de l'ouvrage, l'argile, ce qui a précipité son effondrement.

De plus, il a fait reposer sa nouvelle terrasse sur des parpaings cimentés au nez du vieux mur... Or, la présence de ciment accentue ce processus de lessivage : hermétique et plus froid, sa présence dans un mur pierre/terre comme ceux de la rue Saint-Malo provoque la condensation de l'humidité présente dans la maçonnerie.

Liquide, l’eau lessive le mortier, le mur se disloque ; solide (par temps de gel), elle les fait éclater… Et avec de la terre humide dans les murs... la végétation les colonise. Les racines des budléias, « arbres à papillons », particulièrement dévastatrices, font éclater les murs. En juin, suite à un premier éboulement le mur a là encore été rafistolé avec du ciment...

Les techniques de construction de la rue Saint-Malo, des maçonneries en pierres liées avec de l'argile sont utilisées depuis 17 000 ans ; on sait que ça marche ! Tant que c'est protégé de l'eau, c'est du solide ! Pour la rue Saint-Malo, l'urgence est donc de poser des toits sur les maisons pouvant être couvertes, et pour stabiliser les murs des parcelles plus abîmées, protéger les nez de mur avec de la chaux, en attendant la réalisation de travaux plus importants.

Concernant l'éboulement faire venir un tracto-pelle ici serait du même effet qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Il faut déblayer à la main, en prenant garde à conserver tous les moellons et à les trier par calibre en vue de la reconstruction. Pour stabiliser le site il est nécessaire d'édifier une charpente-étai prenant le reste de mur en sandwich, une autre en X. Puis remonter le mur tel qu'il était.

Au-dessus les fondations des maisons reposent très probablement directement sur la roche en place, affleurante. Si elle reposaient sur une couche d'argile elles auraient déjà glissées. Seules des spécialistes en charpente et reprise de mur traditionnelle sont aptes à intervenir.

Il faut vérifier l'état des autres murs de soutènement entre la rue du Carpon et la Rue Saint-Malo, veiller au drainage de leurs pieds. Les riverains de bonne foi de la rue du Carpon ont besoin d'être conseillés, pour éviter des dégradations par méconnaissance.

Mireille Cann, présidente de l'association VIVRE LA RUE

La ville a en main depuis 2007 le rapport de Xavier Barruhet, architecte de profession et administrateur de l'association, préconisant trois tranches de travaux concernant la rue. Une seule a été effectuée, en 2008, après négociations menées par Vivre la Rue : les pignons fragilisés des bâtisses du bas de la rue ont été démontés, puis refaits en utilisant des techniques respectueuses de la qualité du site, c'est-à-dire avec un mortier en terre, les nez de mur et les joints à la chaux.

En tout 40 000 € ont étés engagés par la communauté urbaine en 2008, pour les pignons et la couverture d'urgence de la Caserne. Dont 17 000 € pour le traitement chimique des budléias poussant dans les maçonneries ! Le jardin exotique de l'association a été dévasté et n'a pu être replanté que l'année dernière, trois ans après. Et pas un budléia n'a succombé ! Alors qu'en couvrant les maisons ils meurent tout seuls. L'ingénieur de la ville nous reproche de ne pas avoir demandé d'autorisation pour la toiture du n°7. Mais c'est ce qui l'a sauvé ! Les seules maçonneries à ne pas être colonisées par la végétation sont celles qui sont au sec.

Alors la question que l'on pose aujourd'hui, c'est ...

Est-ce que la ville veut sauver son patrimoine ?

Travaux de reconstruction

Le 29 novembre 2016, une réunion est organisée en mairie de Brest entre, d'une part, l'adjoint au maire des Quatre Moulins, l'adjointe à la Culture, les responsables des services culture et patrimoines et, d'autre part, le bureau et la médiatrice culturelle de l'association Vivre La Rue. La saison culturelle 2017 et la question des travaux de reconstruction font l'objet des discussions. Il est décidé que ces travaux de plusieurs mois ne doivent démarrer qu'en octobre pour minimiser la gêne occasionnée aux milliers de visiteurs et spectateurs accueillis du printemps à l'automne. L'association est informée, à son grand désarroi, que, par mesure d'économie, les réparations du mur tricentenaire se feront à base de ciment recouvert de pierres de parement.

En janvier 2017, l'association Vivre La Rue envoie un dossier d'expertise au maire-président de Brest Métropole, à l'adjoint au maire du quartier des Quatre Moulins, ainsi qu'à l'Architecte des Bâtiments de France en poste à Brest. Ce dossier comprend : -L'analyse des dégradations du patrimoine populaire de la rue Saint-Malo à Brest Recouvrance par effondrement de terrain privé du 20-22 rue du Carpon en décembre 2011 - Dossier d'expertise -Les préconisations pour la reconstruction de murs anciens du patrimoine de la rue Saint Malo à Brest Recouvrance suite à l'effondrement occasionné par un glissement de terrain du 20-22 rue du Carpon par Xavier Barruhet, architecte spécialisé en Bio-construction et référent de la mise en sécurité et de la préservation des ouvrages du patrimoine de la rue St Malo depuis novembre 2002 -Les revendications au nom du patrimoine commun urbain de la « plus ancienne rue pavée de Brest »

Le 26 octobre 2017, une autre rencontre a lieu rue Saint-Malo, entre l'association, et la mairie des Quatre Moulins et la direction du patrimoine logistique de la Ville de Brest qui remet les plans techniques des gros travaux de construction d'une terrasse végétalisée sur un bloc de béton de 4,24m X 4,95m X 4.59m sur la parcelle cadastrale 132 du 21 rue Saint-Malo appartenant à Brest Métropole, durant 19 semaines. Les installations scéniques des manifestations artistiques et culturelles, construites depuis 2007 lors de plusieurs chantiers participatifs organisés par l'association Vivre La Rue, doivent être démolies et le haut de la rue pavée bétonné pour créer une zone de chantier accessible aux camions-toupies.

Le 5 janvier 2018, l'association Vivre La Rue surprend, in-situ, une délégation en pleine réunion de mise en œuvre du chantier, apprend qu'une grande entreprise de travaux publics a été désignée par appel d'offre, que le chantier devrait débuter en février pendant quatre ou cinq mois, et qu'il condamne toute la partie haute de la rue pavée. Sans réponse des deux courriers des 3 et 8 janvier adressés au maire de Brest quant aux inquiétudes de la teneur de travaux non envisageables dans un site du XVIIIème siècle et qui condamneraient la saison culturelle et touristique 2018, elle alerte la population lors d'une réunion publique et une conférence de presse le 19 janvier 2018 ainsi que par voie de médias numériques afin de sauver le patrimoine commun urbain de Brest. Le 29 janvier 2018, le premier vice-président de la métropole, 2 membres du cabinet du maire et 3 personnes du service Patrimoine-logistique entendent la présidente et la médiatrice culturelle de Vivre La Rue à l'Hôtel des communautés. La requête de ne débuter les travaux qu'à l'automne est accordée...

Un délai bien court pour faire valoir les revendications au nom du patrimoine commun urbain de la rue Saint-Malo, à savoir : - que le mur effondré soit reconstruit de façon identique, authentique, à l'ancienne et sans mettre en péril son environnement (Cf Dossier effondrement rue St Malo, Brest du 31.12.2016 – Préconisations de reconstruction authentique) - que les eaux pluviales venant de l'habitation voisine du 20-22 rue du Carpon soient évacuées par une évacuation aux normes, soit par la rue du Carpon ou par la rue St Malo sans mettre en danger la ruelle pavée et ses bâtisses anciennes.

Affaire à suivre !

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