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Lycée de Brest en baraques

Histoire du lycée de Brest

En septembre 1944 s'achève, avec la reddition du général allemand Ramcke, le siège de Brest qui aura coûté tant de vies humaines et conduit à l'anéantissement du centre ville dont il ne reste rien comme l'écrit Prévert. Sous cette pluie de fer de feu d'acier de sang, le problème scolaire avait été réglé en premier lieu par des solutions de fortune puis par la fermeture définitive de toutes les écoles, entraînant l'évacuation de l'ensemble des élèves tant de l'enseignement primaire que du second degré.

Au cours de ce dernier trimestre de 1944 où tout est à reconstruire, la municipalité provisoire considère comme un symbole fort de la renaissance de la ville la nécessaire réouverture de l'enseignement secondaire, à même de faire revenir les familles dispersées par l'exode.

Dans ce champs de ruines, où trouver l'espace suffisant pour implanter les établissements que le conflit a réduits à un amoncellement de pierres taillées ?

Ce sera la place de l'Harteloire, espace libre de toute construction, où un regroupement des établissements de l'enseignement public : collège moderne, lycée de garçons et lycée de fille, trouvera un espace provisoire pour accueillir les jeunes potaches dès octobre 1945. Le collège moderne exilé vers St Marc dès le deuxième rentrée scolaire, voilà que naît à Brest le premier lycée mixte de France. L'installation matérielle est marquée par la pénurie qui caractérise l'époque : baraques de plaques de ciment, toitures de tôles ondulées, confort plus que spartiate, le provisoire devrait s'accommoder de cette période brève qui caractérisait l'espoir d'une reconstruction prochaine de la cité détruite, mais l'erreur de diagnostic comme les difficultés de ces temps difficiles feront que cette solution durera plus de 10 ans.

Durant cette décennie quelques milliers de lycéens connaîtront l'évolution lente d'un établissement dont le nombre d'élèves ne cessera de croître. Ce sera dans un premier temps, le réfectoire, puis le pensionnat avec ses dortoirs implantés dans la cour de la caserne de l'infanterie coloniale placée de l'autre côté de la rue. Ils s'agrandiront en occupant l'espace au-dessus des casemates qui serviront aussi de terrain de sport pour les cours de gymnastique.

L'enseignement, dont on peut considérer qu'il était de grande qualité, la sélection préalable à l'entrée en sixième ayant, il est vrai, écrémé le nombre réduit d'une classe d'âge appelé à poursuivre des études jusqu'au bac, ne souffrit pas de ces conditions matérielles austères. Par contre ce qui caractérisa le plus la vie quotidienne de l'établissement est sans conteste la rigueur de la discipline, proportionnelle au temps de séjour dans le lycée, donc s'exerçant principalement sur les pensionnaires qui s'y trouvaient jour et nuit. Le surgé, le Scrooge, P'tit Jean, autant d'appellations propres au surveillant général, grand prêtre de cette discipline maniaque, voire parfois sadique, qu'aucun élève n'a pu oublier et dont les plus dissipés ont été les victimes toutes désignées.

Mais les rigueurs de cette installation rudimentaire, comme les brimades d'une sévérité parfois absurde, ne nuisaient pas à l'insouciance d'adolescents pleins de vie, portés sans doute au sérieux des études, mais tout autant aux chahuts et aux plaisanteries de leur âge et pour qui la solidité d'amitiés nées dans ces conditions justifie que sans mélancolie, ils éprouvent le plaisir partagé d'en évoquer les moments précieux au sein de l'association toute nouvelle qui se propose de les regrouper au cours des réunions qu'elle organise.

Source : Association des anciens élèves du lycée de Brest en baraques

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